Lucie Lazaro | Université Toulouse II Jean Jaurès (original) (raw)
Papers by Lucie Lazaro
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
Journal of Alpine research | Revue de Géographie Alpine, Mar 24, 2014
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 8, 2012
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 8, 2016
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Feb 27, 2017
Érès eBooks, Feb 2, 2017
Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimati... more Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimation du pastoralisme pyrénéen s’est enrichi de toute une série de vocables empruntés aux sciences économiques et aux arènes de discussion internationales. Le pastoralisme est depuis lors qualifié de producteur "d’externalités", de "biens publics" ou encore de "prestataire de services" par les agents de développement pastoral et par certains représentants de la profession agricole notamment. Dans un premier temps, nous poserons le contexte d’apparition de ces notions accolées au pastoralisme pyrénéen. Cette émergence est selon nous issue d’un double mouvement associant : d’une part, la diffusion d’un processus d’échelle internationale de qualification/requalification du lien Homme/nature et du lien Agriculture/Société sur fond de préoccupations environnementales ; et d’autre part, la poursuite d’une tradition nationale de légitimation d’une ligne politique de soutien spécifique du pastoralisme basée sur les bénéfices globaux de cette pratique et de ses espaces pour les sociétés rurales. Nous verrons que ce double mouvement a conduit certains acteurs pyrénéens, dans le cadre de la réforme de la PAC-2014 et de la négociation des futurs dispositifs de soutien, à se saisir des qualificatifs économiques émergents afin de se positionner stratégiquement dans le débat public, mais également afin de "mettre de nouveaux mots" sur leur réalité locale. Dans ce contexte politique, les termes "d’externalités" ou encore de "services rendus" semblent ainsi devenir des catégories de pratique adéquates pour envisager le rapport entre le pastoralisme et les autres usagers d’un espace montagnard en partage, et considéré comme "ouvert à tous" par une majorité d’utilisateurs. Le cœur de notre propos sera d’interroger l’irruption de ce nouveau paradigme à une échelle locale, en questionnant la manière dont les usagers de l’espace montagnard eux-mêmes appréhendent les effets positifs et négatifs issus du pastoralisme sur leurs espaces de pratiques. L’objectif sera d’envisager le degré d’adéquation des notions économiques nouvellement mobilisées par les leaders politiques et par les acteurs intermédiaires avec les réalités locales. Nous verrons que les présupposés mercantiles ou instrumentaux associés à ces termes ne permettent pas de prendre en compte l’ensemble des dimensions liées aux interdépendances entre les activités qui marquent les estives. Malgré leur utilité potentielle dans la justification d’une action publique dirigée spécifiquement vers l’activité pastorale, ils nous apparaît alors difficile d’utiliser ces termes en tant que catégories analytiques pour décrire la réalité des rapports entre les usagers de ces espaces. Dans la lignée du sociologue Michel Callon et du géographe Claude Raffestin nous proposerons de traiter la question des effets du pastoralisme pyrénéen sur les autres usagers de l’espace par le biais d’une approche relationnelle, nous permettant de nous affranchir des ambiguïtés liées aux notions d’externalités ou encore de services.
Journal of Alpine research | Revue de Géographie Alpine, Mar 24, 2014
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Feb 20, 2017
Le GIP-CRPGE (Groupement d'Intérêt Public - Centre de Ressources sur le Pastoralisme et la Ge... more Le GIP-CRPGE (Groupement d'Intérêt Public - Centre de Ressources sur le Pastoralisme et la Gestion de l'Espace) n'est autre que le service pastoral des Hautes-Pyrénées. Il s'agit d'une structure partenariale ((Le GIP-CRPGE est constitué par un partenariat entre l’Etat (représenté par la Direction départementale des territoires), le Conseil général, la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées, l’Etablissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole de Vic en Bigor..
Ce carnet de recherche porte sur les Associations foncières pastorales pyrénéennes. Ces dispositi... more Ce carnet de recherche porte sur les Associations foncières pastorales pyrénéennes. Ces dispositifs issus de la loi relative à la mise en valeur pastorale ou « loi pastorale » de 1972 ont pour vocation de permettre la structuration des propriétaires des parcelles localisées sur le pourtour des villages montagnards et à vocation essentiellement agricole et pastorale. Ces associations permettent de gérer collectivement le foncier, voire d’en restructurer l’utilisation afin de faciliter et d’op..
Des nouvelles de l'Exposition AFPYR : Après avoir été présentée dans les terrains haut-pyréné... more Des nouvelles de l'Exposition AFPYR : Après avoir été présentée dans les terrains haut-pyrénéens au printemps 2017, l’exposition AFPYR sera exposée à Soulan (Ariège) du 20 février au 1er mars 2018 dans la salle municipale. Une présentation publique avec des membres de l’équipe de recherche est organisée le 22 février 2018 à 18 h. L'affiche de l'exposition AFPYR à Soulan Elle sera ensuite exposée au centre universitaire de l’Ariège tout le mois de mars 2018. L'équipe AFPYR est impatiente de v..
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Diderot, Feb 20, 2017
Dans le prolongement des résultats du programme AFPYR, l’équipe s’engage en 2018 dans un nouveau ... more Dans le prolongement des résultats du programme AFPYR, l’équipe s’engage en 2018 dans un nouveau projet (INSTAGRI) dans le cadre de l’Observatoire Homme-Milieu Pyrénées haut-Vicdessos . Le projet INSTAGRI vise à comprendre les dynamiques d'installation agricole en haut-Vicdessos, en lien avec les problématiques de gestion de l'espace auxquelles sont confrontées les collectivités locales. Le territoire du haut-Vicdessos voit aujourd'hui cohabiter des exploitations pastorales de grande dimens..
Pendant une longue période qui s’est échelonnée du milieu du 19ème siècle jusqu’à la Seconde Guer... more Pendant une longue période qui s’est échelonnée du milieu du 19ème siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les communautés agro-pastorales sont considérées par la puissance publique comme néfastes pour les espaces montagnards en lien avec les dégradations du couvert forestier qui favorisent la recrudescence de catastrophes naturelles de type inondations ou glissements de terrains. La gestion de l’espace montagnard est donc confiée aux forestiers et à la restauration des terrains en montagn..
Les chercheurs du programme AFPYR concentrent leurs analyses sur trois terrains d'étude : la ... more Les chercheurs du programme AFPYR concentrent leurs analyses sur trois terrains d'étude : la commune de Soulan en Ariège, la vallée du Bastan et les communes de Jézeau et Pailhac dans les Hautes-Pyrénées. C'est l'AFP de Jézeau-Pailhac qui a été mise à l'honneur au travers d'un article publié dans le journal "La Dépêche" le 1er septembre dernier. L'article en question On y retrouve le rôle d'accompagnement de l'animation pastorale et agricole (GIP-CRPGE et Chambre d'agriculture) et la place ce..
Corinne Eychenne et Olivier Bories, membres du collectif de recherche AFPYR, sont tous deux auteu... more Corinne Eychenne et Olivier Bories, membres du collectif de recherche AFPYR, sont tous deux auteurs d'un article paru le 11 janvier 2018 dans la revue Projets de paysage et intitulé : "Les associations foncières pastorales dans les Pyrénées : mises en forme et préférences paysagères". Cet article met en lumière l'une des thématiques traitées dans le cadre du programme AFPYR, celle du paysage et de la manière dont les modèles paysagers portés par les propriétaires du foncier s'expriment dans l..
ClkerFreeVectorImages Arpenter les petits sentiers pyrénéens, dépasser la limite supérieure des f... more ClkerFreeVectorImages Arpenter les petits sentiers pyrénéens, dépasser la limite supérieure des forêts, s’asseoir dans l’herbe, croiser un troupeau de brebis, contempler les hauts sommets ensoleillés au bord d’un lac ou bien s’abriter dans une cabane en pierre et attendre que l’orage cesse, voilà quelques expériences partagées par les amateurs de montagne et par les montagnards eux-mêmes. Ces spectacles grandioses gagnés au prix d’efforts physiques parfois considérables sont en grande partie,..
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
Journal of Alpine research | Revue de Géographie Alpine, Mar 24, 2014
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 8, 2012
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Nov 8, 2016
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Feb 27, 2017
Érès eBooks, Feb 2, 2017
Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimati... more Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimation du pastoralisme pyrénéen s’est enrichi de toute une série de vocables empruntés aux sciences économiques et aux arènes de discussion internationales. Le pastoralisme est depuis lors qualifié de producteur "d’externalités", de "biens publics" ou encore de "prestataire de services" par les agents de développement pastoral et par certains représentants de la profession agricole notamment. Dans un premier temps, nous poserons le contexte d’apparition de ces notions accolées au pastoralisme pyrénéen. Cette émergence est selon nous issue d’un double mouvement associant : d’une part, la diffusion d’un processus d’échelle internationale de qualification/requalification du lien Homme/nature et du lien Agriculture/Société sur fond de préoccupations environnementales ; et d’autre part, la poursuite d’une tradition nationale de légitimation d’une ligne politique de soutien spécifique du pastoralisme basée sur les bénéfices globaux de cette pratique et de ses espaces pour les sociétés rurales. Nous verrons que ce double mouvement a conduit certains acteurs pyrénéens, dans le cadre de la réforme de la PAC-2014 et de la négociation des futurs dispositifs de soutien, à se saisir des qualificatifs économiques émergents afin de se positionner stratégiquement dans le débat public, mais également afin de "mettre de nouveaux mots" sur leur réalité locale. Dans ce contexte politique, les termes "d’externalités" ou encore de "services rendus" semblent ainsi devenir des catégories de pratique adéquates pour envisager le rapport entre le pastoralisme et les autres usagers d’un espace montagnard en partage, et considéré comme "ouvert à tous" par une majorité d’utilisateurs. Le cœur de notre propos sera d’interroger l’irruption de ce nouveau paradigme à une échelle locale, en questionnant la manière dont les usagers de l’espace montagnard eux-mêmes appréhendent les effets positifs et négatifs issus du pastoralisme sur leurs espaces de pratiques. L’objectif sera d’envisager le degré d’adéquation des notions économiques nouvellement mobilisées par les leaders politiques et par les acteurs intermédiaires avec les réalités locales. Nous verrons que les présupposés mercantiles ou instrumentaux associés à ces termes ne permettent pas de prendre en compte l’ensemble des dimensions liées aux interdépendances entre les activités qui marquent les estives. Malgré leur utilité potentielle dans la justification d’une action publique dirigée spécifiquement vers l’activité pastorale, ils nous apparaît alors difficile d’utiliser ces termes en tant que catégories analytiques pour décrire la réalité des rapports entre les usagers de ces espaces. Dans la lignée du sociologue Michel Callon et du géographe Claude Raffestin nous proposerons de traiter la question des effets du pastoralisme pyrénéen sur les autres usagers de l’espace par le biais d’une approche relationnelle, nous permettant de nous affranchir des ambiguïtés liées aux notions d’externalités ou encore de services.
Journal of Alpine research | Revue de Géographie Alpine, Mar 24, 2014
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Feb 20, 2017
Le GIP-CRPGE (Groupement d'Intérêt Public - Centre de Ressources sur le Pastoralisme et la Ge... more Le GIP-CRPGE (Groupement d'Intérêt Public - Centre de Ressources sur le Pastoralisme et la Gestion de l'Espace) n'est autre que le service pastoral des Hautes-Pyrénées. Il s'agit d'une structure partenariale ((Le GIP-CRPGE est constitué par un partenariat entre l’Etat (représenté par la Direction départementale des territoires), le Conseil général, la Chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées, l’Etablissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole de Vic en Bigor..
Ce carnet de recherche porte sur les Associations foncières pastorales pyrénéennes. Ces dispositi... more Ce carnet de recherche porte sur les Associations foncières pastorales pyrénéennes. Ces dispositifs issus de la loi relative à la mise en valeur pastorale ou « loi pastorale » de 1972 ont pour vocation de permettre la structuration des propriétaires des parcelles localisées sur le pourtour des villages montagnards et à vocation essentiellement agricole et pastorale. Ces associations permettent de gérer collectivement le foncier, voire d’en restructurer l’utilisation afin de faciliter et d’op..
Des nouvelles de l'Exposition AFPYR : Après avoir été présentée dans les terrains haut-pyréné... more Des nouvelles de l'Exposition AFPYR : Après avoir été présentée dans les terrains haut-pyrénéens au printemps 2017, l’exposition AFPYR sera exposée à Soulan (Ariège) du 20 février au 1er mars 2018 dans la salle municipale. Une présentation publique avec des membres de l’équipe de recherche est organisée le 22 février 2018 à 18 h. L'affiche de l'exposition AFPYR à Soulan Elle sera ensuite exposée au centre universitaire de l’Ariège tout le mois de mars 2018. L'équipe AFPYR est impatiente de v..
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Diderot, Feb 20, 2017
Dans le prolongement des résultats du programme AFPYR, l’équipe s’engage en 2018 dans un nouveau ... more Dans le prolongement des résultats du programme AFPYR, l’équipe s’engage en 2018 dans un nouveau projet (INSTAGRI) dans le cadre de l’Observatoire Homme-Milieu Pyrénées haut-Vicdessos . Le projet INSTAGRI vise à comprendre les dynamiques d'installation agricole en haut-Vicdessos, en lien avec les problématiques de gestion de l'espace auxquelles sont confrontées les collectivités locales. Le territoire du haut-Vicdessos voit aujourd'hui cohabiter des exploitations pastorales de grande dimens..
Pendant une longue période qui s’est échelonnée du milieu du 19ème siècle jusqu’à la Seconde Guer... more Pendant une longue période qui s’est échelonnée du milieu du 19ème siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, les communautés agro-pastorales sont considérées par la puissance publique comme néfastes pour les espaces montagnards en lien avec les dégradations du couvert forestier qui favorisent la recrudescence de catastrophes naturelles de type inondations ou glissements de terrains. La gestion de l’espace montagnard est donc confiée aux forestiers et à la restauration des terrains en montagn..
Les chercheurs du programme AFPYR concentrent leurs analyses sur trois terrains d'étude : la ... more Les chercheurs du programme AFPYR concentrent leurs analyses sur trois terrains d'étude : la commune de Soulan en Ariège, la vallée du Bastan et les communes de Jézeau et Pailhac dans les Hautes-Pyrénées. C'est l'AFP de Jézeau-Pailhac qui a été mise à l'honneur au travers d'un article publié dans le journal "La Dépêche" le 1er septembre dernier. L'article en question On y retrouve le rôle d'accompagnement de l'animation pastorale et agricole (GIP-CRPGE et Chambre d'agriculture) et la place ce..
Corinne Eychenne et Olivier Bories, membres du collectif de recherche AFPYR, sont tous deux auteu... more Corinne Eychenne et Olivier Bories, membres du collectif de recherche AFPYR, sont tous deux auteurs d'un article paru le 11 janvier 2018 dans la revue Projets de paysage et intitulé : "Les associations foncières pastorales dans les Pyrénées : mises en forme et préférences paysagères". Cet article met en lumière l'une des thématiques traitées dans le cadre du programme AFPYR, celle du paysage et de la manière dont les modèles paysagers portés par les propriétaires du foncier s'expriment dans l..
ClkerFreeVectorImages Arpenter les petits sentiers pyrénéens, dépasser la limite supérieure des f... more ClkerFreeVectorImages Arpenter les petits sentiers pyrénéens, dépasser la limite supérieure des forêts, s’asseoir dans l’herbe, croiser un troupeau de brebis, contempler les hauts sommets ensoleillés au bord d’un lac ou bien s’abriter dans une cabane en pierre et attendre que l’orage cesse, voilà quelques expériences partagées par les amateurs de montagne et par les montagnards eux-mêmes. Ces spectacles grandioses gagnés au prix d’efforts physiques parfois considérables sont en grande partie,..
Ruralité, nature et environnement. Entre savoirs et imaginaires, 2017
Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimati... more Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimation du pastoralisme pyrénéen s’est enrichi de toute une série de vocables empruntés aux sciences économiques et aux arènes de discussion internationales. Le pastoralisme est depuis lors qualifié de producteur "d’externalités", de "biens publics" ou encore de "prestataire de services" par les agents de développement pastoral et par certains représentants de la profession agricole notamment.
Dans un premier temps, nous poserons le contexte d’apparition de ces notions accolées au pastoralisme pyrénéen. Cette émergence est selon nous issue d’un double mouvement associant : d’une part, la diffusion d’un processus d’échelle internationale de qualification/requalification du lien Homme/nature et du lien Agriculture/Société sur fond de préoccupations environnementales ; et d’autre part, la poursuite d’une tradition nationale de légitimation d’une ligne politique de soutien spécifique du pastoralisme basée sur les bénéfices globaux de cette pratique et de ses espaces pour les sociétés rurales.
Nous verrons que ce double mouvement a conduit certains acteurs pyrénéens, dans le cadre de la réforme de la PAC-2014 et de la négociation des futurs dispositifs de soutien, à se saisir des qualificatifs économiques émergents afin de se positionner stratégiquement dans le débat public, mais également afin de "mettre de nouveaux mots" sur leur réalité locale. Dans ce contexte politique, les termes "d’externalités" ou encore de "services rendus" semblent ainsi devenir des catégories de pratique adéquates pour envisager le rapport entre le pastoralisme et les autres usagers d’un espace montagnard en partage, et considéré comme "ouvert à tous" par une majorité d’utilisateurs.
Le cœur de notre propos sera d’interroger l’irruption de ce nouveau paradigme à une échelle locale, en questionnant la manière dont les usagers de l’espace montagnard eux-mêmes appréhendent les effets positifs et négatifs issus du pastoralisme sur leurs espaces de pratiques. L’objectif sera d’envisager le degré d’adéquation des notions économiques nouvellement mobilisées par les leaders politiques et par les acteurs intermédiaires avec les réalités locales. Nous verrons que les présupposés mercantiles ou instrumentaux associés à ces termes ne permettent pas de prendre en compte l’ensemble des dimensions liées aux interdépendances entre les activités qui marquent les estives. Malgré leur utilité potentielle dans la justification d’une action publique dirigée spécifiquement vers l’activité pastorale, ils nous apparaît alors difficile d’utiliser ces termes en tant que catégories analytiques pour décrire la réalité des rapports entre les usagers de ces espaces. Dans la lignée du sociologue Michel Callon et du géographe Claude Raffestin nous proposerons de traiter la question des effets du pastoralisme pyrénéen sur les autres usagers de l’espace par le biais d’une approche relationnelle, nous permettant de nous affranchir des ambiguïtés liées aux notions d’externalités ou encore de services.
Le rôle de l’agriculture comme activité multifonctionnelle et "pourvoyeuse de paysage" est désorm... more Le rôle de l’agriculture comme activité multifonctionnelle et "pourvoyeuse de paysage" est désormais anciennement reconnu et soutenu par différents dispositifs publics. Il s’agit ici, au travers d’une série d’entretiens menés auprès des gestionnaires et usagers d’un espace pastoral côtoyant une station de ski, de montrer comment le consensus local apparent autour du rôle essentiel du pastoralisme dans et pour le paysage cache, en réalité, une multiplicité de regards portés sur la place de cette pratique et sur l’appropriation de l’espace par certains groupes sociaux. Le paysage nous apparaît donc comme une notion équivoque, sur laquelle se fondent pourtant des projets de développement économiques ou touristiques associant divers acteurs. Dans le cadre de cet article, nous nous proposons donc de démêler la "polysémie paysagère" en mettant au jour la diversité des regards que portent les acteurs locaux sur le paysage et sur l’interaction pastoralisme/paysage. Nous cernerons de cette manière l’ordre social en place vis-à-vis de l’espace. Nous verrons qu’en définitive, "parler et faire parler" du paysage revient à aborder la relation qu’entretiennent les hommes et les groupes sociaux entre eux mais aussi les processus qui régissent la construction des territoires.
Le rural sous toutes ses " formes " Données : thèses soutenues à Dynamiques Rurales entre 1995 et... more Le rural sous toutes ses " formes " Données : thèses soutenues à Dynamiques Rurales entre 1995 et 2016. Cette analyse et ces figures ont été réalisées à l'aide du Logiciel IRaMuTeQ (Version 0.7 alpha 2) développé au sein du laboratoire LERASS. Nous remercions tout particulièrement Fabienne Cavaillé et Pierre Ratinaud pour leur collaboration. Photographie : Pierre Meyer.
On Pyrenean pastures, customary rights continue to structure access to land and management of pas... more On Pyrenean pastures, customary rights continue to structure access to land and management of pastoral resources. How does collective management of pastoral lands and resources work today? Who are the owners of customary rights? What issues and logics underline these rights? The study of customary rights on pastoral lands inform us about current realities and issues of pyrenean pastoralism, which faces private interests, multiple-use issues and public policy reforms. This analysis also highlights the threats to these complex social and natural systems.
Sur les pâturages pyrénéens, les droits d’usage continuent de structurer les modalités d’accès à l’espace et la gestion des ressources pastorales. Comment se structure la gestion collective des estives sur le massif des Pyrénées aujourd’hui ? Qui sont les détenteurs des droits d’usage ? Comment ces droits sont-ils investis ou réinvestis, selon quelles logiques et avec quels enjeux ? L’analyse des formes que prennent ces droits d’usage, des luttes dont ils sont l’objet et l’étendard à l’échelle des estives pyrénéennes nous informent sur les réalités actuelles et sur le rapport à la terre qui fondent le pastoralisme pyrénéen. Elle met également en lumière les menaces (intérêts économiques exogènes, réformes des dispositifs publics, etc.) qui pèsent sur ces équilibres naturels et sociaux complexes.
During the 2000’s, social and political interests for pastoralism were reaffirmed in a context of... more During the 2000’s, social and political interests for pastoralism were reaffirmed in a context of bears reintroductions and rising social expectations oriented to multifunctional agriculture. Since then, the political discourse about defense and legitimization of pastoralism has contained economical terms. In Pyrenees, some agriculture representatives and development agents qualify pastoralism as an “externalities producer”. This paper aims at analyzing the appearance of this new approach. The use of economical terms to qualify pastoralism comes from two processes : on one hand a French traditional legitimization of specific public support dedicated to pastoralism, on the other hand an international requalification process of the links between agriculture and society. We bring to light the strategica interests and the analytical limits of this change of discourse. Finally, we show that commoditization of pastoralism multiple effects didn’t really happen. Practical and political impacts of economical terms seem limited by the inertia of agricultural public policies. At the same time, notions cycle and shift of discourse continue. New terms - as “agroecology” - appear to qualify pastoralism in compliance with economic and environmental performance highlighted by the last French
agricultural law.
Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense
et de légitimation du pastoralisme s’est enrichit de qualificatifs empruntés aux
sciences économiques. Dans les Pyrénées, la profession agricole et l’ingénierie
pastorale mobilisent ainsi la notion « d’externalités positives » pour désigner cette
forme singulière d’agriculture et ses effets positifs pour la société. Nous retraçons
ici l’apparition de cette conception du pastoralisme par le prisme de l’économie
dans le débat pyrénéen. Nous montrons également l’intérêt stratégique et les limites
de ce changement de discours pour les défenseurs de la spécificité collective du
pastoralisme. In fine, les conséquences pratiques et politiques du recours au
vocabulaire économique semblent limitées par l’inertie des grands dispositifs de
soutien de l’agriculture tandis que le cycle de vie des notions se poursuit.