Introduction. La fabrique du tolérable : itinéraires sociaux du dégoût (original) (raw)

La "fabrique" de la sociabilité

Dans un livre stimulant, Dominique Poulot définit la ville des Lumières comme la « ville sociable » 1 . Les contemporains aspirent à des cadres associatifs moins contraignants que ceux de la sociabilité patentée, officiellement reconnue par le prince ou par l'Eglise. S'ils recherchent toujours la protection d'un puissant, car elle est gage d'autonomie en échange d'un tribut payé sous forme de publication de la gloire et de la générosité du protecteurdédicace ou honorariat-, ils privilégient le principe d'une adhésion individuelle volontaire.

Le dégoût à l’adolescence, processus de créativité ?

Le dégoût tel qu’il est exprimé chez une adolescente sera étudié comme l’expression de mouvements subjectifs créatifs. Nous étudierons son évolution dans le processus thérapeutique. Le dégoût sera un moyen d’entendre l’intrication pulsionnelle de cette jeune fille. Nous examinerons le dégoût dans ses liens archaïques et génitalisés. Mots-clés Dégoût Créativité Archaïque Retournement Refoulement Subjectivation

Le tolérable intolérable. Le Journal d'Hélène Berr. P. 107

La Lettre R, 2010

The Abnormal Normality. Hélène Berr’s Diary From April 1942 to February 1944, Hélène Berr – a young Jewish reading English Studies – kept a diary in which she noted the events of her increasingly precarious daily existence in occupied Paris. This unique document, unpublished for more than 60 years but known by a few, happens to be one of the most remarkable writings dealing with this troubled and shameful period in French History. This article will attempt to study the split experienced by this writer, that is to live between a superficial normality and the pre-Auschwitz context, which is relentlessly taking shape. This diary must be read as a memorial document on the Shoah, but also as a profound reflection on the idea of Good and Evil living together and thus creating an intolerable sense of fake normality.

Déterminants et conséquences du dégoût physique et moral : du jugement stéréotypé à la déshumanisation

2012

Le degout est une emotion au cœur de notre vie individuelle et collective. A la fois « gardien » du corps et de l’esprit, un degout physique se distingue d’un degout moral. Dans une premiere recherche (Etude 1), nous avons examine les caracteristiques de ces deux types de degout a partir de recits d’experiences emotionnelles vecues. Une analyse de contenu thematique ainsi qu’une analyse lexicale informatisee de ces recits (logiciel ALCESTE) ont mis en evidence que le degout physique passe par les sens et emerge lors de situations ou l’individu est « acteur » de ce qui se passe alors que le degout moral, moins pur car mele de colere et de tristesse, serait ressenti apres observation et evaluation d’une situation de transgression morale (ex. trahison). Le second objectif de cette these etait d’examiner les consequences du degout physique et moral sur la perception stereotypee et deshumanisee d’autrui (Dasgupta et al., 2009 ; Harris & Fiske, 2006 ; Tiedens & Linton, 2001). Deux recherc...

Paradigme de la modernité - De la tolérance à l’empathie

Rencontres, 2018

Type de publication: Article de collectif Collectif: L'Histoire en questions. Mélanges en l'honneur de Mario Turchetti Auteur: Simonutti (Luisa) Résumé: L'histoire du concept de tolérance a été comparée à des projets iréniques et utopiques et ne s'est pas limitée à la liberté intérieure des consciences. Les moyens d'assimilation et de conformité, dans l'expérience historique des XVII et XVIII siècles et ainsi que dans l'expérience politique internationale contemporaine, ont montré leur inefficacité et requièrent l'expérimentation d'un concept plus complexe de tolérance des nouveaux modèles sociaux fondés sur l'empathie comme un processus cognitif ou d'altérité.

La fabrique d’un intolérable. Exécutions publiques et police des sensibilités

Vingtième siècle, 2014

Through the phenomenon of the disappearance of public executions throughout the Third Republic, this paper explores the hypothesis that what seems in appearance to belong to the somatic space is actually a way of questioning the social system. In order to analyze how the human body affects politics, and this particular punitive technology of physically eliminating criminals, this work questions the ways in which sensibilities were used, and their specificities. It shows how they have been used and the “police” (as control) that weighed on them. These expectations played subtly with what was possible to feel when facing such a spectacle, and which prescribed the “good manners”, or polite way, of looking at it. It was notably via these means that the bloody ritual of the public execution became progressively considered intolerable. Finally, this paper shows that the changes that came about were less concerned with the execution itself than with how it was seen and experienced.