De quoi l'islam est-il devenu le nom? (original) (raw)
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Histoire du mot "musulman" - Vie des Idées
Que désigne le mot « musulman » ? Une religion, une origine, une culture ? Pour envisager cette question complexe, il faut mesurer le poids historique du terme en contexte colonial, recouvrant stigmatisation et retournement du stigmate.
Nom et identité dans le monde musulman
L'anthroponymie, documents de l'histoire sociale des mondes médiévaux méditerranéens, 1996
Le nom propre arabe médiéval, par sa complexité et sa richesse, occupe une place d'exception dans le monde méditerranéen. Au IXe siècle de l'ère chrétienne, le système anthroponymique arabe est déjà élaboré. Historiens et biographes consacrent a la collecte des noms et a l'analyse de leurs composantes une littérature spécifique qui, au XIIIe siècle, connait un essor considérable. Avec ses éléments de natures diverses, hérités ou acquis, le nom des transmetteurs du savoir dont l'identité est enregistrée dans les sources s'accroit jusqu'à la mort et apparait sous la plume du biographe comme un nom posthume et une histoire de vie, étroitement lie au dâr al-Islâm, les «terres d'Islam» dont il reflète l'étendue et l'évolution. Il fait fonction de preuve dans la transmission des traditions depuis les origines de l'Islam. Mentionné en marge des manuscrits, il atteste de la lecture correcte de textes écrits. Le nom du prince a une structure différente : tourne vers la naissance, fixe lors de l'accès au pouvoir, il n'a pas cette vocation a recenser un univers. A l'intérieur des noms, certains éléments ont pour rôle d'occulter les autres et de les préserver : ce «jeu des identités» représente l'un des aspects de l'histoire sociale du monde musulman médiéval.
L'islam: de ses origines à nos jours
Ce papier résume en peu de pages quatorze siècles d'existence. Ses origines, son histoire et sa contemporanéité. Le message du Prophète repris par ses successeurs omeyyades et abbassides va connaître une expansion fulgurante et modeler une géographie musulmane que l'on constate aujourd'hui. Le dogme, l'histoire et ses schismes ainsi que sa phase jihadiste contemporaine sont ici exposés.
Le nom dans la pensée hassidique
Cahiers de littérature orale 59-60, "Des Noms et des Personnes", Paris, Langues’O, INALCO. , 2006
ABSTRACT The multiplicity of meanings that a word can have is central to Hassidic thinking. Hassidism has its origins in eighteenth-century central Europe and cannot be dissociated from the importance that “extatic kabbalah” had in the thirteenth century ; according to it, the twenty-two consonants of the Hebrew alphabet are at the origin of the creation of the universe. The objective of the tserouf method, or “science of combining letters,” of Abraham Aboulafia is to provoke a state of prophetic consciousness by modulating secret divine names in a specific manner. In this light, the Hebraic names given to infants hold, by virtue of the letters that compose it, a divine force that can shape their destiny. With respect to the belief in the transmigration of souls – gilgul – it refers to the limited number of soul names originally created, which are reincarnated in children who wear the name of a deceased kin. RÉSUMÉ La multiplicité de sens que recèle un mot, est un aspect central de la pensée hassidique. Le hassidisme est né dans l’Europe centrale du XVIIIe siècle, indissociable de l’importance que prit la «kabbale extatique» du XIIIe siècle, selon laquelle les vingt-deux lettres consonnes de l’alphabet hébraïque sont à l’origine de la création de l’univers. La méthode du tserouf ou «science de la combinaison des lettres» d’Abraham Aboulafia a pour but de provoquer un état de conscience «prophétique» en modulant de manière spécifique les noms secrets divins. Dans cette optique, le nom hébraïque donné à un enfant comporterait, de par les lettres qui le composent, une force divine apte à infléchir sa destinée. Quant à la croyance à la transmigration des âmes ou gilgul, elle se réfère au nombre limité d’âmes noms créées à l’origine, qui se réincarneraient dans les enfants portant le nom d’un parent décédé.
Mots. Les langages du politique, 2019
Cet article interroge les modalités de nomination des partis islamistes autorisés à participer aux élections dans cinq pays (Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte et Turquie). Tandis que ceux-ci sont perçus comme les représentants d’un conservatisme religieux, leurs noms puisent dans des répertoires lexicaux forgés par deux formes de réformisme, l’islamisme de la Nahda et le développementalisme nationaliste. Ces noms énoncent la quête d’un modèle de développement dont l’authenticité s’appuierait sur une double volonté de concrétiser des normes islamiques à l’échelle nationale et de répondre aux revendications des populations locales. L’article montre néanmoins comment, en l’absence d’un tel modèle authentique, quatre mots issus du répertoire lexical réformiste (justice, développement, liberté et renaissance) sont employés comme des « principes correcteurs ». Il contribue ainsi à expliquer comment le pragmatisme de l’islam politique se pratique selon un triptyque de logiques légaliste, d’affirmation électorale et de distinction politique.
Origines de l’islam : le déni musulman
Un grand nombre de détracteurs musulmans persiste à nier l’évidence des acquis de la recherche historique, de ses découvertes nouvelles. Celles-ci invalident désormais et sans le moindre doute possible le substrat de la tradition musulmane dont les grandes lignes prévalaient naguère dans les milieux scientifiques. Ces découvertes semblent inacceptables pour ceux qui font prédominer leur foi – ou leur fantasme – sur la réalité que la science a mise au jour. Ils s’enferment donc dans des stratégies de déni, de contestation de leur valeur scientifique, de moralisation des débats, attaquant les messagers pour s’épargner de considérer les messages. Dans le sillage de nos récentes contributions sur l’avancée des travaux historico-critiques consacrés à la genèse de l’islam, un certain Ahmed Amine, historien autodidacte, s’est ainsi attaché à fustiger des thèses et des personnes qu’il qualifie arbitrairement « d’hypercritiques » dans une récente publication parue sur Oumma.com. Il y déplore la partialité supposée de ces chercheurs et leurs intentions présumées de « déconstruire » des consensus établis. Il reste que ce « droit de réponse » – c’est le titre de l’article et la revendication de son auteur – fait sursauter, tant cette notion recouvre en principe une situation spécifique à laquelle Ahmed Amine ne peut prétendre.
L'islam à l'épreuve de ses origines
Depuis quelques dizaines d'années, une véritable révolution est en marche dans les milieux de la recherche islamologique. Et pour cause, l'état actuel des connaissances historiques ébranle profondément l'historiographie musulmane des premiers temps de l'islam. Ces découvertes - qui s'affirment comme un enjeu majeur de l'islam contemporain - sont accablantes pour la crédibilité du discours musulman et appellent une réflexion de fond sur ses prétentions à l'historicité. Il n'est peut-être pas dans les prérequis du lecteur de verser dans l'étude historico-critique de l'apparition de l'islam bien qu'il puisse être, parfois malgré lui, témoin de contre-vérités proférées sur ce sujet. D'où l'intérêt de cet article qui s'attachera, en des termes simples, à poser des jalons notionnels au profit d'un large public en attente d'une pédagogie de vulgarisation : nous présenterons d'abord le récit des débuts de l'islam tel que l'historiographie musulmane le rapporte avant de le confronter à l'état actuel des connaissances historiques.
Comment nommer l’islam contemporain ? Questions épistémologiques et méthodologiques
Colloque AFSR "Comment nommer le religieux ? Enjeux confessionnels, politiques et savants", 2022
Cette communication est issue de questionnements sur la manière dont les sujets, les terrains, les acteurs et les objets de recherches portant sur l'islam contemporain sont identifiés et qualifiés. Cette question ne concerne pas que l’islam, elle est propre au travail de recherche et d’analyse qui donne sens aux observations de terrains. C’est pour tout chercheure une question épistémologique importante car la manière dont on nomme, détermine le regard mais aussi la lecture du sujet, du terrain, et la manière dont l’objet de recherche va être défini.
Origines de l'islam : écueil du discours musulman
Le traitement des origines de l'islam auquel se livrent certains conférenciers musulmans francophones met en lumière un discours dés-historicisé s'affranchissant des découvertes récentes en islamologie entre autres formes de repère académique. Des références de l'historiographie musulmane de valeur strictement confessionnelle sont employées à tour de bras et dévoyées pour être en quelque sorte réhabilitées comme « sources » historiques. A rebours des prétentions universitaires dont ils se prévalent, ces prédicateurs n'accordent aucune part de soin aux incontournables champs épistémologiques qui jalonnent l'étude de ce phénomène. Un double saut dans le registre du discours que je m'attèle à déplorer dans cet article.
Que penser de l'islam ?, 1909
Présentation de l'islam par Emile Brès de Jersey, missionnaire en Kabylie, 1909.