Mathilde La Cassagnère | Savoie University (original) (raw)
Papers by Mathilde La Cassagnère
Poems from the interval: violence in Ted Hughes’s animal still-lifes, 2023
In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting... more In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting the human eye under the dying beast’s petrifying gaze. So doing, the poem entwines human and animal into an interval creature entangling human language and animal body, thriving between life and death, in a dimension akin to the bardo—in Tibetan, the “interval between two states” where the shaman is violently put to death by an animal demon to be resurrected as a new lifeform. Hence Hughes’s still-lifes are not only from the interval, but also for the interval period we are going through—the pivotal era known as the Anthropocene, and whose denouement could be self-destructive for our civilization—: they propose profound transformations in our relationship to nature before we reach the point of no return. This paper will illustrate the triple process (reversed scopophilia, human-animal entanglement, dying as a regenerating experience) through three of Ted Hughes’s most violent animal still-lifes: “Pike,” “The Jaguar” and “Second Glance at a Jaguar.”
Miranda, 2023
In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting... more In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting the human eye under the dying beast’s petrifying gaze. The poem thus entwines human and animal into an interval creature entangling human language and animal body, thriving between life and death, in a dimension akin to the bardo—in Tibetan, the “interval between two states” where the shaman is violently put to death by an animal demon to be resurrected as a new lifeform. Hence Hughes’s still-lifes are not only from the interval, but also for the interval period we are going through—the pivotal era known as the Anthropocene, and whose denouement could be self-destructive for our civilization—: they propose profound transformations in our relationship to nature before we reach the point of no return. This paper will illustrate the triple process (reversed scopophilia, human-animal entanglement, dying as a regenerating experience) through three of Ted Hughes’s most violent animal still-lifes: “Pike,” “The Jaguar” and “Second Glance at a Jaguar.”
International audienceL'objectif de cet ouvrage est de considérer la notion de surface non co... more International audienceL'objectif de cet ouvrage est de considérer la notion de surface non comme le reflet ou l'écran d'une profondeur cachée, ni comme le miroir d'une transcendance inaccessible, mais comme une réalité en soi, première et signifiante. La surface est appréhendée comme une zone de contact, d'échanges et de séparation, de rencontre entre le connu et l'inconnu, entre le visible et l'invisible, le dehors et le dedans, le dit et le non-dit. Elle est considérée comme un espace dynamique plutôt que statique, où s'affrontent des forces contraires. C'est ainsi qu'elle peut être vue comme un lieu d'émergence où se produit l'évènement et où s'origine la création. La surface ne serait alors pas tant un paraître qu'un naître, une illusion que la manifestation de l'être et de la vérité. La surface est ainsi une invitation à la lecture, une lecture sans parti pris, n'omettant aucun détail et dont le parcours horizontal...
Ce numéro d’Études britanniques contemporaines est issu des travaux do colloque de la SEAC organi... more Ce numéro d’Études britanniques contemporaines est issu des travaux do colloque de la SEAC organisé par Camille Fort et Marie Laniel en octobre 2019 à l’Université d’Amiens-Jules Verne. Tous nos remerciements s’adressent aux membres des comités d’organisation de ces manifestations ainsi qu’aux chargées d’édition du présent volume. This issue of Études britanniques contemporaines offers a selection of papers given during the SEAC conference convened by Camille Fort and Marie Laniel in October 2019 at the Université d’Amiens-Jules Verne. We would like to express our gratitude to the members of the organising committee and to the guest editors of this volume
Se referant a cinq poemes des annees 60, cette etude decrit le texte de Ted Hughes comme lieu ou ... more Se referant a cinq poemes des annees 60, cette etude decrit le texte de Ted Hughes comme lieu ou un sujet tente, par la parole, d'approcher le reel indicible et inassimilable de la mort, en une demarche qui s'apparente a celle du chaman, et qui a pour objet de maitriser un redoutable ca voir. Le poeme travaille ainsi a rendre la mort dicible et, plus encore, a la rendre desirable en transformant son image, par les jeux du signifiant et les fondus enchaines des metaphores, en une figure maternelle, celle d'une mort-mere. C'est cette parole du desir qui s'entend, au coeur meme de l'angoisse, a l'ecoute de la Cadence.
Http Www Theses Fr, 1997
Cette etude est consacree au voyage et aux peripeties de" l'oeil" ou du "regar... more Cette etude est consacree au voyage et aux peripeties de" l'oeil" ou du "regard" murdochien (manifestation de l'artiste aussi bien que du narrateur et du personnage) a la conquete de la "vision" originelle "graal" dont l'obtention est censee mettre fin a ses pathologies et egarements. Le lecteur est quant a lui irresistiblement enrole dans le parcours agite du regard vers l'objet de sa quete l'activite de lecture se devoilant par la-meme comme l'un des aspects essentiels de la vision murdochienne. A mesure que se dessine la trajectoire mouvementee de l'oeil vers son but, l'oeuvre romanesque revele ses "avenues de reve" pour reprendre l'expression de bachelard) lieux pecouvre comme un nouveau cosmos. , "immensite intime" que le regard d. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Études britanniques contemporaines, 2020
Dogs being exemplary in terms of empathic and selfless capabilities, it is no wonder Murdoch chos... more Dogs being exemplary in terms of empathic and selfless capabilities, it is no wonder Murdoch chose this species, in her novel-writing, as her totem ethical animal, as the counter-example to the ‘fat, relentless [human] ego’ (The Sovereignty of Good 52) exposed in her philosophy: ‘dogs are often figures of virtue’, she once confirmed in an interview (Dooley 155). But dogs’ foreignness to human language poses a crucial aesthetic problem: how can this unspeakable alterity be written? In analyses of key-passages of some major novels, this paper proposes a zoopoetic approach to the ways in which the text works at inscribing this animal otherness. In 1998, Derrida theorized about ‘the point of view of the absolute other’ (The Animal that therefore I Am) expressed by the gaze of the animal—a point of view which Murdoch had set to words much earlier through borderline narrative experiments where focalization shifts from human to animal, in pages where the novelist’s imagination ventures into what could be termed ‘zoofocalisation’, when everything passes through the animal’s perceptions as though the dog’s alterity were appropriating the narrative voice.
Key words: ego, alterity, ethical, cynomorph, gaze, ‘animot’, narrative counterpoint, zoofocalization, love.
De la représentation de la crise à la crise de la représentation: esthétique et politique de l'Anthropocène, 2020
Dans le contexte actuel de la crise écologique qui met en question la relation de l’homme à son e... more Dans le contexte actuel de la crise écologique qui met en question la relation de l’homme à son environnement — au premier rang duquel le monde animal — l’œuvre de Ted Hughes, au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, prend une résonnance particulière. C’est que Ted Hughes conteste fondamentalement la supériorité de l’humain telle que l’affirme la tradition philosophique occidentale, comme le don d’une pensée liée au langage. Il la conteste non pas sur un plan philosophique, mais dans sa poiêsis au premier sens du terme : le faire poétique, dans un texte qui travaille à rejoindre une pensée faisant corps avec le corps. Telle un rituel chamanique (dont il s’est inspiré), la zoo-poiêsis de Hughes est un démembrement ontologique dont le but est de ressusciter avec un nouveau corps, de faire sienne une radicale altérité. Dans son ouvrage L’Animal que donc Je Suis, Jacques Derrida reconnaitra cette altérité au contact de l’animal qui « me regarde », définissant ce regard comme une pensée qui « s’adresse à moi » dans cette parole muette qu’il appelle « animot ». Mais cet « animot » que Derrida théorise en 1998, Ted Hughes l’avait bien avant mis en texte dans ses poèmes comme dans ses nouvelles — qui sont en quelque sorte des poèmes en prose — en déplaçant le regard du sentiment que « je me vois être vu » par l’animal, à « je deviens ce regard de l’autre, cette pensée du corps qui finit par s’écrire dans le texte ». L’analyse des textes ici choisis s’attache à mettre en lumière ces émergences de « l’animot » dans la zoopoétique de Ted Hughes.
Mimesis, the art of imitating the real world on the stage, is all the more difficult if this real... more Mimesis, the art of imitating the real world on the stage, is all the more difficult if this real world consists of a beast—a wild, dangerous, supposedly “obscene” animal in the Latin sense: literally off-stage. Such is the challenge faced by the amateur company of mechanicals who are producing the love tragedy of Pyramus and Thisbe, A Midsummer Night’s Dream’s play within the play featuring a fearful lion. For all the efforts the mechanicals have engaged in the project, their rendition of the lion is such a failure that it has the on-stage spectators roar with laughter. This is a fairly convincing anticipation of Gaston Bachelard’s statement in Water and Dreams, “a ghost [a beast in this particular instance] complacently described loses its effect.” Thus, through the mechanicals’ theatrical misadventure, Shakespeare ironically includes in A Midsummer Night’s Dream a “how-not-to” guide for mimesis, a reversed mise en abyme of his own challenging conception of a play teeming with an unstageable and infinite variety of creatures great and small, wild and tame, familiar and fantastical, its presence all the more haunting as it is never staged strictly speaking. Neither staged nor completely off-scene, the bestiary of A Midsummer Night’s Dream, emblematized by the “enamel skin” shed “there” by the elusive “snake” (2.1.254), is featured on a subliminal and simultaneous scene, a sub-stage as it were, an Other Scene, involving humankind in a liminal confrontation with its own animality. This paper aims to explore the strategies—whether rooted in the Elizabethan worldview, or amazingly modern—through which Shakespeare stages this inward confrontation, while involving us in vertiginous reflexions on the theatre.
In “Kew Gardens,” the couples strolling by a flowerbed are unaware of the snail inching its way i... more In “Kew Gardens,” the couples strolling by a flowerbed are unaware of the snail inching its way in between the stems. Obsessed by unreal ghosts from the past, they seem to be driven by the “death instinct” (as Freud is going to describe it) while, ironically, the diminutive snail, painstakingly feeling its way amidst crumbs of earth and dead leaves, becomes the synecdoche of a real world and the prophetic allegory of the Sartrean “being.” Yet, the voices of the strollers become “wordless” as they at last grow aware of a reality that suddenly shows forth. In these “moments of being,” words are indeed annihilated, confronted with the weight of the real (in the Lacanian sense); they become insubstantial, reduced to nothing. Is this an avowal of powerlessness on behalf of the artist in words? Does one speak or write inevitably in vain, for nothing? On the contrary, by signifying nothing but themselves, the words of “Kew Gardens” finally turn from empty nothings into full substantial realities—realities paradoxically born from what neuroscience calls the “fictions of the brain”—, thereby generating a poetic reading of the text whose verbal circularity coils like the flesh of a snail within its shell, a slow vortex of sounds and colours in which the voices of what was nothing finally make themselves heard.
Poems from the interval: violence in Ted Hughes’s animal still-lifes, 2023
In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting... more In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting the human eye under the dying beast’s petrifying gaze. So doing, the poem entwines human and animal into an interval creature entangling human language and animal body, thriving between life and death, in a dimension akin to the bardo—in Tibetan, the “interval between two states” where the shaman is violently put to death by an animal demon to be resurrected as a new lifeform. Hence Hughes’s still-lifes are not only from the interval, but also for the interval period we are going through—the pivotal era known as the Anthropocene, and whose denouement could be self-destructive for our civilization—: they propose profound transformations in our relationship to nature before we reach the point of no return. This paper will illustrate the triple process (reversed scopophilia, human-animal entanglement, dying as a regenerating experience) through three of Ted Hughes’s most violent animal still-lifes: “Pike,” “The Jaguar” and “Second Glance at a Jaguar.”
Miranda, 2023
In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting... more In his verbal still-lifes, Ted Hughes reverses the traditional dynamics of scopophilia by putting the human eye under the dying beast’s petrifying gaze. The poem thus entwines human and animal into an interval creature entangling human language and animal body, thriving between life and death, in a dimension akin to the bardo—in Tibetan, the “interval between two states” where the shaman is violently put to death by an animal demon to be resurrected as a new lifeform. Hence Hughes’s still-lifes are not only from the interval, but also for the interval period we are going through—the pivotal era known as the Anthropocene, and whose denouement could be self-destructive for our civilization—: they propose profound transformations in our relationship to nature before we reach the point of no return. This paper will illustrate the triple process (reversed scopophilia, human-animal entanglement, dying as a regenerating experience) through three of Ted Hughes’s most violent animal still-lifes: “Pike,” “The Jaguar” and “Second Glance at a Jaguar.”
International audienceL'objectif de cet ouvrage est de considérer la notion de surface non co... more International audienceL'objectif de cet ouvrage est de considérer la notion de surface non comme le reflet ou l'écran d'une profondeur cachée, ni comme le miroir d'une transcendance inaccessible, mais comme une réalité en soi, première et signifiante. La surface est appréhendée comme une zone de contact, d'échanges et de séparation, de rencontre entre le connu et l'inconnu, entre le visible et l'invisible, le dehors et le dedans, le dit et le non-dit. Elle est considérée comme un espace dynamique plutôt que statique, où s'affrontent des forces contraires. C'est ainsi qu'elle peut être vue comme un lieu d'émergence où se produit l'évènement et où s'origine la création. La surface ne serait alors pas tant un paraître qu'un naître, une illusion que la manifestation de l'être et de la vérité. La surface est ainsi une invitation à la lecture, une lecture sans parti pris, n'omettant aucun détail et dont le parcours horizontal...
Ce numéro d’Études britanniques contemporaines est issu des travaux do colloque de la SEAC organi... more Ce numéro d’Études britanniques contemporaines est issu des travaux do colloque de la SEAC organisé par Camille Fort et Marie Laniel en octobre 2019 à l’Université d’Amiens-Jules Verne. Tous nos remerciements s’adressent aux membres des comités d’organisation de ces manifestations ainsi qu’aux chargées d’édition du présent volume. This issue of Études britanniques contemporaines offers a selection of papers given during the SEAC conference convened by Camille Fort and Marie Laniel in October 2019 at the Université d’Amiens-Jules Verne. We would like to express our gratitude to the members of the organising committee and to the guest editors of this volume
Se referant a cinq poemes des annees 60, cette etude decrit le texte de Ted Hughes comme lieu ou ... more Se referant a cinq poemes des annees 60, cette etude decrit le texte de Ted Hughes comme lieu ou un sujet tente, par la parole, d'approcher le reel indicible et inassimilable de la mort, en une demarche qui s'apparente a celle du chaman, et qui a pour objet de maitriser un redoutable ca voir. Le poeme travaille ainsi a rendre la mort dicible et, plus encore, a la rendre desirable en transformant son image, par les jeux du signifiant et les fondus enchaines des metaphores, en une figure maternelle, celle d'une mort-mere. C'est cette parole du desir qui s'entend, au coeur meme de l'angoisse, a l'ecoute de la Cadence.
Http Www Theses Fr, 1997
Cette etude est consacree au voyage et aux peripeties de" l'oeil" ou du "regar... more Cette etude est consacree au voyage et aux peripeties de" l'oeil" ou du "regard" murdochien (manifestation de l'artiste aussi bien que du narrateur et du personnage) a la conquete de la "vision" originelle "graal" dont l'obtention est censee mettre fin a ses pathologies et egarements. Le lecteur est quant a lui irresistiblement enrole dans le parcours agite du regard vers l'objet de sa quete l'activite de lecture se devoilant par la-meme comme l'un des aspects essentiels de la vision murdochienne. A mesure que se dessine la trajectoire mouvementee de l'oeil vers son but, l'oeuvre romanesque revele ses "avenues de reve" pour reprendre l'expression de bachelard) lieux pecouvre comme un nouveau cosmos. , "immensite intime" que le regard d. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Études britanniques contemporaines, 2020
Dogs being exemplary in terms of empathic and selfless capabilities, it is no wonder Murdoch chos... more Dogs being exemplary in terms of empathic and selfless capabilities, it is no wonder Murdoch chose this species, in her novel-writing, as her totem ethical animal, as the counter-example to the ‘fat, relentless [human] ego’ (The Sovereignty of Good 52) exposed in her philosophy: ‘dogs are often figures of virtue’, she once confirmed in an interview (Dooley 155). But dogs’ foreignness to human language poses a crucial aesthetic problem: how can this unspeakable alterity be written? In analyses of key-passages of some major novels, this paper proposes a zoopoetic approach to the ways in which the text works at inscribing this animal otherness. In 1998, Derrida theorized about ‘the point of view of the absolute other’ (The Animal that therefore I Am) expressed by the gaze of the animal—a point of view which Murdoch had set to words much earlier through borderline narrative experiments where focalization shifts from human to animal, in pages where the novelist’s imagination ventures into what could be termed ‘zoofocalisation’, when everything passes through the animal’s perceptions as though the dog’s alterity were appropriating the narrative voice.
Key words: ego, alterity, ethical, cynomorph, gaze, ‘animot’, narrative counterpoint, zoofocalization, love.
De la représentation de la crise à la crise de la représentation: esthétique et politique de l'Anthropocène, 2020
Dans le contexte actuel de la crise écologique qui met en question la relation de l’homme à son e... more Dans le contexte actuel de la crise écologique qui met en question la relation de l’homme à son environnement — au premier rang duquel le monde animal — l’œuvre de Ted Hughes, au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, prend une résonnance particulière. C’est que Ted Hughes conteste fondamentalement la supériorité de l’humain telle que l’affirme la tradition philosophique occidentale, comme le don d’une pensée liée au langage. Il la conteste non pas sur un plan philosophique, mais dans sa poiêsis au premier sens du terme : le faire poétique, dans un texte qui travaille à rejoindre une pensée faisant corps avec le corps. Telle un rituel chamanique (dont il s’est inspiré), la zoo-poiêsis de Hughes est un démembrement ontologique dont le but est de ressusciter avec un nouveau corps, de faire sienne une radicale altérité. Dans son ouvrage L’Animal que donc Je Suis, Jacques Derrida reconnaitra cette altérité au contact de l’animal qui « me regarde », définissant ce regard comme une pensée qui « s’adresse à moi » dans cette parole muette qu’il appelle « animot ». Mais cet « animot » que Derrida théorise en 1998, Ted Hughes l’avait bien avant mis en texte dans ses poèmes comme dans ses nouvelles — qui sont en quelque sorte des poèmes en prose — en déplaçant le regard du sentiment que « je me vois être vu » par l’animal, à « je deviens ce regard de l’autre, cette pensée du corps qui finit par s’écrire dans le texte ». L’analyse des textes ici choisis s’attache à mettre en lumière ces émergences de « l’animot » dans la zoopoétique de Ted Hughes.
Mimesis, the art of imitating the real world on the stage, is all the more difficult if this real... more Mimesis, the art of imitating the real world on the stage, is all the more difficult if this real world consists of a beast—a wild, dangerous, supposedly “obscene” animal in the Latin sense: literally off-stage. Such is the challenge faced by the amateur company of mechanicals who are producing the love tragedy of Pyramus and Thisbe, A Midsummer Night’s Dream’s play within the play featuring a fearful lion. For all the efforts the mechanicals have engaged in the project, their rendition of the lion is such a failure that it has the on-stage spectators roar with laughter. This is a fairly convincing anticipation of Gaston Bachelard’s statement in Water and Dreams, “a ghost [a beast in this particular instance] complacently described loses its effect.” Thus, through the mechanicals’ theatrical misadventure, Shakespeare ironically includes in A Midsummer Night’s Dream a “how-not-to” guide for mimesis, a reversed mise en abyme of his own challenging conception of a play teeming with an unstageable and infinite variety of creatures great and small, wild and tame, familiar and fantastical, its presence all the more haunting as it is never staged strictly speaking. Neither staged nor completely off-scene, the bestiary of A Midsummer Night’s Dream, emblematized by the “enamel skin” shed “there” by the elusive “snake” (2.1.254), is featured on a subliminal and simultaneous scene, a sub-stage as it were, an Other Scene, involving humankind in a liminal confrontation with its own animality. This paper aims to explore the strategies—whether rooted in the Elizabethan worldview, or amazingly modern—through which Shakespeare stages this inward confrontation, while involving us in vertiginous reflexions on the theatre.
In “Kew Gardens,” the couples strolling by a flowerbed are unaware of the snail inching its way i... more In “Kew Gardens,” the couples strolling by a flowerbed are unaware of the snail inching its way in between the stems. Obsessed by unreal ghosts from the past, they seem to be driven by the “death instinct” (as Freud is going to describe it) while, ironically, the diminutive snail, painstakingly feeling its way amidst crumbs of earth and dead leaves, becomes the synecdoche of a real world and the prophetic allegory of the Sartrean “being.” Yet, the voices of the strollers become “wordless” as they at last grow aware of a reality that suddenly shows forth. In these “moments of being,” words are indeed annihilated, confronted with the weight of the real (in the Lacanian sense); they become insubstantial, reduced to nothing. Is this an avowal of powerlessness on behalf of the artist in words? Does one speak or write inevitably in vain, for nothing? On the contrary, by signifying nothing but themselves, the words of “Kew Gardens” finally turn from empty nothings into full substantial realities—realities paradoxically born from what neuroscience calls the “fictions of the brain”—, thereby generating a poetic reading of the text whose verbal circularity coils like the flesh of a snail within its shell, a slow vortex of sounds and colours in which the voices of what was nothing finally make themselves heard.