Représentations du corps ivre dans la littérature et la peinture hispaniques (original) (raw)
Abstract
Wine has been linked to Spanish culture since the time of the Romans and early Christianity. In Spain, a land of vines since antiquity, the representation of the drunken body in literature and painting is an omnipresent topos since the Middle Ages. The pros and cons of this are found in medical, philosophical, moral and religious texts, but especially in novels, which warn against excess. This article studies how Spanish painters and writers developed the imaginary of wine in all its forms, be they masculine or feminine, solar or twilight, enthusiastic or drowsy, in their reflections, in their drawings and paintings, in poems or novels, in order to transmit the ideological transformation that was going to occur in Spain around this drink. For only the artist seems to preserve the tradition of the divine origin of wine, reclaiming its thaumaturgical role thanks to the Bacchic nectar. Spanish men and women suffer or benefit from the virtues of wine, the main alcoholic beverage in Spai...
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References (20)
- José Iglesias de la Casa, « Anacreóntica X », dans Poesías póstumas 1793-1798, 1869, p. 437. « Batilo, verse-moi du vin, / Remplis mon verre, mon garçon : / Regarde, tu ne le remplis pas, / Verses-en encore, jusqu'à ras bord. / Reverses-en encore, car celui-ci / Comme le précédent / D'un trait je l'ai bu ; / J'ai toujours la même soif. / Verses-en encore, car celui-ci / Je l'ai fini d'un coup. / Ou bien ma soif est grande / Ou bien on a changé mon verre. / Reverses-en encore, voyons ! » 19 Le sens de "topos" ici correspond à celui de la SATOR.
- Tate Britain : https://www.tate.org.uk/tate-etc/issue-9-spring-2007/grandfather-satire et https://www.tate.org.uk/art/artworks/hogarth-gin-lane-t01799
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- Los Caprichos, Les Caprices, datent de1799. Fundación Goya en Aragón : https://fundaciongoyaenaragon.es/obra/nadie-nos-ha-visto/950
- Musée du Prado : https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/duendecitos/d4c3825f-c96e- 42dc-af7f-62005899ff5e
- Los desastres de la guerra, Les désastres de la Guerre datent de 1814-1815. Musée du Prado : https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/el-buitre-carnivoro/2b99a9ce-3a6e-4951-b91c- 452e3506b7d6?searchid=ae456484-8f7d-8ccc-87f6-47ec84b1a352
- Musée du Prado : https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/la-era-o-el-verano/ec1c94c1- b21c-4330-9516-1c0d8078e87e
- 28 Musée du Prado : https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/y-se-le-quema-la- casa/f71efdaf-5b2e-409a-9870-0f17da14c47b acompañante borracho », « Soldat français avec un compagnon saoul », dessin de l'Album de Bordeaux, 1826) 29 , le regard hagard, la bouche ouverte, le rire niais, le corps à demi dénudé ; la démarche incertaine (« El espartero borracho », « Le cordonnier saoul », dessin préparatoire 1796-1797) 30 . Cette dégénérescence du corps atteint également l'esprit. Ainsi Goya représente le pauvre ivrogne qui a perdu la tête 31 , détruisant une oeuvre d'art classique (Dessin 1816-1820 : « No sabe lo que hace », « Il ne sait pas ce qu'il fait ») 32 .
- L'être humain, l'Espagnol, se voit ainsi, tour à tour, divinisé ou réifié, selon la qualité ou la quantité de la boisson ingurgitée, suivant le moment et l'espace, dépendant de la nature de l'acte plus ou moins socialisant, et bien sûr, le tout soumis aux aléas de l'âge, du sexe ou de la classe sociale. Le symbole christique du sang transformé en vin disparaît en faveur d'une approche profane et hygiéniste, et l'image de l'homme saoul tel un rieur qui rend comiques les situations dans lesquelles il intervient, topos scénique, se transforme progressivement en figure grotesque qui suscite une moquerie réprobatrice. Mais en général, c'est l'excès qui se voit condamné. Seul l'artiste paraît préserver la tradition de l'origine divine du vin, réclamant son rôle thaumaturgique grâce au nectar bachique. Hommes et femmes espagnols souffrent ou bénéficient ainsi des vertus du vin, la principale boisson alcoolisée en Espagne jusqu'au XXI e siècle. Bibliographie OEuvres et sources 29 Collection privée : https://www.elmundo.es/cultura/2015/07/08/559cdcbbe2704e52608b4574.html 30 Musée du Prado : https://www.museodelprado.es/coleccion/obra-de-arte/el-espartero-borracho-que-no- acierta-a-desnudarse/f79051f3-424c-4e37-877c-ebe08cddf22a
- Il s'agit d'un homme du peuple, payé comme d'autres par Ferdinand VII pour détruire les statues de la liberté. Il s'agit d'hommes recrutés dans les bas-fonds, qui s'enivrent pour mieux mener à bon terme l'ignoble tâche.
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