« Ce que discriminer veut dire ». Présentation du volume (original) (raw)
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"La fabrique des discriminations" (recension)
Droit et Société (blog), 2018
Coordonné par Vincent-Arnaud Chappe, Mireille Eberhard et Cécile Guillaume, ce dossier thématique de la revue Terrains & travaux propose une sélection d’enquêtes empiriques sur les phénomènes discriminatoires à l’oeuvre dans la société française. Il permet de mesurer le chemin parcouru depuis les premières recherches des années 1990 qui portaient essentiellement sur le domaine de l’emploi et le critère ethno-racial.
Nouvelles visibilités - Nouvelles discriminations? Synthèse du Rapport
2008
Au point de départ de cette étude il y a le constat que, depuis 20 ans, de nombreux législateurs, en Europe et ailleurs, ont reconnu le couple de même sexe et lui ont accordé des droits fiscaux, sociaux et parentaux. Ce processus n'est pas terminé. En France, plusieurs modifications de la loi de 1999 ont vu le jour et la prochaine est annoncée depuis 2006, par celui qui fut alors candidat à la présidence de la République. D'importantes modifications sont annoncées en Allemagne (droits fiscaux), en Suède (ouverture du mariage), aux Pays Bas et au Royaume Uni (droits parentaux). D'autres sont revendiquées et trouvent un écho médiatique de plus en plus favorable. Partant du constat qu'une page historique est en train de s'écrire, nous avons entrepris une comparaison internationale du processus en cours. L'objectif fut d'analyser les similitudes et les divergences entre les différents pays européens et de mettre en évidence les ressemblances d'un côté, les spécificités nationales de l'autre. Distinguer les unes et les autres permet peut-être de mieux appréhender l'évolution en cours et de mieux anticiper les étapes à venir. Il va de soi que l'histoire sera mieux écrite une fois le processus législatif terminé. L'analyse que ce rapport propose est provisoire. En contrepartie, elle peut avoir le mérite de contribuer au débat qui accompagne le processus en cours.
En France, l'usage du terme discrimination dans les sciences sociales est relativement récent. Dans le champ éducatif notamment, l'attention portée aux discriminations (avant tout ethno-raciales, mais aussi sexuelles, sociales et/ou territoriales), constitue un renouvellement de paradigme, dans la mesure où elle interroge l'égalité de traitement entre les élèves et où elle invite à analyser les processus autant que les inégalités auxquelles ils mènent. La notion de discrimination, d'origine juridique, peut ainsi se définir dans une perspective sociologique comme un processus social de distinction qui produit des hiérarchies entre groupes, à partir d'un critère considéré comme illégitime. Cette notice vise à retracer l'apparition et l'évolution de la notion de discrimination en sociologie de l'éducation, à montrer la diversité de ses formes et à en cerner les enjeux à la fois scientifiques, sociaux et politiques. Définition et généalogie de la notion de discrimination Si la question des inégalités est depuis les années 1960 un thème récurrent de la sociologie de l'éducation, il faut attendre la fin des années 1990 et des travaux statistiques portant sur les scolarités des enfants d'immigrés pour que se pose en creux la question des discriminations à l'école. La question des discriminations ethno-raciales, notamment, demeure longue à émerger (Lorcerie, 2003 ; Dhume et al. 2011). Tout d'abord, reconnaître la présence de discriminations à l'école va à l'encontre de l'idéal républicain d'une école égalitaire, qui traiterait tous les élèves de la même manière et permettrait leur intégration. Ce même idéal imprègne également les travaux sociologiques, qui étudient les inégalités sociales et scolaires produites par une école qui serait « indifférente aux différences » (Bourdieu, 1966). Enfin, la primauté donnée dans les travaux sociologiques aux explications en termes de classe – pour des raisons historiques et épistémologiques et en raison d'une certaine réticence française à reconnaître les rapports ethno-raciaux – tient à distance la notion de discrimination. Le manque de données permettant d'identifier les enfants descendants d'immigrés ou ultramarins a sans doute contribué à cette réticence. Toutefois, l'institutionnalisation progressive du principe antidiscriminatoire en France depuis le début des années 2000 dans différentes sphères sociales (Fassin, 2002) a permis un renouvellement des analyses sur les discriminations et plus spécifiquement du traitement des élèves par l'école. Dans la lignée du cadre juridique européen, l'approche transversale des discriminations en France repose sur l'établissement d'une liste de critères, aujourd'hui au nombre de vingt (âge, apparence physique, appartenance ou non à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, état de santé, identité sexuelle, orientation sexuelle, grossesse, situation de famille, handicap, patronyme, sexe, activités syndicales, caractéristiques génétiques, moeurs, opinions politiques, origine, lieu de résidence), qui ne peuvent pas justifier un traitement différencié dans différents domaines, dont l'école. Ces différents critères interrogent ainsi de manière nouvelle les responsabilités des politiques éducatives et des acteurs dans la production de discriminations. Dans cette perspective, les inégalités scolaires sont considérées comme pouvant être le résultat, direct ou indirect, d'un processus qui désavantagerait, en raison d'une inégalité de traitement, un groupe par rapport à
Discrimination: ses racines dans l'habitus et son rôle dans la construction significative d'identité
2018
Dans cette étude la discrimination est vue comme un phénomène social lié à l'habitus et à la place des agents dans l'espace social, aspects également impliqués dans les processus de construction et de consolidation de l'identité du groupe ou du sujet lui-même et des autres. Cette recherche vise principalement à faire comprendre pourquoi la discrimination existeet quel rôle elle joue dans le processus de construction identitaire. De même, il cherche à clarifier les différences conceptuelles entre différencier, distingueret discriminer, en les étudiant à partir de la théorie de Pierre Bourdieu.
"Interpréter la diversité humaine"
L'étude de marqueurs polymorphiques dans l'ADN humain a ouvert la voie à de nouveaux modes d'interprétation de la diversité humaine aux applications très diverses. Mais comment ces interprétations sont-elles construites ? La nouveauté technique ne cache-t-elle le vieux concept de race ? La vie des idées : Grand vulgarisateur des recherches actuelles sur les polymorphismes humains sur lesquelles vous avez notamment publié L'humanité au pluriel : la génétique et la question des races (Seuil, 2008), vous n'êtes pas vous-même praticien de ce champ. Comment en êtes-vous venu à travailler sur la question de la diversité humaine d'un point de vue génétique en partant d'une thèse de physique nucléaire ?