La Bolivie entre Pachamama et modèle extractiviste (2012) (original) (raw)
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La Bolivie entre Pachamama et modèle extractiviste
Ecologie & politique, 2013
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L’essor de l’extractivisme, moteur de la « recolonisation » du Pérou et de l’Amérique latine
Passerelle n°24 "Décoloniser! Notions, enjeux et horizons politiques", 2023
Depuis les années 1980 et 1990, l’expansion internationale du néolibéralisme s’est faite en parallèle à l’essor de l’extractivisme dans toute l’Amérique latine ; un phénomène que l’on peut étudier à travers le prisme des concepts de colonialité et de recolonisation interne afin d’analyser comment l’extractivisme, aux échelles internationale (I), nationale (II) et locale (III), (re)produit avec force l’eurocentrisme, les logiques capitalistes et le racisme. Cependant, la résistance s’organise naturellement et des mouvements anticoloniaux voient le jour (IV), qu’ils se revendiquent de la sorte ou non.
Entre buen vivir et néo-extractivisme : les quadratures de la politique économique équatorienne
Revue de la Régulation, 2019
Cet entretien publié dans la Revue de la Régulation revient sur les dix années du processus politique de la Révolution Citoyenne en Equateur avec tout d'abord une mise en contexte de ce processus, les changements socio-économiques qui ont eu lieu lors de ces dix années, les conflits que cela a pu engendrer avec un certain nombre d'acteurs sociaux ainsi que les obstacles nactionaux et internationaux qui ont pu s'ériger. Il s'agit donc ici de démontrer les complexités socio-politiques dans un contexte de capitalisme périphérique pour remettre en cause le néolibéralisme y lutter contre ses conséquences.
En décembre 2005, Evo Morales, le leader indien du MAS, a remporté l'élection présidentielle bolivienne en s'appuyant sur des registres discursifs tels que le nationalisme, le souverainisme et la promesse d'une refondation des institutions. Or, ces registres s'appuient sur une thématique charnière : le rejet des influences étrangères et des modèles politico-économiques d'importation. La victoire de Morales a donc aussi signifié la victoire d'une conception de l'action publique selon laquelle toute tentative d'appliquer à la Bolivie des recettes énoncées ailleurs est vouée à l'échec. Dès lors, à partir d'une analyse des discours du président et de la nouvelle constitution, cet article se propose d'évaluer le statut politique de ceux qui, étiquetés comme « importateurs » de modèles extérieurs, occupent une position problématique dans le processus actuel de renégociation des frontières symboliques de la Nation.
Le pacte avec le diable. Revenus et rapports sociaux dans les mines de Bolivie
Sociologie du travail. vol. 46, n°3 ; :379-395, 2004
Les travailleurs des coopératives minières de Potosí (Andes boliviennes) disent que les pactes individuels avec le diable de la mine se sont multipliés de manière considérable ces dernières années. Censés apporter à celui qui les conclut des richesses extraordinaires en échange de son âme et de sacrifices humains, ces pactes sont condamnés par l’ensemble des mineurs. Cet article s’applique à démontrer que le sentiment de leur prolifération est lié aux inégalités croissantes et aux bouleversements des rapports de travail engendrés par la récente crise minière et le programme de réformes libérales du gouvernement bolivien. Au‑delà de la personne des pactiseurs, c’est l’ensemble de ce processus économique et politique qui se retrouve mis en accusation au travers des pactes diaboliques.
La Bolivie d’Evo Morales, une année plus tard
2007
Lundi, le 22 janvier dernier, La Paz fete le premier anniversaire de la prise du pouvoir par Evo Morales, premier president indigene de l’histoire de la Bolivie. Mais au moment meme, dans la ville-satellite d’El Alto, pres de La Paz, de population tres majoritairement autochtone et reconnue pour son degre eleve de militantisme, des barricades sont dressees et des manifestations populaires ont lieu pour demander la demission du prefet de La Paz, elu au meme moment que Morales, aux elections de decembre 2005. Ces deux faits illustrent de facon claire les tendances contradictoires qui traversent actuellement la scene politique bolivienne. Si le Mouvement vers le Socialisme (MAS), avec Morales a sa tete, a reussi a reunir une large coalition de paysans autochtones et de membres de la classe moyenne en faveur d’un changement politique nationaliste et une plus grande justice redistributive, cette mouvance est heteroclite, voire instable et fragile, et ses dirigeants inexperimentes dans l’...
La politique novatrice consistant à dire « oui à la coca, non à la cocaïne » que l’État plurinational de Bolivie a mise en place à partir de 2006 montre bien les avantages que présente, en matière de contrôle des cultures servant à fabriquer des drogues exercé du côté de l’offre, une approche fondée sur des moyens de subsistance durables qui ne suppose pas au préalable d’éradication forcée. En dépit des inévitables inconvénients de cette politique, le fait qu’elle mette l’accent sur la protection sociale, les droits fondamentaux et la stabilité économique des familles de cultivateurs de coca a montré son efficacité et sa viabilité du point de vue de la diversification de l’économie et de la promotion de la stabilité politique et économique, et son succès doit beaucoup à la participation directe des communautés et des organisations locales, telles que les syndicats de cultivateurs de coca, à la recherche de méthodes plus efficaces et durables de lutte contre la drogue. De plus, les éléments du programme principal mis en oeuvre dans le cadre de cette politique rejoignent les objectifs de développement durable que l’Organisation des Nations Unies a adoptés en 2015.