Immunisation par les chimiothérapies anticancéreuses : le point en 2012 (original) (raw)

2012, Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine

Le mécanisme d'action supposé de la plupart des traitements anticancéreux résulte d'une action cytotoxique directe sur les cellules tumorales. Dans un numéro de 2008 du Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, nous proposions une théorie alternative ou complémentaire fondée sur nos résultats expérimentaux selon laquelle le système immunitaire contribuerait à l'efficacité de certaines chimiothérapies et radiothérapie antitumorales. Notre travail a montré certains des mécanismes moléculaires de l'immunogénicité de la mort cellulaire induite par les agents thérapeutiques classiques. Ainsi, les signaux échangés entre la tumeur mourante et le système immunitaire conduiraient-ils à l'activation des lymphocytes T par les cellules dendritiques (CD). Nous avons décrypté l'importance du stress du réticulum endoplasmique qui permet la relocalisation de la calréticuline à la membrane plasmique de la cellule tumorale, contribuant ainsi à la phagocytose des corps apoptotiques par les CD. Nous rapportons ici qu'un second stress prémortem, l'autophagie, doit être déclenché pour permettre l'émission de l'ATP dans le milieu extracellulaire, générateur du recrutement des cellules présentatrices d'antigènes et de l'activation de l'inflammasome des CD pour la sécrétion d'IL-1 et la polarisation des lymphocytes T effecteurs. L'architecture de la tumeur se modifie après chimiothérapie efficace, permettant l'accumulation intratumorale séquentielle d'acteurs de l'immunité innée et acquise qui agiront de concert pour l'élimination des cellules tumorales. Ces résultats permettent de générer de nouveaux facteurs prédictifs de réponse aux anthracyclines et de nouvelles stratégies d'immunochimiothérapie. SUMMARY Most of the anticancer agents of the oncological armamentarium supposingly mediate their efficacy through a direct killing (apoptotic and necrotic) activity on tumor, stromal and endothelial cells. In one of the 2008 issues of The Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, we described an alternative or complementary theory whereby the immune system participates to the antitumor effects mediated by some of the chemo-or radio-therapy regimen by promoting an immunogenic cell death pathway. We unraveled the critical importance of two pre-mortem stresses that will condition the immunogenicity of dying tumor cells. First, an ER stress response culminating in calreticuline exposure at the tumor cell surface is mandatory for the uptake and efficient phagocytosis of apoptotic bodies by dendritic cells. Secondly, most of the components of the autophagy machinery are involved in the release of ATP by dying tumors. ATP secretion is crucial for the recruitment of inflammatory phagocytes and antigen presenting cells, as well as for triggering the inflamasome plateforme that causes IL-1 release and CD8 + T cell polarization. Therefore, the architecture of the tumor microenvironemnt will change post-chemotherapy, favoring the sequential accumulation of a series of innate and cognate effectors that will act in a coordinated fashion to promote tumor eradication. These findings will allow to define immune predictors of response to conventional anticancer treatments and to design innovative combinatorial immunochemotherapy regimen.

Immunociblage des tumeurs : situation et perspectives en 2000

Bulletin Du Cancer, 2000

du groupe de travail, Immunociblage des tumeurs et ingénierie des anticorps, centre de recherche en cancérologie, CRLC Val-d'Aurelle-Paul-Lamarque, 34298 Montpellier Cedex 5.. Résumé : Après plus de 15 années de travaux expérimentaux, l'immunociblage des tumeurs par des anticorps monoclonaux dirigés contre des marqueurs tumoraux connaît actuellement un développement clinique important. Cette progression est due pour beaucoup aux résultats thérapeutiques encourageants obtenus par l'injection d'anticorps recombinants en grande partie humanisés, tels que le rituximab, anti-CD20, dans les lymphomes B folliculaires et l'herceptine, anti-ErbB2, dans les carcinomes du sein. Grâce à l'ingénierie génétique, il est en effet possible de greffer les régions variables ou hypervariables des anticorps murins sur des molécules d'IgG humaines, ou même d'obtenir des anticorps entièrement humains, soit chez des souris transgéniques pour une grande partie du répertoire des IgG humaines, soit par sélection de domaines variables humains exprimés sur des phages. Le marquage des anticorps antitumeurs par des radio-isotopes a joué un rôle important dans la démonstration de la spécificité de l'immunociblage tumoral et reste intéressant pour le diagnostic par immunoscintigraphie, ainsi que pour la radio-immunothérapie de certains cancers. Dans cette revue, nous décrirons les progrès réalisés et les perspectives d'utilisations diagnostiques et thérapeutiques des anticorps antitumeurs et de leurs fragments. Au niveau diagnostique, l'immunoscintigraphie par les fragments Fab marqués à l'iode 123 ou au technétium 99m a fourni des images tumorales très élégantes depuis plusieurs années, mais l'influence de cette technique sur la conduite du traitement reste limitée. L'immuno-TEP (tomographie par émission de positons) pourrait améliorer la sensibilité et la précision de cette méthode. La chirurgie radio-immunoguidée et l'immunophotodétection restent des méthodes prometteuses encore à l'étude. Au niveau thérapeutique, les anticorps anti-CD20 marqués à l'iode 131 ont donné des résultats spectaculaires dans les lymphomes B non hodgkiniens de différents degrés de malignité. Pour les tumeurs solides, moins radiosensibles, les chances d'efficacité de la radio-immunothérapie passent par l'attaque plus précoce de tumeurs de très petite taille, par l'utilisation de stratégies de ciblage en plusieurs étapes et par l'utilisation de radio-isotopes émetteurs de particules alpha. D'autres utilisations d'anticorps sont décrites comme celles des anticorps bispécifiques antitumeurs et anticellules effectrices du système immunitaire, ou la synthèse de fragments d'anticorps exprimés sur les récepteurs de lymphocytes T appelés T bodies, ou encore l'étude biologique des intrabodies. Les résultats publiés et les nombreuses études en cours montrent que l'immunociblage des tumeurs prendra une place toujours plus importante dans le traitement des maladies cancéreuses.

Patients et médecins face à la chimiothérapie

Journal International sur …, 2005

La chimiothérapie occupe une place centrale au sein de la relation médecins-patients, par sa position dans la trajectoire de la maladie, son mode de contact et ses effets secondaires. Le cadre théorique des représentations sociales permet d'étudier les systèmes de régulations symboliques liés à un objet en fonction des insertions sociales des individus et des attributions fonctionnelles qu'ils développent à son égard, et ce, dans un ensemble différencié de valeurs et de croyances. Un questionnaire comprenant un recueil d'associations libres et d'attitudes vis-à-vis de la chimiothérapie a été administré à des patients et des médecins d'un service d'oncologie. Les résultats montrent que la chimiothérapie s'apparente à un « espace de négociation » marqué par la polysémie des constructions socio-cognitives qui le caractérise. Cette diversité, qui révèle le positionnement des acteurs de la relation face à l'objet et les attentes normatives liées à leurs statuts, a valeur d'enjeu dans une perspective d'alliance thérapeutique.

Aspects actuels et futurs de l'immunothérapie antivenimeuse

2000

Des améliorations peuvent encore etre apportées : choix des antig6nes. préparation d'iminunoglobuliiies spécifiques purifiées, preparation d'anticorps recombinants spécifiques, traitements adjuvants potentialisant l'action des anticorps. adapt a C ion des doses ad ni i 11 ist rées ii ux q uii n t it es d'a n t i g t ncs ci rc II I ;i 11 I s. Découverte il y a un peu plus d'un siècle, la sérothérapie est le seul traitement spécifique des envenimements. La sérothérapie se fonde sur le transfert de l'immunité passive, c'est-à-dire les propriétés d'un anticorps spécifique préalablement fabriqué par un organisme tiers et injecté a la victime d'un envenimement. L'évolution technologique récente des anticorps hétérologues utilisés en thérapeutiques devrait conduire a un changement radical du traitement des morsures de serpents. Le haut

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