L’université de Dole et les fondations princières en Europe au XVe siècle. Colloque international, Besançon, 22-23 juin 2023 (original) (raw)

Krisztina Fehér: Relations architecturales entre le château de Hunedoara et le Palais des Ducs de Bourgogne de Dijon au milieu du XVè siècle particulierement en matière des naissances des voûtes. In: Nederlandse herinneringsplaatsen in Hongarije. University of Debrecen Press, 2017. 65-88.

The large-scale similarity of two historical buildings or their ornamental elements tends to raise the question of the relation and transfer of their master builders. Besides the decoration, if the designing and constructing principles of the structural elements represent analogies, this question is of even higher relevance. Regarding the medieval history of architecture of Hungary, the cooperation of foreign masters, the import of Western European knowledge and practice can be considered as frequently general. Royal or noble residential buildings of political partners are likely to show the architectural effects of cultural relations as well. Several structural points of the 15th-century governor palace of János Hunyadi in Hunedoara are parallel to those of the palace and tower of Philippe the Good, Duke of Burgundy in Dijon. Among these structural elements, the question of the shoulder of the vaulting (tas-de-charge) is of high importance. The personal touch of the two contemporaneous personalities cannot be proved by historical sources, that could confirm their artistic relation suggested by their residential buildings, it is quite sure, however, that the mutual direction of their political intentions could have established their sympathy. Keywords: architecture, 15th-century, János Hunyadi, Hunedoara, Philippe the Good, Dijon

« Le diplôme de fondation de l’abbaye de Corbie (657/661) : contexte, enjeux et modalités d’une falsification », dans Un premier Moyen Âge occidental : études offertes à Stéphane Lebecq, C. Mériaux et E. Santinelli (éd.), Revue du Nord, t. 93, 2011, p. 613-654.

Revue du Nord, 2011

Carlrichard Brühl (1998) et Theo Kölzer (1998, 2001) ont montré que le diplôme de fondation de l’abbaye de Corbie, intitulé au nom du roi mérovingien Clotaire III, était un acte falsifié au plus tard au milieu du IXe siècle. L’étude ici menée propose d’y voir un faux élaboré au VIIIe siècle, peu avant ou peu après la confirmation d’immunité délivrée par le roi Pépin le Bref (751/768) ; il se serait agi de restaurer des pièces écrites en mauvais état, mais surtout d’assurer, à une époque de « sécularisation des biens d’église », une protection particulière aux possessions énumérées, qui ne représentent ni la dotation initiale, ni probablement le patrimoine aux mains des moines à l’époque de la falsification. Il ressort de l’examen des biens décrits que la partie énumérative du diplôme compile la teneur de plusieurs actes, royaux ou non, dont l’octroi fut sans doute étalé dans le temps. Par ailleurs, la portion de bois en Vicogne concédée aux moines était sans doute beaucoup moins étendue qu’on ne l’a dit (Michel Rouche, 1973). Au total, la dotation foncière initiale de l’abbaye aurait été plus modeste qu’on ne le pense et ne peut donc être un critère pour apprécier le caractère exceptionnel de Corbie dans la « politique monastique » des rois mérovingiens.

L'université de Dole dans la concurrence interuniversitaire européenne (1540-1601)

Annales de Bourgogne, 2020

Initialement fondée en 1423 par le gouvernement ducal de Philippe III comme institution de formation des principaux serviteurs de l’État bourguignon, l’université de Dole voit ses fonctions et son aire de recrutement profondément redéfinies par le traité de Senlis de 1493, qui rattache le duché de Bourgogne à la France. Privée de ce fait d’une partie importante de son recrutement local, l’université comtoise doit pour se maintenir attirer un nombre suffisant d’étudiants étrangers, originaires de l’Empire et des Pays-Bas, principalement. Cette stratégie est cependant menacée par les évolutions du champ universitaire européen au XVIe siècle, puisque la multiplication des établissements intensifie la concurrence interuniversitaire dans la région, tandis que la fragmentation confessionnelle et les réglementations protectionnistes tendent à affaiblir la pratique de la peregrinatio academica. L’université de Dole doit alors solliciter le soutien du pouvoir souverain comtois, c’est-à-dire du roi d’Espagne, mais la petite taille de la province condamne quoi qu’il en soit le studium à une position de marginalité dans l’espace universitaire européen. Originally founded in 1423 by the ducal government of Philippe III as a training institution for the main servants of the Burgundian State, the University of Dole saw its functions and its recruiting area profoundly redefined by the Treaty of Senlis in 1493, which annexed the Duchy of Burgundy to France. Deprived of an important part of its local intake, the University of the County of Burgundy had to, in order to survive, attract a sufficient number of foreign students, coming mainly from the Empire and the Netherlands. This strategy was threatened, however, by the evolutions of the European academic field during the 16th century, as the multiplication of institutions increased Inter-University competition in the region, while confessional fragmentation as well as protectionist regulations tended to weaken the practice of peregrination academica. The University of Dole had to therefore ask the sovereign power of the County, that is the King of Spain, for its support, but the small size of the province in any event condemned the studium to a position of marginality in the European academic field.

« Institutions royales et références italiennes : l’académie pour l’éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVIIe siècle », Provence historique, n°231, janvier-mars 2008, p. 3-17

Institutions royales et références italiennes : l'académie pour l'éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVII e siècle Dans les dernières décennies du XVI e siècle et au début du XVII e siècle, une nouvelle institution éducative, spécifiquement destinée à la noblesse, apparaît et se répand à travers l'Europe occidentale, depuis la péninsule italienne jusqu'aux Pays-Bas en passant par la France et l'Empire. D'abord simple manège, avec son écuyer et ses aides, l'académie, au fil des années, s'ouvre à d'autres disciplines et finit par assurer l'hébergement de ceux qui le souhaitent. A partir des années 1620, à Paris et dans d'autres villes de l'Europe de l'Ouest, elle se présente comme une alternative aux collèges religieux, dont les plus nombreux sont dirigés par les pères de la Compagnie de Jésus. Elle peut alors s'imposer, au cours du XVII e siècle, comme le lieu de formation par excellence des jeunes nobles qui se destinent au métier des armes. Le plus souvent propriétés d'écuyers réputés, elle contribue au développement, à la transmission et à la diffusion d'une culture équestre, plus marquée par son insertion dans le monde de la cour que par des exigences pratiques ou professionnelles. Malgré les travaux qui ont renouvelé leur approche depuis plus de deux décennies 1 , le rôle de ces académies est probablement sous évalué, face au vaste ensemble d'études qui ont été consacrées aux collèges, souvent fondés par les institutions municipales puis pris en charge par divers ordres religieux. L'extrême rareté des archives institutionnelles explique sans doute en partie cette disparité, qui renvoie également à des constructions historiographiques. Plus encore qu'une institution éducative, l'académie peut être en effet considérée comme un indice des changements que connaissent les sociétés nobiliaires dans les dernières décennies du XVI e siècle 2 ; pour la France, elle vient d'être étudiée comme le point focal d'un débat majeur qui, au lendemain des guerres civiles, concerne la redéfinition du statut de la noblesse et de son 1 Les académies nobiliaires avaient fait l'objet de quelques travaux d'ensemble parmi lesquels Albert Babeau, « Les académies », in La vie militaire sous l'Ancien régime, II.

Institutions royales et références italiennes: l'académie pour l'éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVIIe siècle

2008

Institutions royales et références italiennes : l'académie pour l'éducation de la noblesse à Aix-en-Provence au début du XVII e siècle Dans les dernières décennies du XVI e siècle et au début du XVII e siècle, une nouvelle institution éducative, spécifiquement destinée à la noblesse, apparaît et se répand à travers l'Europe occidentale, depuis la péninsule italienne jusqu'aux Pays-Bas en passant par la France et l'Empire. D'abord simple manège, avec son écuyer et ses aides, l'académie, au fil des années, s'ouvre à d'autres disciplines et finit par assurer l'hébergement de ceux qui le souhaitent. A partir des années 1620, à Paris et dans d'autres villes de l'Europe de l'Ouest, elle se présente comme une alternative aux collèges religieux, dont les plus nombreux sont dirigés par les pères de la Compagnie de Jésus. Elle peut alors s'imposer, au cours du XVII e siècle, comme le lieu de formation par excellence des jeunes nobles qui se destinent au métier des armes. Le plus souvent propriétés d'écuyers réputés, elle contribue au développement, à la transmission et à la diffusion d'une culture équestre, plus marquée par son insertion dans le monde de la cour que par des exigences pratiques ou professionnelles. Malgré les travaux qui ont renouvelé leur approche depuis plus de deux décennies 1 , le rôle de ces académies est probablement sous évalué, face au vaste ensemble d'études qui ont été consacrées aux collèges, souvent fondés par les institutions municipales puis pris en charge par divers ordres religieux. L'extrême rareté des archives institutionnelles explique sans doute en partie cette disparité, qui renvoie également à des constructions historiographiques. Plus encore qu'une institution éducative, l'académie peut être en effet considérée comme un indice des changements que connaissent les sociétés nobiliaires dans les dernières décennies du XVI e siècle 2 ; pour la France, elle vient d'être étudiée comme le point focal d'un débat majeur qui, au lendemain des guerres civiles, concerne la redéfinition du statut de la noblesse et de son 1 Les académies nobiliaires avaient fait l'objet de quelques travaux d'ensemble parmi lesquels Albert Babeau, « Les académies », in La vie militaire sous l'Ancien régime, II.