Dionysos et un satyre. (original) (raw)
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Dionysus is mentionned several times in Euphorion’s remaining fragments : the poet seems to take a peculiar interest in the representations of the god in the Greek world, particularly in Attica, but also at Delphi, linked with so-called orphic myths. The god does neither appear in an exotic feature, nor through the main panhellenic Dionysiac myths. Euphorion rather focuses on unusual episodes and epiclesis, that he manages to bring up to date through echoes with poetry and art of his time.
Dionysos et Hermés, deux figures mythiques de notre actualité qui travaillent en creux l'imaginaire contemporain. Nous les avons rapprochés de figures intellectuelles prophétiques! Wilhelm Reich, Cornélius Castoriadis; Gilbert Durand qui ne cessent de nous questionner.
Eléments n°36, aut. 80 " Nous aurons fait en esthétique un progrès décisif, quand nous aurons compris, non comme une vue de la raison mais avec l'immédiate certitude de l'intuition, que l'évolution de l'art est liée au dualisme de l'apollinisme et du dionysisme, comme la génération est liée à la dualité des sexes, à leur lutte continuelle, coupée d'accords provisoires. Nous empruntons ces deux termes aux Grecs ; à les bien entendre, ils expriment, non en concepts mais dans les formes distinctes et convaincantes des divinités grecques, les vérités secrètes et profondes de leur croyance esthétique. Les deux divinités protectrices de l'art, Apollon et Dionysos, nous suggèrent que dans le monde grec il existe un contraste prodigieux, dans l'origine et dans les fins, entre l'art du sculpteur, ou art apollinien, et l'art non sculptural de la musique, celui de Dionysos. Ces deux instincts si différents marchent côte à côte, le plus souvent en état de conflit ouvert, s'excitant mutuellement à des créations nouvelles et plus vigoureuses, afin de perpétuer entre eux ce conflit des contraires que recouvre en apparence seulement le nom d'art qui leur est commun ; jusqu'à ce qu'enfin, par un miracle métaphysique du 'vouloir' hellénique, ils apparaissent unis, et dans cette union finissent par engendrer l'oeuvre d'art à la fois dionysiaque et apollinienne, la tragédie attique ".
Cahiers Jungiens de Psychanalyse N° 151, 2020
Dionysos est le symbole d’un travail accompli vers l’individuation. Après une enfance d’une extrême violence, secouée de traumatismes et de dissociations qui le rendent littéralement borderline, son éducation dans un monde exclusivement féminin le rend d’abord bisexuel. Il renonce à la violence lorsqu’il accepte l’initia- tion aimante de la Grande Déesse, ce qui le guérit et différencie en lui les versants féminin et masculin jusque-là mélangés. Il demeure capable cependant de voyager dans toutes les dimensions sous-marines des mondes cachés et jusque dans l’Hadès. Il réjouit la vie terrestre de ses fidèles à travers et autour de la Méditerranée. Il devient capable enfin de réussir un mariage heureux avec Ariane dans les hauteurs de l’Olympe éternelle. Autrefois déchiré entre les opposés, il conjoint maintenant toutes les dimensions : verticale, des cieux profonds à l’Hadès, et horizontale, la mer et les terres héllènes. Dionysos incarne ainsi dans son éternel présent, la qualité de l’éveillé, en union avec tous les opposés de sa riche et sage nature, enfin différenciée, sous la protection et les lois de la Grande Déesse.
Dionysos médecin et le Péan de Philodème
Des dieux et des plantes. Monde végétal et religion en Grèce ancienne, 2019
Dimitri raïos, Du μῶλυ de l'Odyssée à la mauve de Lucien : l'art parodique d'un sophiste protéiforme .
Quand Dionysos arrive quelque part, il est d'abord parfaitement inconnu, aussi on ne l'honore pas comme le dieu mériterait de l'être. Il faut qu'il déclenche une épidémie de délire meurtrier, spécialement parmi les femmes, pour qu'il soit enfin respecté et craint comme il se doit. Cet aspect horrifique du dieu nous apparaît sensiblement édulcoré quand on nous le présente comme un aimable ambassadeur du vin, accompagné de sa troupe festive et lascive, avec les ménades bondissantes, les satyres aux pieds de bouc, et le bon Silène juché sur son âne, toujours à moitié ivre. Quoiqu'un pareil cortège puisse aussi paraître plutôt inquiétant que réjouissant. Dionysos est un dieu qui vient, mais pas de n'importe où, principalement de la mer. Comme de nombreuses déesses, par exemple Démeter à Éleusis (Elle est venue), Héra à Samos que l'on découvre au milieu d'un bosquet (cf. Ulysse abordant chez les Phéaciens), et Aphrodite, la déesse née de l'écume marine, échouée un peu partout sur les plages, encore aujourd'hui. J'ajouterai Isis l'Égyptienne, qui préside à l'ouverture de la navigation au printemps, et ses succédanées chrétiennes, les St. Maries de la mer, avec Sarah la Noire qui est sans doute la plus authentique des trois, tout en leur étant subordonnée, comme il se doit pour une ancienne déesse païenne. Que signifient tous ces dieux et déesses qui viennent aborder aux rivages ? Le dieu, inconnu ou méconnu, en tout cas étranger, celui qui vient d'ailleurs, est aussi celui qui se révèle, ou se découvre. Il y a apparition, épiphanie, ou comme disait les anciens « invention ». L'invention de Démeter à Éleusis, est finalement liée à l'invention, ou plutôt à la réapparition de sa fille Koré...
Sur les mystères de Dionysos à Tomis
Nous envisageons dans ces pages d'entreprendre l'analyse iconographique d'un vase à reliefs découvert il y quelques années à Tomis 1 , en rapport avec d'autres documents apparenté insuffisamment commentés. Il s'agit d'un cratère (fig. 1) à colonnettes mis au jour lors des fouilles archéologiques dans la basilique chrétienne prés de l'ancienne gare, dans une fosse secondaire avec du matériel du I er s.ap. J. C. De production locale, c'est une pièce de grande dimensions, h : 54,2 ; la circonférence 131,5 cm., le diamètre de l'embouchure 40,5 cm., le diamètre du pied 15,5 cm. L'argile est rougeâtre aux concrétions calcaires, recouverte de vernis rouge. La surface du vase est décorée de branches de vigne aux feuilles et grappes de raisins, disposées en deux registres. Le décor est incisé rempli de barbotine couleur blanche 2 , pareille aux trous ronds trépanés des greins, une technique connue dans la céramique pergaménienne tardive 3 , dont ce vase tire ses origines. La technique est particulière à la décoration en stuc de l'époque de Claude 4 . Les motifs iconographiques sont sous forme de médaillons ou de reliefs rectangulaires appliqués suivant la technique pergaménienne et arétine de la fin du I er s. av. J.Chr.-I er s. ap. J ;Chr. Les appliques sont montées sur le cou du vase. Sur les anses doubles (fig. 2), des têtes de méduses de type Rondanini à serpents noués sous le menton. Deux serpents, les queux entrelacées, de chaque coté des anses grimpent sur le récipient la tête vers l'intérieur , appuyée contre le rebord. Sur le cou, d'une part et de l'autre d'une des anses, deux médaillons aux têtes de méduses du même type et de l'autre anse, symétrique, deux naïskoi avec l'image de Cybèle 5 .
Archiloque et Dionysos autour de l’Égée
2021
À partir d'un célèbre fragment dithyrambique attribué à Archiloque (fr. 120 W, fr. 96 Lasserre), nous développons une série de considérations sur les rapports entre le culte de Dionysos et la dissémination du dithyrambe par les voies du commerce maritime-liées aussi à l'exportation de vin et de céramique-autour de l'Égée. Sans mépriser les témoignages épigraphiques et pictographiques, la lecture proposée ici s'efforce d'esquisser les réseaux culturels créés à cette époque afin de les comprendre comme des moyens incontournables pour le développement de la culture hellénique postérieure. Archiloque devient le centre d'une interprétation ample de quelques aspects de l'Antiquité archaïque à la lumière de ses rapports avec Dionysos, ce dieu venu toujours d'ailleurs.