Rachik, Hassan, Les outils d’un anthropologue marocain chez soi et ailleurs. Entretien avec Hassan Rachik, Propos recueillis par Charlotte Courreye, Assia Boutaleb, Dans Mondes arabes 22002233//11 ((NN°° 33)), pages 167 à 186 , Éditions La Découverte (original) (raw)

Hassan Rachik.- (note de lecture) Le Proche et le lointain. Un siècle d’anthropologie au Maroc (Marseille: Éditions Parenthèses & Aix-en-Provence:MMSH, 2012), 268p.

Hespéris-Tamuda LIV (1) : 427-430, 2019

Professeur à l’Université Hassan II de Casablanca, Hassan Rachik est l’un des rares anthropologues de sa génération à s’être formé puis à avoir fait toute sa carrière au Maroc. Au début des années 80, il fait partie avec Mohammed Tozy et Mohammed Mahdi d’un petit groupe d’étudiants de la faculté de droit de Casablanca qui "bascule" dans les sciences sociales alors même que celles-ci, on le sait, sont très mal vues par les autorités. Il commence par travailler sur des sujets qui, de son propre aveu « sentent l’anthropologie exotique (tribus, sacrifices, rituels, nomadismes…) » (p.7), après quoi il enchaînera des années plus tard, sur « d’autres moins exotiques comme le nationalisme et les idéologies politiques » (p.8). Pendant presque 30 ans, il a arpenté divers terrains marocains, avec une première formation à l’enquête ethnographique dès 1982 chez les Zemmours de la région de Rabat, puis l’année suivante dans le grand bain de l’enquête de longue durée dans trois villages de près de trois cent familles, chez les Berbères du Haut Atlas, et plus tard auprès des nomades de l’Oriental. Depuis le début des années 2010, ses recherches portent plus spécifiquement sur les processus de légitimation politique et de sacralité royale, ainsi que sur la sécularisation du pouvoir. En filigrane de ces recherches, il s’est confronté aux textes de ses prédécesseurs européens (particulièrement Français) et anglo-saxons. Il a décidé de les relire plus systématiquement, afin de questionner leur manière "spécifique" de percevoir la "spécificité" marocaine dans un ouvrage très soigné, intitulé Le proche et le lointain. Un siècle d’anthropologie au Maroc (ed. MMSH/ Parenthèses, 2012).

Hassan Rachik, L' Esprit du terrain. Etudes anthropologiques au Maroc

Centre Jacques Berque, 2014

Au début des années 1980, il était impudique et ascientifique de parler de soi, de son parcours, de son expérience. À partir des années 1990, on abandonne la dogmatique du détachement de l’observateur pour s’engouffrer dans une autre, faisant de l’engagement, de la réflexivité, de la maladie du journal, le credo du chercheur postmoderne. Hassan Rachik opte pour une solution médiane, ne retenant de son expérience que ce qui est susceptible de jeter un éclairage sur ses travaux de recherche. Dans ce livre, il revient sur les traces de son parcours anthropologique et sur les stations qui l’ont jalonné durant trois décennies.

Rachik, Hassan, L'esprit du terrain, Études anthropologiques au Maroc(collected papers),

CJB, Rabat, 2016

This book retraces a journey that began in the early 1980s. It brings together texts published between 1989 and 2013. But it is not simply a collection of papers. I led me for the first time to reread, without interruption, all of my texts and to reflect on my journey, avoiding imposing on them, after the fact, a coherence that was foreign to them. In the early 1980s, it was immodest and unscientific to talk about oneself, one's journey, one's experience. From the 1990s, the dogmatics of detachment of the observer we abandoned to rush into another , the dogmatics of commitment, reflexivity, “diary disease” (la maladie du journal), the creed of the postmodern researcher. Hassan Rachik opts for a middle solution, retaining from his experience only what is likely to shed light on his research work. In this book, he reflects on the traces of his anthropological trajectory and on the stations that have marked it for three decades. µµµµ Le présent livre retrace un parcours qui a commencé au début des années 801. Il regroupe des textes publiés entre 1989 et 2013. Mais il ne s’agit pas simplement d’un recueil de textes. J’ai été amené pour la première fois à relire, sans interruption, l’ensemble de mes textes et à réfléchir à mon parcours, évitant de leur imposer, après coup, une cohérence qui leur fût étrangère Au début des années 1980, il était impudique et ascientifique de parler de soi, de son parcours, de son expérience. À partir des années 1990, on abandonne la dogmatique du détachement de l’observateur pour s’engouffrer dans une autre faisant de l’engagement, de la réflexivité, de la maladie du journal, le credo du chercheur postmoderne. Hassan Rachik opte pour une solution médiane, ne retenant de son expérience que ce qui est susceptible de jeter un éclairage sur ses travaux de recherche. Dans ce livre, il revient sur les traces de son parcours anthropologique et sur les stations qui l’ont jalonné durant trois décennies.

2012 Hassan Rachik Anthropologie des plus proches.pdf

Dans ce livre j’évoque et interprète le temps de mes parents. Sensible aux mutations culturelles que leur génération a connues durant le siècle passé, j’ai voulu, partant d’archives familiales et de conversations ordinaires et formelles, capter quelques traces ethnographiques de ces mutations. J’ai ainsi considéré, à travers les biographies de mes parents, les représentations de l’origine, du nom et de l’identité, puis le fonctionnement de l’enseignement traditionnel (école coranique), la socialisation, le mariage et enfin leur émigration. C’est un essai qui est différent de mes travaux académiques antérieurs. Il fallait faire une anthropologie des plus proches en m’appuyant sur mon expérience anthropologique mais sans vraiment convertir en terrain l’espace où j’ai grandi.

Hassan Rachik Le Maroc rural Dictionnaire Socio-anthropologique Preview

La croisée des chemins, 2022

Hassan Rachik Le Maroc rural Dictionnaire Socio-anthropologique L’univers institutionnel et mental du paysan est sans limites. Le présent dictionnaire est une humble invitation à élargir nos horizons culturels, à découvrir d’autres manières de penser et d’agir, à survoler quelques aspects de la vie passée et présente de la campagne marocaine. Il est composé d’une centaine d’articles qui exposent le plus simplement et le plus succinctement possible les connaissances élémentaires qu’un jeune chercheur, un intervenant en milieu rural ou tout simplement un curieux devraient avoir sur le Maroc rural. Il est le résultat de diverses expériences de Hassan Rachik en tant que chercheur depuis son travail de terrain chez les Zemmour en 1980, d’enseignant depuis 1983, et de consultant depuis ses séjours dans le Moyen Atlas, en 1985.

Quand ethnologue et imam croisent leurs plumes. Récit d’un voyage au pays de l’anthropologie collaborative

Cahiers d’études africaines, 2010

Cet article revient sur une expérience de co-écriture entre ethnologue et imam, dont le fruit est une longue étude parue dans les Cahiers d’Études africaines en 2009. Monologue réflexif du seul chercheur, l’article s’inscrit dans le genre des récits anthropologiques à la première personne, en privilégiant une posture (auto)critique contre l’écueil des excès narcissiques. Il retrace la généalogie de cette démarche dialogique, la rencontre sur le terrain béninois avec l’imam d’Allada El Hadj Akan Charif Vissoh, la réception de son récit de conversion à l’islam et les étapes post-terrain de la mise en écriture, refaçonnée à deux. Dans le même temps, il questionne les atouts et les limites de cette co-production intellectuelle qui, en provoquant la poursuite du travail de terrain dans l’écriture et le renvoi du travail d’écriture vers l’interlocuteur sur le terrain, brouille les cartes entre interprète et interprété, outsider et insider, ethnologue et acteur religieux. L’article prend par ailleurs prétexte de l’exposé de cette aventure singulière pour esquisser un voyage de modeste encablure dans l’histoire, l’épistémologie et la méthodologie d’un courant ancien et longtemps marginalisé au sein de la discipline mais désormais en plein renouveau, celui de l’anthropologie collaborative

Hassan Rachik Entretien Transmission culturelle et mutations sociales

ASINAG, Revue de l'IRCAM, 2019

Il y a la transmission délibérée qui est le fait de professionnels, de spécialistes et qui se passe souvent dans un cadre formel comme l’école. Il y a aussi la transmission implicite, diffuse, sans l’intention de transmettre. Ce type de transmission est plus efficace. Il évite les ordres, les injonctions et se glisse dans la quotidienneté des gens, dans les proverbes, les contes populaires, le comportement des parents. C’est de ce type de mode de transmission dont il est question dans cet entretien, tel que je l’ai vécu enfant avec mes parents et tel que j’ai pu l’observer. Le rituel comme mode de transmission du savoir. transmission culturelle, verticale, internet, idéologie, anthropologie, socialisation