Dictionnaire des mondialisations, dirigé par Cynthia Ghorra-Gobin (original) (raw)
Related papers
Revue internationale des sciences sociales
Distribution électronique Cairn.info pour ERES. © ERES. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Plan de cours: UTA 552 Histoire de la mondialisation
La mondialisation est aujourd'hui un terme connu de tous. La venue de ce « nouvel » ordre mondial nous est annoncée depuis le dernier quart du 20e siècle. Les nouvelles technologies et les importantes migrations semblent connecter le monde comme jamais auparavant. Toutefois, comme ce cours le démontrera, la perspective historique révèle que la mondialisation n'est pas un phénomène propre à notre époque. D'autres processus de mondialisation ont déjà eu lieu par le passé. Et ces mondialisations, comme aujourd'hui, ont eu des impacts significatifs non seulement sur l'évolution des sociétés humaines, mais aussi sur l'environnement planétaire.
ÉCHEC DE LA MONDIALISATION NÉOLIBÉRALE
L'échec de la mondialisation néolibérale est démontrée par le déclenchement de la crise mondiale de 2008 qui a éclaté aux États-Unis dans le secteur des prêts hypothécaires qui immédiatement se propagent à d'autres parties du système financier mondial, l'augmentation des déséquilibres mondiaux dans le commerce, l'épargne et l'investissement et de l'inégalité sociale incarnée dans la concentration excessive de la richesse dans le monde.
Mondialisation-Lexique_definitions
1 Deug 2, cours « Mondialisation » Lexique des termes à connaître 1-Acteurs Système productif -Fordisme, Post-fordisme Développé au début du XXème siècle aux Etats-Unis puis dans l ensemble du monde industriel après la Deuxième Guerre mondiale (qui avait fait la démonstration de la supériorité des méthodes de production d armement américaines), le fordisme est le couplage entre production de masse et consommation de masse. D abord imaginé à l échelle d une entreprise (Henri Ford distribuait à ses ouvriers des salaires élevés pour qu ils puissent acheter ses voitures), ce couplage a été mis en oeuvre à l échelle de chaque pays. La remise en cause de cette régulation vient (i) de l apparition de couches pauvres qui n entrent plus dans le cycle de production-consommation, et (ii) de la difficulté croissante des Etats à mener des politiques socio-économiques à l échelle de leur nation, désormais dépassée par la globalisation de la production et de la consommation.
La “mondialisation”, ce laminoir intellectuel
Premier poncif : la mondialisation est récente / ancienne L'heure est à la « mondialisation ». C'est elle qui vide les usines, appauvrit les plus pauvres, nivelle les différences, procure le bonheur, contient le malheur, permet de voyager en low cost, est responsable du réchauffement climatique, déclenche la guerre économique et fournit à l'homme l'espoir d'un monde qui ressemblerait à une plate-bande. On l'aura compris, la « mondialisation » est bien le laminoir intellectuel de notre temps. Comme les aciéries de nos aînés, reléguées aujourd'hui en Asie du Sud-Est par les relocalisations, la « mondialisation » se nourrit d'un minerai assez répandu, puisqu'il s'agit de la paresse intellectuelle. De même que la tôle d'acier devait passer par l'écrasement de cylindres pour devenir plus fine, nos idées d'aujourd'hui passent par le rouleau compresseur de la « mondialisation », qui permet de réduire la diversité et la complexité des points de vue. Son caractère incantatoire est à la portée des feignants qui puisent dans son évocation le remède absolu. Élevée au rang de vide-poche de la critique sociale contemporaine, elle sert sans distinction toutes les causes et tous les combats. Or ce vide-poche de la critique sociale en vient à fonctionner comme le cache sexe d'un capitalisme pudique. Réduisant la diversité et la complexité, il permet de voiler, dans le même temps qu'il en assure la reproduction, des rapports économiques et sociaux dissymétriques. Ainsi, la question reste celle de savoir à qui profite le flou? 1 Nous avons retenu trois des plus grands poncifs qui se rapportaient au discours sur la « mondialisation », en tentant toujours de montrer le vernis sur la forme et la poussière accumulée au coin des esprits ; la manière, en somme, dont la « mondialisation » masquait des processus en se posant comme une variable trop générale pour être informative.