"Rire sous presse en Haïti : le cas du "Cancanier" (1841)", in "Il Tolomeo", Edizioni Ca' Foscari (Venezia), Vol. 25, 2023. (original) (raw)

Écrire face à la « faille diasporique' » : Haïti kenbe là ! (2010) de Rodney Saint-Éloi

Écho des études romanes, 2020

The first wave of Haitian migration in Quebec dates back to the 1960s, as a direct consequence of François Duvalier's dictatorial regime (1957-1971). The works published in Montreal by Haitian writers such as Anthony Phelps, Gérard Étienne and Émile Ollivier were written in a state of urgency and were strongly connected to the "duty of memory" and the necessity of bearing witness to the horrors of the Duvalier dictatorship. After the earthquake that struck Haiti in January 2010, some Haitian writers living in Quebec felt compelled to write in order to cope with the disaster. Soon after the publication of Dany Laferrière's text Tout bouge autour de moi (2010) the founder of the publishing house "Mémoire d'encrier" Rodney Saint-Éloi published Haïti kenbe là ! ("Haiti rise up!", 2010). In his account of the aftermath of the earthquake Saint-Éloi, who survived the disaster, reflects on his diasporic situation. The aim of this essay is to analyze the sense of belonging to two cultures and two countries, Haiti and Quebec, as it emerges from the reading of Haïti kenbe là !. In an attempt to face this feeling intensified by the disaster, Saint-Éloi finds in literary creation the only possible answer to the "inner fault" that haunts the Haitian writer living in Quebec. Keywords (En): post-earthquake literature ; Haitian diaspora in Québec ; Rodney Saint-Éloi ; disaster writing ; literature of urgency. Mots-clés (Fr) : littérature post-sismique ; diaspora haïtienne au Québec ; Rodney Saint-Éloi ; littérature de la catastrophe ; écriture de l'urgence. 1 Le présent article a été réalisé grâce à la subvention du projet Literackie obrazowanie katastrof naturalnych w prozie haitańskiej i antylskiej (n° 2017/27/N/HS2/00671) accordée par Narodowe Centrum Nauki, Polska (Centre National de Recherche Scientifique, Pologne). 2 Concept utilisé en référence au génocide du peuple juif et au système concentrationnaire nazi (LALIEU, 2001 : 83).

Jean-François BRIÈRE (2008). Haïti et la France, 1804-1848: le rêve brisé

2009

Part of the French and Francophone Language and Literature Commons This Compte Rendu is brought to you for free and open access by CrossWorks. It has been accepted for inclusion in Présence Francophone: Revue internationale de langue et de littérature by an authorized editor of CrossWorks.

« U lamentu di u culuniale » La presse régionaliste corse face à la colonisation 1890-1939. Journée d'étude "Nouvelles approches des sociétés coloniales et post-coloniales: pouvoirs, espaces, interactions", ENS-LSH Lyon 4 janvier 2007

Alors que le débat public français fait une place croissante aux questions coloniales, un nombre grandissant de travaux scientifiques contribue à rendre à l'histoire de la colonisation une place centrale dans l'interprétation de la société française contemporaine. Cette tendance, qui cherche légitimement dans le passé colonial des clés d'interprétation de l'actualité nationale et internationale, et voit dans ce passé la « matrice » d'un certain nombre de phénomènes contemporains, devrait également faciliter une ré-interrogation plus globale du phénomène colonial, et permettre de renouveler les perspectives d'interprétation non seulement des héritages du colonialisme mais aussi de ses origines. A ce titre, un certain nombre de travaux récents ont abandonné les interprétations classiques de l'impérialisme en tant que parenthèse territorialement circonscrite et chronologiquement close de l'histoire de la France outre-mer, pour explorer l'imbrication complexe du projet colonial avec le projet national français, notamment dans sa dimension républicaine 1 . D'autres ont appliqué à l'histoire de la colonisation des méthodes d'investigation éprouvées dans l'écriture de l'histoire sociale de la métropole 2 . D'autres encore cherchent à relire l'histoire de la France dans la colonisation à travers la multiplication et la confrontation des études régionales 3 , avec une attention particulière accordée à la réception différenciée de l' « idée coloniale » telle que définie par R. Girardet dans son étude pionnière 4 . Le présent travail s'inscrit à la confluence de ces trois perspectives novatrices. Il s'agit en effet d'aborder l'histoire de la colonisation française à l'échelle d'une région, la Corse, selon une approche micro-historique s'intéressant aux réactions d'un courant politique insulaire, le régionalisme, devant l'affirmation de l'idée, et plus encore du « fait » colonial dans l'île à la fin du XIXe et dans la première moitié du XXe siècle. Bien que le régionalisme en tant que courant politique ait été peu considéré par l'historiographie politique française, du fait de son caractère à la fois ultra-minoritaire et protéiforme, l'étude de la réception du fait 1 colonial par ce courant peut être menée selon une méthode classique de dépouillement exhaustif de la presse régionaliste corse, ici de son apparition dans les années 1890 à son interdiction en 1939 pour cause de compromission avec l'irrédentisme fasciste 5 . Quoique le régionalisme semble a priori éloigné, par sa définition même, des problématiques impériales, on le considèrera ici dans la perspective des « jeux d'échelle » qui caractérisent les interrogations de la période contemporaine sur l'identité nationale. Dans cette perspective, l'échelle régionale s'affirme comme le contrepoint infranational indispensable des échelles européenne, mondiale et, pour ce qui nous occupe, impériale, auxquelles l'identité française se conjugue au cours du XIXe et du XXe siècle. On peut ainsi émettre l'hypothèse que la construction d'un espace national par fusion/acculturation des identités régionales 6 trouve, dans une certaine mesure, une continuité idéologique, voire « technique », avec la construction d'un espace impérial français. La Corse, qui fut l'un des principaux départements pourvoyeurs de personnel colonial de l'empire français en même temps que l'une des provinces françaises où se développa avec le plus de vitalité un mouvement régionaliste, constitue dès lors un banc d'essai privilégié pour tester cette hypothèse.

L'écriture: le cas d'Haïti. Moi-l'autre-l'écartelé

… et dialogue interculturel: culture française d' …, 1997

Moi-l'autre-l'écartelé, tel est le point que je traite. Journaliste, éditeur et écrivain, je choisis mon dernier métier, c'est-à-dire mon imposture d'écrivain, pour expliquer, de manière toute décousue, cet être écrivain, habitant une fiction, un langage, une légende et un pays qui porte le nom d'Haïti. Je parle, de moi-l'autre, de l'écriture en Haïti, de son surgissement, de ses modes de survie et j'approche l'imaginaire et l'imagerie qui sous-tendent cette écriture-là. Je suggère tout au long de mon article la mise à mort de l'écriture et ma propre mise à mort. Quitte au lecteur de choisir! Je me demande en même temps comment parler de l'écriture en Haïti, comment inscrire le lieu de ma parole dans cet ouvrage francophone? Mon pays vient de connaître et connaît encore une immense blessure et, sur tous les écrans du monde, Haïti, pays rebelle, pays insoumis, déroute toutes les prévisions. Aujourd'hui, je me fie à mes intuitions et je me dis que ces images-idées vite proposées et vite reçues ont la part trop belle. Peut-être qu'il faut ici les piéger et changer la focalisation, alors je choisis de parler d'une autre difficulté, de la difficulté d'écrire et, surtout, de la difficulté d'écrire en Haïti. Je choisis de traiter du dialogue, mais d'un lieu intérieur, d'un lieu à moi et à l'autre.

La mise en scène du créole martiniquais dans le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire

Lire le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire au seuil des langues/ Reading Aimé Césaire’s Cahier d’un retour au pays natal at the threshold of languages, 2022

Aimé Césaire’s Cahier d’un retour au pays natal reflects a polyglossic poetics. This hidden “dialogism” (M. Bakhtine) constitutes a “reterritorialization” of French language (A. Dyck). This reterritorialization is based on a diachronic relation with Latin language, and on a synchronic relation with Creole language. Moreover, an ironic rereading of Terence Afer expresses the humanist dimension of this multilingual aesthetics. Thus, following the thread of Derek Walcott’s intuition, the presence of Creole language is explored within the section where the narrator strikingly sets himself up as a spokesperson. Accordingly, this investigation determines dialogical and ecological options for the translation: the rejection of “optimal deviance” for the benefit of a humanist apprehension of Martiniquan’s varieties, the respect of the source’s grammar and the adoption of Gilbert Gratiant’s orthographic system.