Classe et « race » dans la rénovation urbaine. Les conceptions étasunienne et française de la mixité résidentielle (original) (raw)

Les États-Unis adoptent une approche résolument color-blind, c'est-à-dire socioéconomique, du renouvellement de la population des quartiers à rénover. Bien qu’en perte de vitesse, des stratégies « racialement conscientes » (race-conscious) ne sont légitimes que si elles favorisent l’accès des minorités à d’autres territoires, là où elles sont en déficit numérique à cause des discriminations. La politique française articule ces variables selon une combinaison inverse. L’objectif central du PNRU est la mixité « sociale ». Dans les politiques du logement social, ce vocabulaire d’apparence classiste a toujours revêtu un contenu essentiellement ethnique s’agissant des quartiers où les minorités sont jugées en surnombre. Invoquer la mixité sociale à propos de ces quartiers équivaut dès lors à définir un objectif de réduction de la présence de ces populations au profit des populations du groupe majoritaire. En sens inverse, la rénovation urbaine française n’encourage aucune forme de rééquilibrage de la composition ethnique des territoires où les minorités sont sousreprésentées.

Loading...

Loading Preview

Sorry, preview is currently unavailable. You can download the paper by clicking the button above.