L'hybride en images. Déplacement progressifs de la frontière entre homme et animal (original) (raw)

Animaux transgéniques et posthumanité: quand l'hybridité annonce la fin d'un monde

Hybrides et monstres: transgressions et …, 2012

Ouvrage pllblié avec le sOlllieli dll COl/seil Régiol/al de BOllrgogne el l'aide d' Ir Anilliols : al/illlaliX et al/illialité dam la littératllre de Imlglle frmlfaise (xx< -xxr sice/es) ' l, projet sOI/leI/II par l'Agel/ce NaliO/Jale de la Recherche Hybrides et monstres [Texte imprimé] : transgressions et pron}esses des cultures contemporaines / sous la direction de Lucile Desblache. -Dijon : Ed. universitaires de Dijon, 201,2 (58-Clamecy : Nouvelle Impr. Laballery). -1 vo!. (283 p.) : couv. ill. en cou!.; 23 cm. -(Ecritures, ISSN 1630-0858). -Bibliogr. p. [257]-269. Notes bibliogr. et webogr. Biogr. des auteurs. Index. ISBN 978-2-36441-024-4 (br.) : 22 EUR EAN 9782364410244 Auteur: Desblache, Lucile (1958-... ). Directeur de publication Sujet (RAMEAU) : Monstres --Dans la littérature Indice Dewey: 809.9337 (22e éd.) Pour citer cet o,wrage dans une bibliograpilie (norme Z44-005 -ISO 690) : DESBLACHE, Lucile, (dir.). Hybrides et mOl/stres : trallsgressions el promesses des wl/llres colltemporaines. Dijon: Éd. universitaires de Dijon, 2012. 283 p. (Écritures).

Figures de l'onirisme par excellence: les hybrides.

Festival de l'Histoire de l'Art, Fontainebleau - thématique de l'édition: Le Rêve, 2018

« Tu dors, prince, fils d’Eole; viens, reçois cet instrument qui saura charmer ton coursier…», c’est ainsi que pour Pindare, Athéna Pallas s’adressa à Bellérophon dans ses songes et lui offrit un mors « pareil à un diadème d’or». Le héros a ainsi pu dompter Pégase et ensemble ils constituèrent l’hybride parfait : un destrier volant doué de raison. Platon dans la République déclare: « Façonnons par la pensée une image de l’âme, pour que celui qui tient ces propos réalise ce qu’il dit. – Quelle image ? – Une image, comme celle de ces natures antiques dont les mythes rapportent la genèse: la Chimère, Scylla, Cerbère, et un certain nombre d’autres êtres constitués d’un ensemble de formes naturelles multiples réunies en un seul être». Force est donc de constater que cette volonté créatrice fait intrinsèquement partie de l’être humain. Cette volonté créatrice est fruit de l’imagination, qui selon le Vocabulaire Européen des Philosophies de Barbara Cassin dérive d’imaginatio, terme découlant d’imago qui évoque l’effigie, le portrait. La racine grecque phantasia dont la traduction française est la lumière s’est, elle, développée dans le sens de fantaisie, fantasme. « La différence phantasia / imaginatio, dont témoignent les difficultés que les Latins ont éprouvées à traduire le grec, est celle entre la force créatrice des apparitions et la faculté reproductive des images, chacun des termes pouvant lui-même être travaillé du dedans par cette tension et les jugements de valeur qui s’y attachent.... Cette même tension détermine la place de l’imagination dans le jeu des facultés et des modalités d’être au monde. Est-ce une faculté nécessaire à l’exercice des autres facultés, entre passivité et activité, ou, comme dit Pascal, une maîtresse d’erreur et de fausseté ?». Le rêve, selon ce même Vocabulaire Européen des Philosophies a un statut particulier en français. En effet, si en anglais, allemand ou italien, il n’y a qu’un seul mot pour dire le rêve, le français a forgé 2 termes : « le songe qui dérive du latin somnium et le rêve qui dérive de rabies, la rage. Le délire se croise avec l’évasion dans l’imaginaire à moins qu’on ait affaire à une superposition des deux. A côté de « l’interprétation des rêves » on a « la clé des songes » ; cette dualité singulière à son histoire. Songer a ses lettres de noblesse. Ses valeurs se situent dans un cadre de grande liberté sémantique. Le mot scille par jeu d’un va-et-vient entre la rigueur de la pensée dirigée et le vague de l’imaginaire. L’évolution de la langue lui a fait occuper souverainement le terrain, se référant d’une part à l’opération rationnelle de penser, du latin pensare, peser qui rattache l’activité réflexive à l’idée d’une évaluation et d’une appréciation qu’il n’y a pas dans songer et évoquant d’autre part le monde opposé des expériences oniriques. L’unité lexicale s’est fracturée. La différenciation s’est accomplie dans deux directions. Penser a pris le dessus sur songer, poussant le songe dans la sphère des apparences illusoires ; le rêve, qui était réservé au délire et aux extravagances extatiques est assez récemment venu supplanter le songe, sans pourtant l’éliminer entièrement non plus, si bien qu’en songeant tantôt on pense, on se concentre et on se rappelle et tantôt on rêve et on se laisse emporter. »

De l'humain dans l'animal

Alliage : Culture - Science - Technique, 1991

Lorsque j'ai fait mon troisième cycle d'études scientifiques, il y a vingt ans, on m 'a appris à observer le comportement d'animaux en laboratoire (rats et singes, essentiellement). Ces deux dernières années, j'ai habité de longs mois à la campagne, dans un petit village de l'Ardèche, et je me suis aperçu à cette occasion qu 'on pouvait observer les animaux de manière bien plus riche, dès lors que l'on contrevient à la méthode scientifique! Ce n'est pas seulement que la science nous demande, depuis Descartes, de considérer les animaux comme des machines. C'est surtout qu'elle suppose un rapport de l' homme à l'animal, où il est exclu, par principe, que ce dernier soit sujet. C'est une option philoso phique qui relève d'une manière de voir le monde dépassant d 'ailleurs large ment le cadre de la science. Et c'est aussi une question pratique : s'il devait considérer, peu ou prou, les animaux comme des sujets, le scientifique ne pourrait sans doute pas effectuer n 'importe quelle expérience ... Au-delà de ce problème de fond, sur lequel je vais revenir plus loin, j 'en suis arrivé à me dire que les observations faites selon les canons de la recherche scientifique doivent comporter pas mal d'erreurs d'interprétation.

Métamorphoses croisées “homme-animal” chez E. Zamiatine, B. Pilniak et M. Boulgakov

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2010

Métamorphoses croisées « homme / animal » chez Zamiatine, Pilniak et Boulgakov Tatiana Victoroff (Université de Strasbourg) « La science ne connaît pas encore de moyen de transformer les animaux en hommes. J'ai bien essayé, mais sans succès, comme vous voyez » constate le professeur Preobrajenski dans « Coeur de chien » de Boulgakov. Ce que le professeur qualifie d'échec est pourtant une opération tout à fait extraordinaire : un chien, à qui l'on a transposé l'hypophyse d'un homme qui venait de mourir, s'est peu à peu mué en homme. Si Preobrajenski ne voit pas là un succès, c'est que le nouvel être « a parlé un certain temps, puis il s'est mis à régresser vers son

La peau du centaure à la frontière de l’humanité et de l’animalité

Micrologus 13, La pelle umana – the human skin, actes du colloque : La peau humaine. Savoirs, symboles, représentations, 27-30 novembre 2002, Lausanne, 2005, pp. 285-312., 2005

La peau du centaure constitue un cas limite parmi les représentations de la peau humaine. En même temps qu’elle enferme l’être, la peau l’exprime. Que peut donc dire la peau du centaure sur le centaure, être double et ambivalent ? Cet article, à travers une double approche diachronique de l’iconographie et de textes sur le centaure, de l’Antiquité au Moyen Âge, cerne la métamorphose d’un motif complexe dont l’évolution permet de retracer les linéaments de la réflexion médiévale sur les frontières entre l’humanité et l’animalité.