S'opposer à un gouvernement démocratique a du sens (Le Soir, 2014) (original) (raw)
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Les Contradictions d'une reconstruction démocratique «par le bas»
Politix, 2007
Depuis la fin du conflit civil armé au Guatemala (1960-1996), plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) se sont inscrites dans la continuité du travail des deux « commissions de vérité » qu’a connues ce pays, en se donnant pour objectif de contribuer à la reconstruction de la démocratie « par le bas ». Internationales ou d’origine guatémaltèque, situées dans la capitale ou dans les villages où des massacres eurent lieu, elles travaillent à convaincre les populations locales de témoigner des violences qu’elles ont subies et d’endosser le statut de victimes qui, à ce titre, ont des droits à faire valoir auprès de leur gouvernement. À leurs yeux, amener ces populations à faire entendre leurs droits de victimes vise tout autant à leur donner une dignité (qu’elles n’ont selon ces ONG presque jamais connue) que, en rétablissant ainsi des relations de confiance entre elles et les autorités publiques, à les poser en citoyens à part entière du Guatemala. Rien n’est moins évident cependant tant cette double identité de victime et de citoyen, pensée comme cohérente et naturelle par les représentants de ces ONG, pose des dilemmes pratiques difficilement surmontables aux populations locales. C’est ce que je voudrais montrer dans cet article en focalisant l’attention sur la rencontre concrète qui s’opère entre une ONG particulière (le CALDH) et les survivants d’un massacre (Tut) réfugiés dans un village voisin, Wa’il.
Le sens du DO : autonomie et démocratie, disions-nous?
2000
Taking into account the original goals of organizational development (OD) practices embeded in Lewin’s works and human relations mouvement , which are the development of the full potential of autonomy of the person, the participation to cultural change and amelioration of organizational efficiency, I propose in this article a critical reflection on the evolution of OD practices in the last 40 years. For each of the three historic periods analysed, the socio-economic and political context, the characteristics of OD practices as well as their theoretical and ideological foundations are examined. This critical analysis leads us to pose the following question : is it possible to foster in the same time the “ individuation ” of the person, the development of critical thinking in the workplace and the organizational efficiency?
Résister au démantèlement des droits, repenser radicalement la démocratie
Résister au démantèlement des droits, repenser radicalement la démocratie, 2010
Après avoir évoqué son parcours personnel et son double ancrage professionnel et militant, l'auteur présente une synthèse des réflexions menées dans ses publications mises en rapport avec le thème du colloque. Les domaines des politiques d'asile et d'immigration, ainsi que des assurances sociales, ont constitué un terrain d'observation privilégié, dans la mesure où ils apparaissent comme des laboratoires sociaux. Ils révèlent les lacunes du droit, le démantèlement croissant des droits subjectifs et la remise en question des fondements de l'Etat de droit. On voit comment, dans le contexte général de la forte offensive réactionnaire du total-libéralisme, des notions comme la « lutte contre les abus » ont permis de transformer des droits opposables à l'Etat en mesures de contrainte sur les citoyen.ne.s. On voit également se multiplier de graves atteintes aux libertés qui inquiètent jusqu'à d'éminents juristes libéraux. Les discours sur la dangerosité ou la nécessité d'éloigner certains individus des territoires nationaux conduisent à des pratiques de destruction des personnes. Le démantèlement de l'Etat lui-même, marqué par la privatisation de tâches de sécurité ou de maintien de l'ordre public autrefois considérées comme régaliennes, rend particulièrement difficile la protection des droits individuels. Une position critique sur le fossé entre loi et droits, certes importante, ne suffit plus. Comment conjuguer colère, devoir de fidélité des travailleurs.euses public.que.s et privé.e.s face à de tels faits? L'auteur s'interroge sur la pertinence de l'obéissance et du respect de lois consacrant l'injustice. Il plaide pour un engagement ancré dans une position de résistance aux démantèlements des droits et des cadres qui les garantissent. Comment alors intégrer la désobéissance civile dans un système juridique à reconstruire, dans une perspective radicale de respect des droits fondamentaux existants et à construire ? La distinction entre public et privé a-t-elle encore un sens lorsque l'on privatise des fonctions et tâches déléguées historiquement à la souveraineté étatique, dont le monopole de la violence ? Quelle place accorder à l'Etat face au constat de sa violence quand celle-ci remet en cause les droits fondamentaux ? Peut-on imaginer de créer de nouveaux droits, ou de modifier l'ancrage étatique et national des droits ? Par ailleurs, face à l'évolution décrite, comment concevoir l'articulation entre le rôle d'avocat et celui de militant-résistant ? Comment éviter de renforcer la légitimité des pratiques étatiques inscrites dans la violence d’Etat en utilisant les moyens de droit ? Ne doit-on pas articuler le travail de résistance à la fois dans un cadre étatique et extra-étatique ? Le champ d’interrogation est vaste : l’auteur se centre ici sur une réflexion critique autour de la désobéissance civile. Quels apports utiles peut nous fournir l'histoire de la désobéissance civile ? Afin d'identifier les nœuds de conflits et d'apporter des éléments de réponse, l'auteur s'inspire des questions posées par l'engagement dans la résistance au jour le jour d'avocat.e.s et de magistrat.e.s, ainsi que des conceptions de la lutte pour les droits comme lutte politique.
2017
Dans La peur du peuple. Agoraphobie et agoraphilie politiques, la réflexion de Francis Dupuis-Déri part du renouveau de la démocratie directe dans les mouvements sociaux depuis les années 1990, qui se matérialise par la multiplication des assemblées populaires pratiquant la délibération et la décision collectives. Que ce soient dans les assemblées populaires des villages libérés par les zapatistes au Mexique, dans les assemblées délibératives du mouvement altermondialiste, les campements des militants autonomes No Border, les assemblées de quartier et les entreprises autogérées en Argentine au moment de la crise des années 2000, puis dans les occupations de places du Printemps Arabe, des Indignés espagnols et du mouvement Occupy en 2011, dans les assemblées générales du mouvement étudiant du Printemps érable en 2012 ou encore dans les rassemblements de Nuit debout en 2016 (voir p. 4), on retrouve cette même forme de l’agora qui renvoie à la démocratie athénienne, celle du peuple assemblé délibérant par la parole. La pratique de l’assemblée est également régulièrement reprise depuis quelques années dans le contexte d’initiatives économiques et sociales : pour autogérer un squat, une coopérative d’habitation ou de travail, ou un écovillage. ...... [POUR LA SUITE, VOIR LE TEXTE]
"La République antidémocratique : l'élection contre la démocratie", revue PHILITT, 17 décembre 2018
La France n'est pas une démocratie pour la simple raison qu'elle ne l'a jamais été. Ce trait ne lui est d'ailleurs pas propre, puisqu'elle le partage avec les autres pays occidentaux. Dans la théorie politique classique, qui prévaut entre le V e siècle av. J.-C. et le début du XIX e siècle, la démocratie est associée au tirage au sort plutôt qu'à l'élection. C'est justement pour éviter les « excès » de la démocratie qu'est instauré un « gouvernement représentatif » lors de la Révolution française. Depuis lors, aucun régime politique de l'histoire de France ne peut être défini comme « démocratique », du moins selon les critères de la théorie classique. Et la République n'y fait pas exception : il s'agit même d'un régime explicitement antidémocratique.
Annales historiques de la Révolution française, 2019
Les études sur la théorie de la « démocratie représentative » sous le Directoire corrigent les défauts de l’ancienne thèse selon laquelle la Révolution française ne saurait résoudre l’énigme de l’opposition entre la « démocratie » et le « gouvernement représentatif », même théoriquement. Pierre-Antoine Antonelle en est l’un des personnages principaux, mais d’autres démocrates jouent aussi un rôle important. Le cas d’Antoine Français de Nantes de l’an VI est significatif car il adopte une stratégie discursive différente de celle d’Antonelle afin de promouvoir une vision démocratique de la constitution, de l’économie politique et du champ politique réunis sous la bannière ennemie du « gouvernement représentatif ». Pour convaincre l’opinion modérée et élargir le terrain de la « république démocratique », Français de Nantes tente de redéfinir et de radicaliser le terme « gouvernement représentatif » et donc de soutenir sa vision de la « démocratie » sans défendre le terme explicitement. Cet article a pour but de démontrer que le républicanisme de Français de Nantes, héritier à la fois des Lumières et de la Révolution, fournit une piste importante pour mieux comprendre la diversité des stratégies adoptées par les démocrates.
L’esprit anti-démocratique des fondateurs de la ‘démocratie’ moderne
Agone, 1999
Les auteurs qui publient dans AGONE développent librement une opinion qui n'engage qu'eux-mêmes. © A GONE Éditeur • Domaine du Terras -BP 2326 numéro 22, 1999 État, démocratie & marché Pourquoi donc le capitalisme ne peut-il tolérer un fonctionnement authentiquement démocratique du politique ? Simplement parce qu'un individu ne peut être pleinement souverain sur le plan politique et aliéner sa souveraineté dans l'espace économique. Parce que, libéré de la diffusion massive des images à contempler et des gadgets à consommer, il pourrait se mettre à fuir l'ennui, la laideur et la malfaisance de la société industrielle. Puis, lassé de l'indifférence et de la passivité où le plonge le divertissement spectaculaire, trouver dans la sensibilité et la participation à la chose publique une meilleure façon d'être.