Elisabeth Cardonne-Arlyck | Vassar College (original) (raw)

Papers by Elisabeth Cardonne-Arlyck

Research paper thumbnail of Autobiography as Enigma

Research paper thumbnail of « Des Bêtes Se Tiennent Au Seuil Du Symbolique » :L’IntrusDe Claire Denis &Les Yeux Sans VisageDe Georges Franju

Contemporary French and Francophone Studies, Dec 1, 2012

Afin de penser pour elle-même « cette autre façon d'être au monde» qui est propre aux animaux... more Afin de penser pour elle-même « cette autre façon d'être au monde» qui est propre aux animaux, dit Jean-Christophe Bailly dans Le Versant animal, il faut renoncer aux ressources qu'ils offrent à l'allégorie et au mythe. Le cinéma, dont la pensée ourle l'essai de Bailly, saurait-il tenir cette gageure ? Mon propos est de considérer cette question à partir de deux films qui associent étroitement des chiens à une histoire humaine d'allogreffe, L'Intrus de Claire Denis (2004) et Les Yeux sans visage de Georges Franju (1959).

Research paper thumbnail of Crossing the lines: Ludovic Janvier and Beno L t Conort

Sites: The Journal of Contemporary French Studies, Oct 29, 2010

Research paper thumbnail of Francis Ponge, ateliers contemporains

Type de publication: Collectif Directeurs d'ouvrage: Cuillé (Lionel), Gleize (Jean-Marie), Gorril... more Type de publication: Collectif Directeurs d'ouvrage: Cuillé (Lionel), Gleize (Jean-Marie), Gorrillot (Bénédicte) Éditrice scientifique adjointe: Frisson (Marie) Résumé: Quarante ans après un premier colloque, ce second colloque cerisyien fait le point sur les recherches concernant cet auteur capital dans le paysage poétique du XX siècle, montrant comment la lecture critique de ses textes s'est largement décalée, hors des premiers pôles « formaliste » et « réaliste »… Nombre de pages: 659

Research paper thumbnail of La Forme d'une ville - Contrainte et liberté

La Revue des lettres modernes, 2021

Research paper thumbnail of Francis Ponge, entre vers et prose

ENS Éditions eBooks, 2004

Research paper thumbnail of Entre humeur et émotion : la mélancolie mobile de Jacques Roubaud et W. G. Sebald

Dans un des chapitres posthumes de L’Homme sans qualites de Robert Musil, Ulrich medite sur la dy... more Dans un des chapitres posthumes de L’Homme sans qualites de Robert Musil, Ulrich medite sur la dynamique du sentiment, « inseparable d’une constante modification de tout ce qui lui est lie exterieurement et interieurement1 ». Le terme de « sentiment », que les traducteurs ont choisi de preference a « emotion », ne signale pas la force d’irruption, le caractere d’evenement que peut comporter l’emotion ; mais il a le merite d’ouvrir largement le champ de l’engagement affectif, ainsi qu’y invite la reflexion de Musil. Notamment, le sentiment participe de l’humeur comme de l’emotion, sorte de fonds commun labile a partir duquel les distinguer. Pareil continuum apparait clairement dans l’analyse de Musil : chaque sentiment, dit-il, « quand il atteint une certaine intensite et une certaine duree, se cree un monde choisi, irresistible, son propre monde, ce qui n’est pas sans jouer son role dans les rapports humains2 ! ». Si les variations d’intensite et de duree valent pour l’emotion comme pour l’humeur, la tendance a saturer l’interieur et l’exterieur d’une meme tonalite imperieuse caracterise plus specialement l’humeur, et en particulier la melancolie.Entre emotion et humeur, la demarcation est donc fluide. Chacune peut se changer en l’autre. Les sentiments, remarque Musil, « n’apparaissent jamais purs, mais toujours, uniquement, sous forme d’approximation. En d’autres termes encore : le processus de mise en forme et de consolidation n’est jamais acheve3 ». Ce processus, qui artic

Research paper thumbnail of Nom, corps, métaphore dans les Diaboliques de Barbey d'Aurevilly

Littérature, 1984

L'A. propose une lecture de la surface de l'ecriture et etudie comment le diabolique est ... more L'A. propose une lecture de la surface de l'ecriture et etudie comment le diabolique est constamment denote, et comment les D. utilisent le plus souvent le paradigme de leur nom en discours figuratif et contexte d'enonciation.

Research paper thumbnail of Espaces muets et intimité perverse: deMuriel(Resnais, 1962) àCaché(Haneke, 2005)

Contemporary French and Francophone Studies, Apr 1, 2008

Florence Beaugé, dans l’article intitulé « Torturée par l’armée française en Algérie, ‘Lila’ rech... more Florence Beaugé, dans l’article intitulé « Torturée par l’armée française en Algérie, ‘Lila’ recherche l’homme qui l’a sauvée », paru dans Le Monde du 19 juin 2000, révélait qu’une jeune combattante algérienne nommée « Lila », tombée dans une embuscade en 1957 et gravement blessée, avait été transférée et torturée pendant près de trois mois « à l’état-major de la 10e division parachutiste de Massu, au Paradou Hydra. » Le Paradou était le quartier, jouxtant celui d’Hydra, où je vivais avec ma famille. J’ignorais que l’état-major de la 10e DP s’y trouvât, et a fortiori que la torture s’y pratiquât. Dans Algérienne, publié l’année suivante, Louisette Ighilahriz, sur qui porte l’article de Florence Beaugé, situe le « baraquement » de la 10e DP au 7 rue du Paradou, à Hydra (266). Alors que je cherche à me représenter mentalement le Paradou et Hydra, qui pour moi sont aussi distincts que le côté de chez Swann l’est de celui de Guermantes, et à y situer spatialement cet endroit qui servait, semble-t-il, de centre de torture à la 10e DP, je ne retrouve que des fragments d’images floues, sur lesquelles la mémoire ne peut, en dépit de ses efforts, accommoder plus précisément : une courbe de rue, une descente raide, un bosquet d’eucalyptus, une haie ; et entre ces repères tout ensemble inamovibles et imprécis, des villas ordinaires, indistingables au souvenir. La quête mémorielle est une exploration

Research paper thumbnail of VIII. Sur <i>La Belle Journée</i>

Research paper thumbnail of 11. The Fire Within: Touching

Research paper thumbnail of An Atmospherics of the City: Baudelaire and the Poetics of Noise by Ross Chambers

Canadian review of comparative literature, 2018

673 Pollock, Sheldon, Benjamin A. Elman, and Ku-ming Kevin Chang, editors. World Philology. Harva... more 673 Pollock, Sheldon, Benjamin A. Elman, and Ku-ming Kevin Chang, editors. World Philology. Harvard UP, 2015. Turner, James. Philology: The Forgotten Origins of the Modern Humanities. Princeton UP, 2014. Wolf, Friedrich August. Prolegomena to Homer. Translated by Anthony Grafton, Princeton UP, 1986. Zuckerberg, Donna. Not All Dead White Men: Classics and Misogyny in the Digital Age. Harvard UP, 2018.

Research paper thumbnail of Autobiography as Enigma ("Gisants" by Michel Deguy)

Sub-stance, 1989

THE POEMS OF MICHEL DEGUY rarely sustain any cohesive fiction, aside from that of Poetry itself. ... more THE POEMS OF MICHEL DEGUY rarely sustain any cohesive fiction, aside from that of Poetry itself. The poetics which conclude three of his recent collections, Jumelages suivi de Made in USA, Donnant Donnant, and Gisants allow the figures of poetry, pursued through the poems themselves, to be discursively articulated at the end of the book. In Gisants, however, something -new occurs: throughout the volume, the fiction of Poetry delineates the figure of a woman who, unlike Maurice Schve's Delie or the Olive of Du Bellay, remains unnamed and multiform but who, for the reader, constitutes the hypothetical addressee, a recurring tu, an unknown female Referent-Receptor. Since each poem explicitly addressed to someone outlines a specific tu, not necessarily in accord with the others, the conjectural woman might be spouse, lover, friend, or other, depending on the poem. Because no woman is ever named, and the relationship of the poet to the woman drawn by each poem differs in nature and intensity, a sort of protean figure takes shape, an ever-changing actress in a drama which, albeit devoid of specific information, provokes the reader to biographical interpretation. Certain poems, in which nothing indicates that the addressee is a woman, suggest, in an almost irresistible fashion, the plot of a love story:

Research paper thumbnail of Un néant follement attifé": modernité de Renée Vivien et Catherine Pozzi

L'Esprit Créateur, 1997

Vois, tu as là Pour la mort même une robe de fête.

Research paper thumbnail of Michel Deguy aujourd’hui : Retour sur l’illisible

Presses universitaires du Septentrion eBooks, 2014

« La poésie est illisible ; qui prend de son gré un long poème du XVIe ? » déclarait entre parent... more « La poésie est illisible ; qui prend de son gré un long poème du XVIe ? » déclarait entre parenthèses Michel Deguy dans la lettre liminaire sur laquelle débute Tombeau de Du Bellay, paru en 1973. La parataxe de cette remarque incidente assimile l’illisibilité de la poésie à l’inappétence qu’elle provoque, plutôt qu’à un hermétisme particulier, qu’il fût érudit, oraculaire, disjonctif, ou précieux. Au fil de la lettre, la lectrice singulière à qui s’adresse le poète mue en lecteurs pluriels, ..

Research paper thumbnail of Poésie, forme de vie (Jacques Roubaud)

L'Esprit Créateur, 1992

ANS UN TEXTE DATANT DE 1986 et intitulé " Poésie, et l'extrême-contemporain" , Jacques Roubaud po... more ANS UN TEXTE DATANT DE 1986 et intitulé " Poésie, et l'extrême-contemporain" , Jacques Roubaud pose, au départ d'une série de quarante-neuf assertions, les suivantes: 3. La question contem poraine (elle n 'est nullem ent m oderne), pour qui s'occupe du langage, dans le langage de poésie, peut s'énoncer ainsi: " La poésie s'inscrit-elle encore dans l'univers m atériel?" 4. Cette question pose celle de sa disparition: non pas seulement sa disparition en tant que papier, en tant que livre: en ta n t que décision personnelle possible, en tant que choix. 5. Il faut poser cette question, ne pas refuser de la poser, ne pas se hâter de tenir la poésie pour un hors-univers. Au rebours de fréquents m odernismes, et post-m odernism es, empressés à la nier. Ou à la désigner p a rto u t.1 6. La difficulté est celle-ci, qui fait apparaître la question, a u jo u rd 'hui, comme para doxe, ou boutade: l'anachronism e de la poésie est radical. Entre la poésie et l'univers, nulle contem poranéité, semble-t-il, ne subsiste. Radicalement anachronique, la poésie n 'est contemporaine d'aucun. Ce parti pris mallarméen (" un présent n'existe pas... Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain" 2) se trouve toutefois contredit par l'insistance à continuer de situer la poésie dans un univers où elle a Vol. XXXII, No. 2

Research paper thumbnail of La Metaphore Raconte, pratique de Julien Gracq

Modern Language Review, 1986

Research paper thumbnail of Crossing the lines: Ludovic Janvier and Beno L ⁁t Conort

Contemporary French and Francophone Studies, 2003

At the turn of the poetic line, where the eye and ear leave one row of words and glide to the nex... more At the turn of the poetic line, where the eye and ear leave one row of words and glide to the next, and where the line and the phrase come together in a common end or are separated by enjambment, the fundamental disjuncture between prosody and syntax, which alone enables us to draw an absolute distinction between verse and prose, is clearly apparent. As Giorgio Agamben asserts, enjambment “reveals a mismatch, a disconnection between the metrical and syntactic elements, between sounding rhythm and meaning, such that [...] poetry lives [...] only in their inner disagreement [...]. In this way, enjambement brings to light the original gait, neither poetic nor prosaic but bustrophedonic, as it were, of poetry, the essential prosemetrics of every human discourse [...]” At this constitutive turning point – which Agamben calls “the versura” and Jacques Réda calls “the turn” – the entire poetic line folds back into its own prosodic unity, and at the same time is propelled forward to meet the next line and the syntactic unity of the phrase that is progressing across the verses. Between sonorous retreat and semantic advance, autonomy and integration, enjambment attests to an essential hybridity, which, as Agamben suggests, may pertain to all speech (susceptible of both verse and prose), but which is fundamental to poetry. For Agamben, the “prolonged hesitation between sound and meaning” invoked by Valéry refers to the constitutive hybridity of poetry that is manifested in enjambment.

Research paper thumbnail of Vapeurs d'argent: Jean-Philippe Toussaint et l'expérience de la modernité

Contemporary French and Francophone Studies, Aug 8, 2015

Abstract The notion of “creative destruction” that Marx introduced in the Communist Manifesto (an... more Abstract The notion of “creative destruction” that Marx introduced in the Communist Manifesto (and many economists and sociologists have used since) runs through Jean-Philippe Toussaint's tetralogy Marie Madeleine Marguerite de Montalte (2002–2013). According to Marshall Berman in All that is Solid Melts into Air, this notion defines the experience of modernity, which is central to Toussaint's novels. Thus, the tetralogy's protagonist, Marie–a stylist, visual artist, and savy business woman–is at the crossroads between contemporary art and money. Yet, all her creations are permeated with ideas of emptiness and dissolution. Through her, Toussaint may well redefine Baudelaire's notion of paradoxical modern beauty. In contradiction to her successful participation in the capitalist economy, however, Marie's most important characteristic is her innate aptitude to immerse herself in the elements, her “oceanic disposition.” In reminding us of the “cosmic dimension of existence” and of duration, Toussaint proposes a dynamic principle that runs counter to creative destruction.

Research paper thumbnail of « Entrer de moi-même comme dans un plan de John Ford » : Ariane Dreyfus

Contemporary French and Francophone Studies, Dec 1, 2005

« M’introduire dans ton histoire » — ce souhait de Mallarmé (104), de se glisser comme un étrange... more « M’introduire dans ton histoire » — ce souhait de Mallarmé (104), de se glisser comme un étranger ou un intrus, de biais ou par effraction, non dans la vie intime d’une femme assez proche pour être tutoyée, mais dans l’histoire de cette vie — ce désir de s’immiscer, comme un inconnu, dans un présent familier distancé par la fable qu’on en fait, trouve une résonance dans la formule dont use Ariane Dreyfus pour définir le projet de son livre de poèmes, Une histoire passera ici : « entrer de moi-même comme dans un plan de John Ford » (quatrième de couverture). Formule insolite, elle aussi, alliant, comme celle de Mallarmé, avance et retrait, l’audace de s’inviter dans l’histoire d’autrui (« entrer de moi-même ») et la conscience d’une résistance, la réserve d’un « comme si, » d’une figure, d’une fiction (« comme dans un plan »). S’introduire ainsi est à l’antipode de s’installer et prendre ses aises. La légère boı̂terie dont « comme » affecte la formulation d’Ariane Dreyfus maintient ouvert l’écart entre l’intention poétique et l’objet ou corps filmique qui la suscite. Ce plan où entrer, d’ailleurs, qu’en est-il ? Est-ce bien dans un plan de Ford qu’il s’agit de pénétrer, ou son analogue, son rappel, son exemple, par le tremblement dont l’anime le « comme » ? Ainsi que dans le sonnet de Mallarmé, la relation entre l’histoire d’autrui et le poète est oscillante. Le poème tremble au seuil d’une histoire à laquelle il n’appartient pas, et qu’il sollicite, à laquelle il ouvre une voie virtuelle. Placé en exergue à Une histoire passera ici, un extrait de la préface de Howard A. Norman à L’Os à vœux, version française du recueil de récits en vers et prose qu’il rassembla et traduisit de la langue indienne cree, indique l’origine du titre.

Research paper thumbnail of Autobiography as Enigma

Research paper thumbnail of « Des Bêtes Se Tiennent Au Seuil Du Symbolique » :L’IntrusDe Claire Denis &Les Yeux Sans VisageDe Georges Franju

Contemporary French and Francophone Studies, Dec 1, 2012

Afin de penser pour elle-même « cette autre façon d'être au monde» qui est propre aux animaux... more Afin de penser pour elle-même « cette autre façon d'être au monde» qui est propre aux animaux, dit Jean-Christophe Bailly dans Le Versant animal, il faut renoncer aux ressources qu'ils offrent à l'allégorie et au mythe. Le cinéma, dont la pensée ourle l'essai de Bailly, saurait-il tenir cette gageure ? Mon propos est de considérer cette question à partir de deux films qui associent étroitement des chiens à une histoire humaine d'allogreffe, L'Intrus de Claire Denis (2004) et Les Yeux sans visage de Georges Franju (1959).

Research paper thumbnail of Crossing the lines: Ludovic Janvier and Beno L t Conort

Sites: The Journal of Contemporary French Studies, Oct 29, 2010

Research paper thumbnail of Francis Ponge, ateliers contemporains

Type de publication: Collectif Directeurs d'ouvrage: Cuillé (Lionel), Gleize (Jean-Marie), Gorril... more Type de publication: Collectif Directeurs d'ouvrage: Cuillé (Lionel), Gleize (Jean-Marie), Gorrillot (Bénédicte) Éditrice scientifique adjointe: Frisson (Marie) Résumé: Quarante ans après un premier colloque, ce second colloque cerisyien fait le point sur les recherches concernant cet auteur capital dans le paysage poétique du XX siècle, montrant comment la lecture critique de ses textes s'est largement décalée, hors des premiers pôles « formaliste » et « réaliste »… Nombre de pages: 659

Research paper thumbnail of La Forme d'une ville - Contrainte et liberté

La Revue des lettres modernes, 2021

Research paper thumbnail of Francis Ponge, entre vers et prose

ENS Éditions eBooks, 2004

Research paper thumbnail of Entre humeur et émotion : la mélancolie mobile de Jacques Roubaud et W. G. Sebald

Dans un des chapitres posthumes de L’Homme sans qualites de Robert Musil, Ulrich medite sur la dy... more Dans un des chapitres posthumes de L’Homme sans qualites de Robert Musil, Ulrich medite sur la dynamique du sentiment, « inseparable d’une constante modification de tout ce qui lui est lie exterieurement et interieurement1 ». Le terme de « sentiment », que les traducteurs ont choisi de preference a « emotion », ne signale pas la force d’irruption, le caractere d’evenement que peut comporter l’emotion ; mais il a le merite d’ouvrir largement le champ de l’engagement affectif, ainsi qu’y invite la reflexion de Musil. Notamment, le sentiment participe de l’humeur comme de l’emotion, sorte de fonds commun labile a partir duquel les distinguer. Pareil continuum apparait clairement dans l’analyse de Musil : chaque sentiment, dit-il, « quand il atteint une certaine intensite et une certaine duree, se cree un monde choisi, irresistible, son propre monde, ce qui n’est pas sans jouer son role dans les rapports humains2 ! ». Si les variations d’intensite et de duree valent pour l’emotion comme pour l’humeur, la tendance a saturer l’interieur et l’exterieur d’une meme tonalite imperieuse caracterise plus specialement l’humeur, et en particulier la melancolie.Entre emotion et humeur, la demarcation est donc fluide. Chacune peut se changer en l’autre. Les sentiments, remarque Musil, « n’apparaissent jamais purs, mais toujours, uniquement, sous forme d’approximation. En d’autres termes encore : le processus de mise en forme et de consolidation n’est jamais acheve3 ». Ce processus, qui artic

Research paper thumbnail of Nom, corps, métaphore dans les Diaboliques de Barbey d'Aurevilly

Littérature, 1984

L'A. propose une lecture de la surface de l'ecriture et etudie comment le diabolique est ... more L'A. propose une lecture de la surface de l'ecriture et etudie comment le diabolique est constamment denote, et comment les D. utilisent le plus souvent le paradigme de leur nom en discours figuratif et contexte d'enonciation.

Research paper thumbnail of Espaces muets et intimité perverse: deMuriel(Resnais, 1962) àCaché(Haneke, 2005)

Contemporary French and Francophone Studies, Apr 1, 2008

Florence Beaugé, dans l’article intitulé « Torturée par l’armée française en Algérie, ‘Lila’ rech... more Florence Beaugé, dans l’article intitulé « Torturée par l’armée française en Algérie, ‘Lila’ recherche l’homme qui l’a sauvée », paru dans Le Monde du 19 juin 2000, révélait qu’une jeune combattante algérienne nommée « Lila », tombée dans une embuscade en 1957 et gravement blessée, avait été transférée et torturée pendant près de trois mois « à l’état-major de la 10e division parachutiste de Massu, au Paradou Hydra. » Le Paradou était le quartier, jouxtant celui d’Hydra, où je vivais avec ma famille. J’ignorais que l’état-major de la 10e DP s’y trouvât, et a fortiori que la torture s’y pratiquât. Dans Algérienne, publié l’année suivante, Louisette Ighilahriz, sur qui porte l’article de Florence Beaugé, situe le « baraquement » de la 10e DP au 7 rue du Paradou, à Hydra (266). Alors que je cherche à me représenter mentalement le Paradou et Hydra, qui pour moi sont aussi distincts que le côté de chez Swann l’est de celui de Guermantes, et à y situer spatialement cet endroit qui servait, semble-t-il, de centre de torture à la 10e DP, je ne retrouve que des fragments d’images floues, sur lesquelles la mémoire ne peut, en dépit de ses efforts, accommoder plus précisément : une courbe de rue, une descente raide, un bosquet d’eucalyptus, une haie ; et entre ces repères tout ensemble inamovibles et imprécis, des villas ordinaires, indistingables au souvenir. La quête mémorielle est une exploration

Research paper thumbnail of VIII. Sur <i>La Belle Journée</i>

Research paper thumbnail of 11. The Fire Within: Touching

Research paper thumbnail of An Atmospherics of the City: Baudelaire and the Poetics of Noise by Ross Chambers

Canadian review of comparative literature, 2018

673 Pollock, Sheldon, Benjamin A. Elman, and Ku-ming Kevin Chang, editors. World Philology. Harva... more 673 Pollock, Sheldon, Benjamin A. Elman, and Ku-ming Kevin Chang, editors. World Philology. Harvard UP, 2015. Turner, James. Philology: The Forgotten Origins of the Modern Humanities. Princeton UP, 2014. Wolf, Friedrich August. Prolegomena to Homer. Translated by Anthony Grafton, Princeton UP, 1986. Zuckerberg, Donna. Not All Dead White Men: Classics and Misogyny in the Digital Age. Harvard UP, 2018.

Research paper thumbnail of Autobiography as Enigma ("Gisants" by Michel Deguy)

Sub-stance, 1989

THE POEMS OF MICHEL DEGUY rarely sustain any cohesive fiction, aside from that of Poetry itself. ... more THE POEMS OF MICHEL DEGUY rarely sustain any cohesive fiction, aside from that of Poetry itself. The poetics which conclude three of his recent collections, Jumelages suivi de Made in USA, Donnant Donnant, and Gisants allow the figures of poetry, pursued through the poems themselves, to be discursively articulated at the end of the book. In Gisants, however, something -new occurs: throughout the volume, the fiction of Poetry delineates the figure of a woman who, unlike Maurice Schve's Delie or the Olive of Du Bellay, remains unnamed and multiform but who, for the reader, constitutes the hypothetical addressee, a recurring tu, an unknown female Referent-Receptor. Since each poem explicitly addressed to someone outlines a specific tu, not necessarily in accord with the others, the conjectural woman might be spouse, lover, friend, or other, depending on the poem. Because no woman is ever named, and the relationship of the poet to the woman drawn by each poem differs in nature and intensity, a sort of protean figure takes shape, an ever-changing actress in a drama which, albeit devoid of specific information, provokes the reader to biographical interpretation. Certain poems, in which nothing indicates that the addressee is a woman, suggest, in an almost irresistible fashion, the plot of a love story:

Research paper thumbnail of Un néant follement attifé": modernité de Renée Vivien et Catherine Pozzi

L'Esprit Créateur, 1997

Vois, tu as là Pour la mort même une robe de fête.

Research paper thumbnail of Michel Deguy aujourd’hui : Retour sur l’illisible

Presses universitaires du Septentrion eBooks, 2014

« La poésie est illisible ; qui prend de son gré un long poème du XVIe ? » déclarait entre parent... more « La poésie est illisible ; qui prend de son gré un long poème du XVIe ? » déclarait entre parenthèses Michel Deguy dans la lettre liminaire sur laquelle débute Tombeau de Du Bellay, paru en 1973. La parataxe de cette remarque incidente assimile l’illisibilité de la poésie à l’inappétence qu’elle provoque, plutôt qu’à un hermétisme particulier, qu’il fût érudit, oraculaire, disjonctif, ou précieux. Au fil de la lettre, la lectrice singulière à qui s’adresse le poète mue en lecteurs pluriels, ..

Research paper thumbnail of Poésie, forme de vie (Jacques Roubaud)

L'Esprit Créateur, 1992

ANS UN TEXTE DATANT DE 1986 et intitulé " Poésie, et l'extrême-contemporain" , Jacques Roubaud po... more ANS UN TEXTE DATANT DE 1986 et intitulé " Poésie, et l'extrême-contemporain" , Jacques Roubaud pose, au départ d'une série de quarante-neuf assertions, les suivantes: 3. La question contem poraine (elle n 'est nullem ent m oderne), pour qui s'occupe du langage, dans le langage de poésie, peut s'énoncer ainsi: " La poésie s'inscrit-elle encore dans l'univers m atériel?" 4. Cette question pose celle de sa disparition: non pas seulement sa disparition en tant que papier, en tant que livre: en ta n t que décision personnelle possible, en tant que choix. 5. Il faut poser cette question, ne pas refuser de la poser, ne pas se hâter de tenir la poésie pour un hors-univers. Au rebours de fréquents m odernismes, et post-m odernism es, empressés à la nier. Ou à la désigner p a rto u t.1 6. La difficulté est celle-ci, qui fait apparaître la question, a u jo u rd 'hui, comme para doxe, ou boutade: l'anachronism e de la poésie est radical. Entre la poésie et l'univers, nulle contem poranéité, semble-t-il, ne subsiste. Radicalement anachronique, la poésie n 'est contemporaine d'aucun. Ce parti pris mallarméen (" un présent n'existe pas... Mal informé celui qui se crierait son propre contemporain" 2) se trouve toutefois contredit par l'insistance à continuer de situer la poésie dans un univers où elle a Vol. XXXII, No. 2

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Modern Language Review, 1986

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Contemporary French and Francophone Studies, 2003

At the turn of the poetic line, where the eye and ear leave one row of words and glide to the nex... more At the turn of the poetic line, where the eye and ear leave one row of words and glide to the next, and where the line and the phrase come together in a common end or are separated by enjambment, the fundamental disjuncture between prosody and syntax, which alone enables us to draw an absolute distinction between verse and prose, is clearly apparent. As Giorgio Agamben asserts, enjambment “reveals a mismatch, a disconnection between the metrical and syntactic elements, between sounding rhythm and meaning, such that [...] poetry lives [...] only in their inner disagreement [...]. In this way, enjambement brings to light the original gait, neither poetic nor prosaic but bustrophedonic, as it were, of poetry, the essential prosemetrics of every human discourse [...]” At this constitutive turning point – which Agamben calls “the versura” and Jacques Réda calls “the turn” – the entire poetic line folds back into its own prosodic unity, and at the same time is propelled forward to meet the next line and the syntactic unity of the phrase that is progressing across the verses. Between sonorous retreat and semantic advance, autonomy and integration, enjambment attests to an essential hybridity, which, as Agamben suggests, may pertain to all speech (susceptible of both verse and prose), but which is fundamental to poetry. For Agamben, the “prolonged hesitation between sound and meaning” invoked by Valéry refers to the constitutive hybridity of poetry that is manifested in enjambment.

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Contemporary French and Francophone Studies, Aug 8, 2015

Abstract The notion of “creative destruction” that Marx introduced in the Communist Manifesto (an... more Abstract The notion of “creative destruction” that Marx introduced in the Communist Manifesto (and many economists and sociologists have used since) runs through Jean-Philippe Toussaint's tetralogy Marie Madeleine Marguerite de Montalte (2002–2013). According to Marshall Berman in All that is Solid Melts into Air, this notion defines the experience of modernity, which is central to Toussaint's novels. Thus, the tetralogy's protagonist, Marie–a stylist, visual artist, and savy business woman–is at the crossroads between contemporary art and money. Yet, all her creations are permeated with ideas of emptiness and dissolution. Through her, Toussaint may well redefine Baudelaire's notion of paradoxical modern beauty. In contradiction to her successful participation in the capitalist economy, however, Marie's most important characteristic is her innate aptitude to immerse herself in the elements, her “oceanic disposition.” In reminding us of the “cosmic dimension of existence” and of duration, Toussaint proposes a dynamic principle that runs counter to creative destruction.

Research paper thumbnail of « Entrer de moi-même comme dans un plan de John Ford » : Ariane Dreyfus

Contemporary French and Francophone Studies, Dec 1, 2005

« M’introduire dans ton histoire » — ce souhait de Mallarmé (104), de se glisser comme un étrange... more « M’introduire dans ton histoire » — ce souhait de Mallarmé (104), de se glisser comme un étranger ou un intrus, de biais ou par effraction, non dans la vie intime d’une femme assez proche pour être tutoyée, mais dans l’histoire de cette vie — ce désir de s’immiscer, comme un inconnu, dans un présent familier distancé par la fable qu’on en fait, trouve une résonance dans la formule dont use Ariane Dreyfus pour définir le projet de son livre de poèmes, Une histoire passera ici : « entrer de moi-même comme dans un plan de John Ford » (quatrième de couverture). Formule insolite, elle aussi, alliant, comme celle de Mallarmé, avance et retrait, l’audace de s’inviter dans l’histoire d’autrui (« entrer de moi-même ») et la conscience d’une résistance, la réserve d’un « comme si, » d’une figure, d’une fiction (« comme dans un plan »). S’introduire ainsi est à l’antipode de s’installer et prendre ses aises. La légère boı̂terie dont « comme » affecte la formulation d’Ariane Dreyfus maintient ouvert l’écart entre l’intention poétique et l’objet ou corps filmique qui la suscite. Ce plan où entrer, d’ailleurs, qu’en est-il ? Est-ce bien dans un plan de Ford qu’il s’agit de pénétrer, ou son analogue, son rappel, son exemple, par le tremblement dont l’anime le « comme » ? Ainsi que dans le sonnet de Mallarmé, la relation entre l’histoire d’autrui et le poète est oscillante. Le poème tremble au seuil d’une histoire à laquelle il n’appartient pas, et qu’il sollicite, à laquelle il ouvre une voie virtuelle. Placé en exergue à Une histoire passera ici, un extrait de la préface de Howard A. Norman à L’Os à vœux, version française du recueil de récits en vers et prose qu’il rassembla et traduisit de la langue indienne cree, indique l’origine du titre.