La noblesse occidentale à la fin du Moyen Age : bilan historiographique et perspectives de recherche (original) (raw)
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Ariane Boltanski, Alain Hugon, Les noblesses normandes (XVIe-XIXe siècles), actes du colloque international (Cerisy-la-Salle, 10-14 septembre 2008), Rennes, P.U.R., 2011, 391 p. http://www.pur-editions.fr
Gilles Chabaud (dir.), Classement, déclassement, reclassement de l’Antiquité à nos jours, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2011
L'appel à communication du colloque présentait la question du classement dans son ambivalence, entre classification et hiérarchisation, la première renvoyant principalement à l'idée de classement scientifique, la seconde à celle de classement social, afin d'envisager les interactions entre les deux. De ce point de vue, une difficulté apparaît immédiatement pour l'historien de l'époque moderne : en effet, si les contemporains de cette période catégorisaient ou ordonnaient les personnes, les familles et les corps 1 , ces formes de classement -au sens le plus général et neutre du terme -ne relevaient pas de critères classificatoires déterminés par une conception sociale du monde dans lequel ils vivaient. Les sciences sociales, et avec elles la question du classement social des individus, sont progressivement apparues avec l'émergence d'une conception autonome de la société 2 , détachée à la fois de l'idée d'ecclesia et de celle de royaume -les deux structures qui assurèrent successivement l'intégration de l'ensemble des corps à l'époque moderne -conception en partie antinomique de la pensée 1 Nous suivons Hélène Merlin-Kajman dans l'idée que « les hommes du XVII e siècle catégorisent plus qu'ils ne classent, et [qu'] ils le font selon une logique qui n'est pas -ou pas seulement -ontologique ». Voir son article ci-avant, « "Populace" : une simple affaire de classement ? ». Voir également dans ce même ouvrage l'article de Fanny Cosandey, « Classement ou ordonnancement ? Les querelles de préséance sous l'Ancien Régime », qui montre que les questions de rangs ne se comprennent que si on pense ces derniers en relation les uns par rapport aux autres, et non comme des classes prédéfinies et autonomes. 2 Voir à ce sujet Laurence Kaufmann et Jacques Guilhaumou (dir.), L'Invention de la société. Nominalisme politique et science sociale au XVIII e siècle, Paris, éd. de l'Ehess, 2003, coll. « Raisons pratiques », 14, notamment la présentation, p. 9-20.
Nobles et chevaliers en Europe et en Méditerranée (Moyen Âge - Temps modernes)
Cahiers de la Méditerranée, 2018
Élite reconnue, produite par les traditions, les sociétés, les pouvoirs, la noblesse et la chevalerie constituent un champ historiographique ancien et fécond, qui connait un renouvellement certain, dont attestent rééditions de travaux et publications récentes 1. Thème en vogue dans les années 1980-1990, la noblesse a été particulièrement appréhendée en tant qu'identité sociale spécifique 2 , en lien avec la construction des pouvoirs politiques 3 ou avec les concepts de guerre et d'honneur 4. Son étude passe aujourd'hui par le biais de travaux sur l'engagement militaire et religieux des nobles 5 , sur le milieu nobiliaire et les réseaux 6 , sur la généalogie 7 et sur les ordres militaires 8. Nobles et chevaliers en Europe et en Méditerranée (Moyen Âge-Temps modernes) Cahiers de la Méditerranée, 97/2 | 2018