Guillaume Pinet | Université du Québec à Montréal (original) (raw)

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Papers by Guillaume Pinet

Les auteurs s’interrogent sur les différentes conceptions et usages des catégories de la mémoire ... more Les auteurs s’interrogent sur les différentes conceptions et usages des catégories de la mémoire et l’oubli. Cela, à la fois chez les penseurs et les littéraires européens à partir du xve siècle, et chez les chercheurs contemporains en sciences humaines. Entre état de l’art et réflexion théorique, l’introduction discute du paradoxe qui relie toujours la mémoire à l’oubli : la prétention de l’une à éliminer l’autre tandis que l’une suppose toujours l’autre.

Pinet Guillaume, « Où sont les femmes dans les mémoires militaires français du xvie siècle ? », in Handfield Nicolas et alii (dir.), Femmes en guerre : De l’époque médiévale à nos jours, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2022, p. 41‑70., 2022

Si l'acte royal vise une catégorie particulière de femmes, à savoir les prostituées et les compag... more Si l'acte royal vise une catégorie particulière de femmes, à savoir les prostituées et les compagnes de soldats qui suivaient les armées européennes, les deux sources révèlent une commune dénonciation de l'intrusion des femmes dans les armées. Qu'elle émane d'une volonté de l'État ou qu'elle procède d'une expérience professionnelle, cette exclusion répond avant tout à un objectif opérationnel de discipline et d'efficacité. Les mémoires militaires français, dont les auteurs sont tous nobles, entendent raconter en détail l'aventure des guerres d'Italie ainsi que les guerres civiles qui ont suivi en France. S'ils ne constituent pas au xvi e siècle un genre institué, ils peuvent à tout le moins être définis comme des mises en récit d'expériences personnelles du combat, dans une logique de valorisation personnelle, familiale et nobiliaire 4. Pour témoigner, ces vétérans 5 , qui rendent visibles dans leurs écrits un grand nombre de personnages dont ils lèguent le souvenir à la postérité, affirment dans leurs préfaces raconter, en toute « transparence », la « vérité » de leurs expériences passées 6. Il y a pourtant une forte contradiction entre leur prétention à offrir un témoignage total, lieu commun de leurs préfaces, et les scènes qu'ils décrivent. Car, depuis les travaux menés par l'historiographie « Guerre et Société » 7 , la forte présence des femmes parmi les non-combattants des diverses armées de la période moderne, et notamment du xvi e siècle, a été mise au jour. les matieres, ordonnees estre gardees & observees en ses pays de Provence, Forcalquier et terres adjacentes, Lyon, Denys de Harsy, 1536. 4 Sur l'avènement du genre des mémoires, notamment militaires, au XVI e siècle, Nadine Kuperty-Tsur, Se dire à la Renaissance : les Mémoires au XVI e siècle,

Pinet Guillaume, « “Et force pionniers pour rien comptez en ce jeu là” : altérité, silences et non-dit des discours sur la violence dans les mémoires militaires français du xvie siècle », in Deruelle Benjamin et alii (dir.), De la violence à l’extrême, Paris, Hermann, 2021, p. 189‑211., 2021

Croiser la notion de violence et la figure du combattant peut sembler une évidence. Physique, ver... more Croiser la notion de violence et la figure du combattant peut sembler une évidence. Physique, verbale, psychologique ou encore symbolique, qu’ils l’exercent contre d’autres combattants ou des civils ou bien qu’ils la subissent, la violence est consubstantielle à l’état de combattant et à son mode de vie. Présente depuis que l’homme fait la guerre, ses formes, ses manifestations et ses sens ont évolué et diffèrent selon les époques, les lieux et les conflits. C’est aussi le cas de sa perception et de sa caractérisation, car chaque société, chaque groupe, voire chaque individu, l’évalue et cherche à l’encadrer selon des normes qui lui sont propres. Fruit d’une réflexion historique reposant sur l’articulation des échelles humaines, institutionnelles et étatiques, et d’un souci constant de contextualisation, cet ouvrage apporte sa pierre à l’édifice de la compréhension de la violence guerrière perçue au travers de ses raisons, de ses logiques, voire de ses stratégies. Ses auteurs l’abordent comme un objet construit, pratiqué, voire instrumentalisé et cultivé par les combattants, les groupes armés, les armées et les États des champs de bataille de la guerre de Cent Ans aux affrontements contemporains du Sahel.

Pinet Guillaume, « Récompenser le service armé du roi : les obligations royales chez les mémorialistes militaires du xvie siècle », in Gojosso Éric (dir.), Les obligations royales. Cahiers poitevins d’Histoire du droit, Poitiers, PUJ de l’univ. de Poitiers, 2021, p. 47‑66., 2021

D ès l'incipit du premier de ses Discours politiques et militaires de 1587, François de La Noue a... more D ès l'incipit du premier de ses Discours politiques et militaires de 1587, François de La Noue affirmait, sur un ton n'admettant pas la réplique, que Dieu fonde tout pouvoir politique 1 : « Ceci doit estre ferme et bien arresté en l' esprit de chacun, que Dieu est auteur des gouvernements politiques, les ayans establis à fin que par un bon ordre la societé humaine soit conservee & entretenuë en pieté & justice » 2. Le roi, tenant « le glaive de Dieu en main » 3 , est aidé de sa noblesse dont les « obligations » sont d'« être avec le bras armé, pour maintenir la justice dans le Royaume, & repousser les assauts & violences des estrangers » 4. Ce principe était rappelé par le chef de guerre protestant comme la prémisse d'une société pensée comme un corps politique 5. Il inscrivait les institutions dans l'ordre de la nature 6 et dessinait l'espace idéal des droits et des devoirs incombant aux hommes de guerre comme au monarque. L'étude des obligations royales formulées dans les mémoires militaires ne peut faire abstraction des représentations du xvi e siècle. Celles-ci faisaient du roi guerrier le garant naturel de la société, pensée comme un tout organique, 1 Je remercie Benjamin Deruelle pour sa relecture et ses remarques. 2 F. de La Noue, Discours politiques et militaires du Seigneur de la Nouë. Nouvellement recueillis & mis en lumière, Basle, François Forest, 1587, p. 1. 3 Ibid., p. 212. 4 Ibid., p. 227. 5 Ibid., pp. 1-2. Les mémorialistes partagent avec leurs contemporains cette métaphore organique. On retrouve cette idée de la noblesse comme bras armé par exemple chez Juvénal des Ursins s'adressant à Charles VII en 1452, A. Jouanna, Le Pouvoir absolu. Naissance de l'imaginaire politique de la royauté, Paris, Gallimard, 2013, pp. 94-95 ; L'idée de race en France au xvi e siècle et au début au xvii e siècle (1498-1614), Lille, Atelier reproduction des thèses, université Lille III, diffusion Honoré Champion, 1976. 6 Sur l'analogie entre le monde social et le monde naturel, A. Jouanna, L'idée de race en France au xvi e siècle et au début au xvii e siècle (1498-1614), op. cit., pp. 447-448 et Le Pouvoir absolu, op. cit., p. 23. 7 « [Il est] bon que chacun considere sa vocation, à fin d'y aproprier celle qui lui est la plus convenable, & de laquelle l'usage luy doit estre plus familier : comme à l'homme politique la prudence, au Theologien l'humilité, au Jurisconsulte la justice, & au Soldat la hardiesse », La Noue, op. cit., p. 198. 8 En dépit de la réalité de l'engagement véritable des nobles dans des carrières militaires, B. Deruelle, « Le temps des expériences 1450-1650 », in H. Drévillon et O. Wieviorka (dir.

Organisation by Guillaume Pinet

Conférences & colloques by Guillaume Pinet

Les traces d'un temps nouveau ? Percevoir la nouveauté du présent entre XVIe et XVIIe siècle, org... more Les traces d'un temps nouveau ? Percevoir la nouveauté du présent entre XVIe et XVIIe siècle, organisée par Lorenzo Comensoli Antonini & Paul-Alexis Mellet, dans le cadre du projet IUF de Delphine Reguig

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Guillaume Pinet, 2021

Le théâtre de la guerre a longtemps été perçu comme le domaine réservé des hommes. Les femmes son... more Le théâtre de la guerre a longtemps été perçu comme le domaine réservé des hommes. Les femmes sont pourtant loin d’en être absentes qu’elles la subissent ou bien qu’elles en soient les actrices. Central dans toutes les sociétés, le fait militaire et l’expérience de la guerre est également un élément important de la construction sociale des genres depuis l’Antiquité. Organisé dans le cadre des activités du Groupe de recherche en histoire de la guerre, ce colloque a donc pour ambition d’interroger les relations qu’entretiennent les femmes et la guerre et la manière dont les « féminités » s’y construisent.

L’histoire militaire des femmes s’est en effet longtemps réduite à celle des grandes figures féminines occidentales et des cheffes de guerre, de Boudicca à Jeanne d’Arc. Lorsqu’elles apparaissaient, les femmes étaient réduites aux violences qui leur avaient été faites, ou à leur expérience à l’arrière du front en tant qu’infirmières, ouvrières, ou messagères. Lorsqu’il était question de genre, cela était surtout la construction des identités masculines dans la guerre qui était interrogée. Il a fallu attendre l’ouverture du recrutement aux femmes dans l’armée au XXe siècle pour que les travaux commencent à s’intéresser à leur participation à l’institution militaire, ou aux combats. Plus récemment, des études ont mis l’accent sur leur expérience de combattantes, sur la place des femmes dans les structures et les institutions militaires, ainsi que sur les interactions des forces armées avec les sociétés, pour accéder à l’expérience des femmes dans la guerre…

Comité scientifique : Violaine Sebillotte Cuchet (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Lyse Roy (UQÀM), Carl Bouchard (Université de Montréal), Ersy Contogouris (Université de Montréal), Piroska Nagy (UQÀM), Frédéric Charbonneau (Université McGill), Benjamin Deruelle (UQÀM)

Comité organisateur : Nicolas Handfield (UQAM), Philipp Portelance (UQAM), Vicky Laprade (UQAM-, Chloe Raymond-Poitras (UQAM), Mathilde Viberti (Paris 1) , Rosalie Racine (Université de Montréal)

Conference Presentations by Guillaume Pinet

Books by Guillaume Pinet

« Imprimer en nostre souvenance ». Enjeux et pratiques de la mémoire et de l’oubli à la Renaissance, 2023

Thesis Chapters by Guillaume Pinet

Cette étude d’un ensemble de capitaines du XVIe siècle, auteurs de mémoires de guerre, révèle les... more Cette étude d’un ensemble de capitaines du XVIe siècle, auteurs de mémoires de guerre, révèle les ressorts politiques de leur investissement dans l’écriture. Membres de la noblesse militaire et traditionnelle, ces combattants qui racontèrent leurs prouesses des guerres d’Italie et des guerres de religion furent aussi des gentilshommes, des patrons, des serviteurs, des lecteurs, des cadets, des chrétiens pour qui témoigner constitua une des diverses manières d’agir dans le monde. Ils empruntèrent à leur savoir-faire professionnels, à leurs habitudes de seigneur ainsi qu’à leur culture littéraire, nobiliaire et religieuse, les outils nécessaires pour construire leurs témoignages, dont beaucoup furent imprimés de leur vivant, et pour se distinguer comme auteurs militaires, à une époque où l’art de la guerre n’appartenait pas à ses praticiens. En tant qu’actes et pratiques d’écriture, ces écrits apparurent comme la continuation de pratiques ordinaires et quotidiennes. Loin de n’être que des monuments érigés pour la mémoire et la postérité, ils étaient au cœur des échanges habituels et réciproques de la noblesse avec la société comme avec l’État monarchique. Ces serviteurs entendaient capter les bénéfices politiques concrets de leur engagement pour la défense du bien public. Avant de témoigner de la guerre, ces écrits témoignaient de leurs auteurs, de la volonté de ces capitaines d’obtenir le magistère sur l’écriture du fait militaire, en normalisant les mots de la guerre, et de la volonté de ces gentilshommes d’accompagner leur domination sociale et politique, en proposant un discours sur l’ordre social en ce siècle bouleversé.

This study about a group of captains, authors of military memoirs, shows the political dynamics of their commitment in writing in sixteenth-century France. These members of the traditional and military nobility, who narrated their prowess in the Italian Wars and the Wars of Religion, were soldiers but also gentlemen, patrons, servants, readers, cadets, Christians. For them, testifying was one of the various ways of acting in the world. From their professional skills, their feudal habits as well as from their religious, noble, and literary culture, they borrowed the essential tools to build their testimonies, many of which were printed during their lifetime, and to distinguish themselves as military authors, at a time when the art of war did not belong to professional soldiers. As acts and writing practices, these works appeared as the continuation of ordinary and everyday practices. Far from being mere monuments erected for memory and posterity, they were at the heart of the common and reciprocal exchanges between the nobility and the society as well as the royal State. These servants intended to capture the concrete political benefits of their involvement in defense of the public good. Rather than being a witness of the war, these writings bore witness of their authors, as well as of the will of these captains to obtain mastery over the writing of the military event, by standardizing the words of warfare; while witnessing the will of these gentlemen to support their social and political domination by proposing a discourse on social order in this disrupted century.

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Guillaume Pinet, 2021

Comité organisateur : Nicolas Handfield (UQAM), Philipp Portelance (UQAM), Vicky Laprade (UQAM-, Chloe Raymond-Poitras (UQAM), Mathilde Viberti (Paris 1) , Rosalie Racine (Université de Montréal)

« Imprimer en nostre souvenance ». Enjeux et pratiques de la mémoire et de l’oubli à la Renaissance, 2023