SALANOVA L. ... et alii (2011) - Du Néolithique récent à l’Âge du Bronze dans le Centre Nord de la France : les étapes de l’évolution chrono-culturelle. Revue Archéologique de Picardie, n° spécial 28, p. 77-101. (original) (raw)
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Le Néolithique du nord de la France dans son contexte européen : habitat et économie au 4e et 3e millénaire avant notre ère. Actes du 29ème colloque interrégional sur le Néolithique (Villeneuve-d’Ascq, 2009), Revue archéologique de Picardie, n° spécial 28, p. 77-103. , 2011
Textes réunis par
Du Néolithique final au Bronze ancien dans le Nord-Est de la France
Le 9 juin 2009 s’est tenue, à la Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme – Alsace (MISHA) à Strasbourg et à l’initiative de l’UMR 7044 du CNRS, une table ronde consacrée à l’actualité de la recherche sur la période de transition entre le Néolithique final et le Bronze ancien dans le Nord-Est de la France. Cette rencontre fut la première jamais organisée sur ce thème, qui n’a suscité que peu de recherches depuis les années 1960. Elle répondait à un double besoin : rattraper, autant que faire se peut, une partie au moins du retard accumulé et mettre en perspective un certain nombre de découvertes réalisées ces dernières années, découvertes qui renouvellent largement la documentation disponible. Ce volume comprend les 11 communications prononcées à l’occasion de la table ronde. Elles s’appuient pour l’essentiel sur des sites découverts lors d’opérations d’archéologie préventive réalisées par Antéa Archéologie, la PAIR et l’INRAP et couvrent l’Alsace (7 comm.), la Lorraine (3 comm.) et le Nord de la Franche-Comté (1 comm.). Les sites présentés sont pour la plupart inédits et concernent, pour certains, des domaines qui étaient jusque là complètement vierges de trouvailles, par exemple la question de l’habitat campaniforme en Alsace. Des articles de synthèse présentent, en outre, l’état le plus récent des recherches sur les pratiques funéraires en Lorraine (Néolithique final et Bronze ancien) et en Alsace (Bronze ancien) ainsi qu’une esquisse de chronologie de la séquence Campaniforme – Bronze ancien en Alsace. Un catalogue exhaustif des sites Cordés, Campaniforme et Bronze ancien connus pour le Sud de la Plaine du Rhin supérieur (Alsace et Bade), agrémenté de cartes de répartition et d’une bibliographie complète vient, enfin, compléter cet ouvrage appelé à faire référence pour la période couverte.
Avant-propos Au milieu des années 90, à l’occasion de l’opération d’archéologie préventive sur le tracé du TGV Méditerranée, dans la vallée du Rhône, Xavier Margarit et Olivier Lemercier, mettaient au jour des assemblages difficiles à classer, évoquant le Chasséen mais sans en être vraiment… Tous deux plus habitués aux caractéristiques du Néolithique final, ils en ont longuement discuté, interrogé de nombreux collègues et en ont conclu que ces séries devraient être montrées et publiées largement afin d’alimenter la discussion sur la transition du Néolithique moyen au Néolithique final dans cette région. Après une tentative de publication commune des trois séquences néolithiques de Mondragon dans le Vaucluse (les Juilléras, Le Duc et les Ribauds), les années sont passées et les articles publiés séparément n’ont pas permis la confrontation attendue. Dans la même période, d’autres découvertes sont venues alimenter les questions autour du « Néolithique récent », vocable choisi alors comme vocabulaire d’attente. Après une première réunion de travail, le 24 octobre 2003, dans le cadre des activités de l’équipe 2 « Fonctionnement et processus de mutation des sociétés méditerranéennes holocènes » de l’UMR 6636 ESEP, organisée à l’instigation de S. van Willigen et O. Lemercier et coordonnée par A. D’Anna, il devenait important de réunir les chercheurs autour de cette thématique de la transition du Néolithique moyen au Néolithique final et de la question du « Néolithique récent ». La table ronde « Quatrième millénaire. Du Néolithique moyen au Néolithique final dans le sud-est de la France et les régions voisines » a eu lieu à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme à Aix-en-Provence, les 11 et 12 mars 2005. Elle a été organisée par Olivier Lemercier avec la collaboration de Robin Furestier et Maxence Bailly dans le cadre des activités de l’UMR 6636 Economies, Sociétés et Environnements Préhistoriques – ESEP (Université de Provence, CNRS, Ministère de la Culture). Elle a bénéficié du concours financier de l’Université de Provence (Aix-Marseille I) et de l’appui logistique de la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme et de l’UMR 6636 – ESEP. Cette table ronde a réuni plus de 70 chercheurs et étudiants pendant deux jours autour de 23 communications et de discussions autour de séries archéologiques exposées pour l’occasion. Le volume ici proposé présente la publication de la plupart des communications orales de la table ronde complétée de plusieurs articles originaux concernant des découvertes récentes relatives à la fin du Néolithique moyen et au début du Néolithique final dans le sud-est de la France et les régions voisines de la Catalogne, l’Italie du Nord et la Suisse. Il a été préparé et mis en forme par Olivier Lemercier (Université de Bourgogne, UMR 5594 ARTeHIS, Dijon, France), Robin Furestier (Université de Genève, Département d’Anthropologie et d’Ecologie, Suisse) et Emilie Blaise (Université de Provence, UMR 6636 LAMPEA, Aix-en-Provence, France). Introduction EXTRAIT DE L’ALLOCUTION D’INTRODUCTION DE LA TABLE RONDE (…) Concernant le 4e millénaire dans le sud-est de la France, quels sont aujourd’hui les constats ? Tout d’abord, évidemment, le 4e millénaire et, aussi précisément qu’on puisse l’être, le milieu de celui-ci constituent le moment d’un changement qui semble important quel que soit le domaine ou le sujet considéré. Ceci semble faire l’objet d’un consensus. D’un côté, nous avons le Néolithique moyen, en l’occurrence le Chasséen. Culture, encore il y a peu, monolithique même si on y reconnaît aujourd’hui une certaine complexité, des évolutions dans le temps et sans doute des faciès et des spécificités régionales. Mais le Chasséen c’est quand même avant tout, une remarquable homogénéité culturelle, avec ses vases carénés, ses formes, ses préhensions et ses décors spécifiques mais aussi des techniques et des façons, c’est encore une industrie lithique particulièrement spécifique mais ce sont aussi des sépultures individuelles ou parfois multiples. De l’autre côté de ce milieu de millénaire, c’est le Néolithique final, ou tout au moins pour employer un vocable plus consensuel : la fin du Néolithique, avec sa multitude de groupes régionaux ou micro-régionaux et autant de traditions techniques, stylistiques, mais aussi le développement de la sépulture collective, du mégalithisme, d’une statuaire anthropomorphe et très vite de la métallurgie… La question est : que se passe-t-il donc pendant ce quatrième millénaire pour entraîner de tels changements à la fois dans le paysage culturel et dans les pratiques techniques et sociales… ? Nous ne parviendrons sans doute pas à répondre à cette question mais nous pouvons au moins répondre à une autre qui est : Que savons-nous de ce qui se passe pendant ce quatrième millénaire ? Et comment interpréter ces connaissances actuelles ? Comme l’a très justement dit Maxence tout à l’heure, il ne s’agit certainement pas ici de dresser un panorama exhaustif de cette question. Toutes les personnes qui travaillent sur ces questions ne sont malheureusement pas réunies aujourd’hui et de toute façon nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements de la recherche sur cette question, avec un très faible nombre de sites correspondant à la transition du Néolithique moyen au Néolithique final et de nombreuses études encore en cours. Cependant, en tant qu’initiateurs et organisateurs de ces journées, il nous a semblé que nous étions parvenus à un bon moment pour nous poser ces questions. En effet, un bref regard en arrière, nous montre clairement les principales étapes de la recherche concernant la transition du Néolithique moyen au Néolithique final : Souvenez-vous : cette grande transition dans le sud-est de la France, n’a finalement été envisagée qu’après les fouilles des sites de l’Avencas et de la Mort des Ânes dans l’Hérault et de l’Aven de la Boucle dans le Gard, dans les années 70. En Provence ce n’est qu’à la fin des années 80 que la fouille de la grotte Goulard à Ménerbes livre un ensemble qui ne sera d’ailleurs pas reconnu tout de suite comme un jalon de la transition du Néolithique moyen au Néolithique récent, il ne le sera que dans les années 90. Dans les années 90, on peut s’étonner que le colloque d’Ambérieu qui avait pour thèmes les Chronologies néolithiques se soit fort peu intéressé à ce sujet mais c’était sans doute faute de données nouvelles. Ce n’est finalement que lors de l’importante opération d’archéologie préventive sur le tracé du TGV Méditerranée entre Valence et Marseille et Nîmes dans les années 95-96, que la découverte de plusieurs ensembles correspondant à cette grande transition va relancer cette problématique et susciter un réel intérêt en rive gauche du Rhône. Il s’agissait des sites de Mondragon, dans Vaucluse rhodanien : Les Juilléras, Le Duc et les Ribauds que nous verrons cet après-midi, mais aussi de l’importante nécropole de Château Blanc, non loin d’ici à Ventabren dans les Bouches-du-Rhône, ou encore de plusieurs sites gardois comme la grange des Merveilles I à Rochefort du Gard et du Réal 1 à Montfrin. Récemment, en 2001, nos collègues italiens se sont réunis en un grand congrès consacré au déclin du monde néolithique, qui correspond dans le schéma chronologique italien à notre sujet d’aujourd’hui. Deux interventions y ont d’ailleurs fait le point sur le 4e millénaire dans la vallée du Rhône et dans le Midi méditerranéen français montrant des approches et des interprétations sensiblement différentes. Bref, l’étude du 4e millénaire et plus précisément de la transition du Néolithique moyen au Néolithique final dans un grand sud-est de la France est une science toute jeune, si j’ose m’exprimer ainsi. Il ne s’agit donc pas ici d’en dresser le bilan et d’en arriver à des conclusions mais plutôt d’ouvrir des portes et de poser des questions qui permettront d’orienter les recherches futures. En fonction des démarches scientifiques engagées par les différentes équipes et les différents chercheurs présents ou représentés ici, nous verrons deux types d’approches : - D’une part, nous verrons quelques éléments récemment ou moins récemment découverts concernant les phases de la transition elle-même depuis les phases récentes du Néolithique moyen jusqu’aux phases anciennes du Néolithique final. - D’autre part, un certain nombre de communications s’intéresseront à une plus large transition pour envisager ce qui change réellement, ce qui évolue et ce qui perdure depuis le Néolithique moyen jusqu’aux différentes cultures du Néolithique final. Enfin, en parallèle de ces deux approches, de nombreux collègues venus des régions voisines de Suisse, d’Italie et d’Espagne nous feront part de leurs résultats et de leurs réflexions concernant leurs régions respectives, pendant le 4e millénaire, permettant d’envisager ces questions à une échelle plus large, qui est sans doute la seule, à terme, qui permettra de comprendre les grands phénomènes d’évolutions, de changements et de diffusions que nous observons chacun dans nos régions. (…) Le cadre climatique et chronologique - MICHEL MAGNY Eléments pour une histoire du climat en Europe occidentale de 4500 à 2500 BC. - OLIVIER LEMERCIER Le cadre chronologique de la transition du Néolithique moyen au Néolithique final dans le sud-est de la France. Etat des lieux. 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2008
Bulletin de la Société préhistorique française 2008, tome 105, n o 3, p. 555-576 Luc LAPORTE, avec la collaboration de José GOMEZ DE SOTO Du Néolithique final au tout premier Bronze ancien dans le Centre-Ouest de la France et plus généralement sur sa façade atlantique ; des données encore très lacunaires pour la seconde moitié du III e millénaire av. J.-C. Résumé Les mécanismes qui ont présidé à la transition du Néolithique vers l'Âge du bronze restent mal connus ; c'est en particulier le cas dans le Centre-Ouest de la France et plus généralement sur sa façade atlantique. En centrant le sujet des communications sur la seconde moitié du III e millénaire, les organisateurs mettent de plus l'accent sur l'une des plages chronologiques les plus mal documentées pour toute la Protohistoire, notamment sur cet espace géographique. Le caractère peu favorable des courbes de calibration du radiocarbone ne saurait être considéré comme seul responsable d'un tel état de fait. Au-delà de ces premières constatations, nous tenterons d'établir un bilan des quelques données disponibles, pour ensuite faire le point quant aux principaux faciès culturels impliqués et quant à la place du Campaniforme dans un tel processus.