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Valz et les petites planètes Massalia et Phocea
(1787-1867)

Né en 1787 à Nîmes, Benjamin Valz débute comme ingénieur. Pendant quatre ans il dirige la construction du canal d'Arles puis élabore un projet d'adduction d'eau de la ville de Nîmes. Passionné d'astronomie il surmonte sa maison d'un observatoire privé et, en 1825, il retrouve la comète périodique d'Encke ; il s'intéresse aussi à l'évolution de la chevelure des comètes et remarque que le volume de la chevelure se contracte plus près encore du Soleil. Cette étude lui vaut un prix de l'Académie des sciences. En 1827, pour une comète qui se présente dans une position défavorable, Valz renonce aux méthodes de Laplace et de Delambre alors trop imprécises et au prix d'un calcul complet,_"de plus de 2 000 logarithmes en tout",_Valz réussit à donner les éléments orbitaux de cette comète. Sa réputation scientifique est alors bien établie. En 1835 Valz, émet l'hypothèse que les irrégularités des dates de retour de la comète de Halley pourraient provenir d'une planète inconnue située au-delà d'Uranus et ayant une durée de révolution triple de celle de la comète.

En 1836, Valz est nommé directeur de l'observatoire des Accoules. Arago apprécie ce calculateur de comètes qui aura une grande productivité scientifique, 58 publications dans les comptes-rendus de l'Académie mais aussi dans les_monthly notices_ de Londres, les astronomische nachrichten de Berlin ou la bibliothèque universelle de Genève. Le 22 septembre 1852, Valz découvre une petite planète qu'il appelle Massalia et l'année suivante une nouvelle qu'il nomme_Phocea ; il_ invente et construit alors une lunette très pratique pour la recherche des petites planètes et il établit des cartes d'une zone étroite de écliptique permettant de détecter en quatre ans les petites planètes comprises entre Mars et Jupiter. Trente deux as téroides furent ainsi découverts à Marseille, par Valz et ses adjoints Chacornac, Coggia et Tempel ; l'un d'eux sera appelé Gyptis.Le 18 janvier 1846, Valz retrouve la 3e comète périodique et, le 27,"tout ébahi de trouver deux nébuleuses", il découvre que la comète vient de se dédoubler. Lors du retour suivant, en 1852, c'est encore à Marseille qu'un infatigable découvreur de comètes, Tempel, revoit une dernière fois les deux noyaux de cette 3e comète périodique qui se désintégrera au passage suivant.

Valz cesse son activité en 1860, année du transfert de l'observatoire à Longchamp.

Yvon Georgelin

À lire
L'observatoire de Marseille, direction de Valz, par Èdouard Stephan, dans Les Bouchesdu Rhône encyclopédie départementale, tome VI la vie intellectuelle, pp. 282-284.
Y.Georgelin