Les archives privées du château de La Rochefoucauld ou le destin d’une famille au travers de ses papiers (original) (raw)
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Des épaves d’archives sous le chartrier du château de Montsoreau
J.-P. Bois, A. Jacobzone, J. Maillard, J.-L. Marais (éd.), Au bonheur des archives d’Anjou. Mélanges offerts à Élisabeth Verry, association 4A-EHA, Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts d’Angers, Angers, 2021
vie, comme celle d'Élisabeth Verry, passée au service de la gestion des archives réserve à coup sûr son lot de souvenirs amusants, notamment des histoires relatives à la collecte de fonds d'archives inédits, parfois au terme de négociations longues et délicates, ou à la découverte inattendue de documents dénichés dans des endroits insolites. C'est à cette seconde catégorie qu'appartiennent les quelques pièces d'archives des XV e et XVI e siècles mises au jour pendant les travaux de restauration du château de Monstoreau. Elles apportent un éclairage original sur l'emplacement du chartrier dont la localisation précise est souvent difficile à établir pour la fin de la période médiévale. Le château de Montsoreau, implanté sur la rive gauche de la Loire, immédiatement en aval de la confluence avec la Vienne, a été fondé à la fin du X e siècle par le comte Eudes de Blois. Il passa sous domination angevine en 996. Foulques Nerra en confia la garde à un fidèle, le chevalier Gautier qui, s'attachant le nom de Montsoreau, fonda un lignage à la tête de l'une des premières seigneuries châtelaines de l'Anjou 1. Aux XIII e et XIV e siècles se sont succédé les maisons de Savary de Montbazon à partir de 1213, de Craon entre 1362 et 1398, puis des Chabot. En 1450, Louis II Chabot céda la seigneurie de Montsoreau à son beau-frère Jean II de Chambes 2. Ce dernier, né sans doute peu après 1400, entra au service de Charles VII en 1426 comme écuyer. Panetier en 1438,
2017
Au XVIIIe siècle, le roi reçoit des suppliques désespérées de dizaines de milliers de familles qui redoutent que le comportement déviant de l'un des leurs ne conduise au scandale d'une condamnation judiciaire. C'est un quotidien familial intime et douloureux, pris sur le vif, qu'exposent sans fard les dossiers de lettres de cachet pour affaires de famille de l'intendance de Franche-Comté. Les conséquences dangereuses des excès d'un fils cadet, de la folie d'un neveu ou de l'adultère d'une épouse amènent le monarque, père et juge suprême des sujets, à intervenir pour préserver l'honneur de la famille, en expédiant une lettre de cachet qui ordonne la détention de l'accusé. Les archives comtoises révèlent une prise en compte attentive des conflits de plus de 270 familles, principalement nobles et bourgeoises, par la monarchie absolue. Faisant des affaires de famille une affaire d'État, le roi emploie la lettre de cachet pour le règlement de différends privés, dans un subtil parallèle entre ordre familial, social et politique. Une procédure complexe, basée sur une enquête de terrain, mobilise toute la hiérarchie administrative, dévoilant une famille déchirée par des luttes de pouvoir intestines et des frustrations anciennes. Le succès des lettres de cachet de famille éclaire d'un jour nouveau le rapport unissant l'État et la famille à la fin de l'Ancien Régime et la crise profonde née de la confrontation entre l'intérêt familial et les aspirations individuelles. La cruelle destinée des correctionnaires comtois enfermés à l'hôpital de Bellevaux à Besançon, au château de Joux, à Bicêtre, ou même exilés en Nouvelle-France et aux Antilles, montre quel est le prix payé par ceux qui, rejetés par leur famille avec l'aide de l'État, commencent à apparaître à l'approche de la Révolution comme les victimes de l'arbitraire monarchique.
Entre mémoire et histoire, filiation saccagée, trauma, récit de vie et passion des archives
Résumé Mon intervention relate des aspects d’une recherche ou plutôt d'un compagnonnage avec un groupe particulier, d'anciens enfants juifs cachés en France pendant l’occupation qui ont survécu au génocide et que je rencontre 60 ans après. Mon propos va s’appuyer sur ma participation aux activités de l’Association pour la mémoire du convoi Y1 qu'ils ont crée et dont je vais suivre les différentes activités puis réaliser des entretiens auprès de 16 participants. Pendant plus de quatre années, je vais suivre le groupe : les réunions, les assemblées générales, les voyages de commémoration en province, à Paris et en Pologne, les expositions et différents développements de l’association Pour la mémoire du Convoi Y créée par le groupes. Le groupe ne s'est pas constitué au nom de leur expérience douloureuse er singulière d'enfants juifs cachés en France pendant l'Occupation, mais au nom de la mémoire, de leurs parents déportés en juillet 1942 et le plus souvent assassinés à Auschwitz. Je me suis demandé ce qui se jouait dans le dynamisme de ces démarches contemporaines sur des traumas et des disparitions de plus d’un demi-‐siècle, avec le sentiment que se remettait en route une possibilité créative d’élaboration des deuils et des perte comme autorisé ou légitimé par le projet de recherche, de transmission et une passion des archives. Mots clefs: Enfants caches. Juifs. Déportation. Archives. Transmission. Deuxième guerre mondiale.
Les cahiers de Gustave Ruhl et l’inventaire du patrimoine
2019
Parmi les archives non encore inventoriées du fonds Gustave Ruhl conservé à la bibliothèque de l’Université, cinq cahiers manuscrits intitulés : Inventaire de Monuments, Objets d’Art, Tombes, Épitaphes, Blasons, Etc. se trouvant dans la Province de Liège. Par Gustave Ruhl-Hauzeur membre correspondant de la Commission Royale des monuments sont restés jusqu’à ce jour inédits. Cette contribution propose une première approche de ces cahiers dont la richesse documentaire reste encore à exploiter.
Une histoire de ruines: Le château et les seigneurs de Rochefort (Neuchâtel, Suisse).pdf
Dominant l’un des principales cluses jurassiennes, les ruines du château de Rochefort (Neuchâtel, Suisse) ont fait l’objet d’une première étude archéologique et historique. La présence de matériel protohistorique et romain laisse supposer l’existence d’un site de hauteur antique, occupé à partir du 12e siècle par un château fort, siège des seigneurs de Rochefort. Il constituera entre la fin du 13e siècle et le début du 15e siècle un enjeu régional dans la lutte que se livrent alors la Savoie et la Bourgogne pour le contrôle des passages trans-jurassiens. In : Bartolini L. et al, « Autour de Vauthier de Rochefort », Revue historique neuchâteloise, n°1, 2013, p. 39-76.
Ce n'est un secret pour personne : dans l'espace français, tout spécialement au nord de la Loire, les archives de familles aristocratiques remontant à la période médiévale sont d'une extrême rareté 1. La rupture sociale et politique de 1789 a été pour elles synonyme de destructions colossales. La comparaison avec l'Angleterre voisine, où l'ordre établi n'a jamais connu pareil séisme, est à cet égard édifiante. Il suffit de parcourir les éditions modernes de chartes royales ou comtales anglaises des xii e et xiii e siècles pour saisir le contraste : elles renferment déjà, pour cette période pionnière en matière d'archivage nobiliaire, une grande quantité de documents destinés à des laïques, parfois de rang relativement modeste 2. L'Angleterre fut certes un foyer majeur de l'écrit pragmatique au Moyen Âge, mais cette avance dans le domaine de la literacy n'explique pas tout. La disparité actuelle entre les deux côtés de la Manche est fondamentalement affaire de conservation. Ce qui permet de le démontrer, c'est la mise au jour ici et là, dans les dépôts d'archives du nord de la France et des pays voisins, d'épaves documentaires, souvent infimes, mais parfois plus substantielles, qu'une étude minutieuse permet de restituer à un contexte archivistique originel et à un milieu plus ou moins accoutumé au maniement de l'écrit. Longtemps négligés, ces indices épars de la culture scripturaire de l'aristocratie « féodale » sortent lentement de l'oubli, comme le montrent l'édition du petit cartulaire des seigneurs bourguignons de Nesle par X. Hélary 3 ou celle du chartrier de la famille brabançonne des Berthout par G. Croenen-du reste assortie d'un premier relevé des lambeaux d'archives seigneuriales dans l'espace belge 4. J'ai pour ma part concentré mes recherches sur les espaces flamand, artésien et picard, c'est-à-dire sur les régions voisines de 1 À l'exception de celles des grands princes régionaux, que leur caractère « étatique » a inscrites dans une logique de continuité institutionnelle. 2 Everard, 2008. Voir aussi, à titre d'exemples, les recueils publiés par D. Crouch : The acts and letters of the Marshal family, éd. de Crouch, 2015 ; The Newburgh Earldom of Warwick and its charters, éd. de Id., 2015.