Statistiques ethniques : l'effet boomerang (original) (raw)
Related papers
Des statistiques…, mais pourquoi diable « ethniques » ? [2009]
Article proposé au journal Le Monde, qui ne l’a pas publié (18 juillet 2009) Le débat français sur les statistiques identitaires se poursuit depuis des années. Deux approches s'affrontent : l'une considère que la connaissance approfondie de la diversité des identités est nécessaire à la lutte contre les discriminations dans la société réelle ; les autres considèrent que la mise en statistique créera des catégories de sens en fonction desquelles des politiques publiques seront désormais conçues et menées – transformant la société française en une addition de communautarismes. Pourtant ce n'est pas directement autour de la question de la lutte contre les discriminations que devrait être structuré le débat, mais autour du devoir de production de connaissances ; or les concepts utilisés sont ceux-là mêmes que l'on prétend combattre.
Pour une approche pragmatique des" statistiques ethniques
Sylvain BROUARD, Sciences Po Bordeaux, SPIRIT Vincent TIBERJ, Sciences Po, CEE Le débat français sur la question des « statistiques ethniques » est trop souvent animé par des controverses de principe et des procès d'intentions au détriment d'une approche pragmatique. A notre sens, ce débat marque une forme de dualisation entre d'une part le monde abstrait d'une république où les idéaux qu'elle défend s'imposeraient d'eux-mêmes et d'autre part le monde réel des discriminations au quotidien. Ce n'est pas parce que la constitution reconnaît l'égalité de tous les citoyens quelle que soit leur religion, leur« race » ou leur opinion, que la société française les traite de manière égale ou que celle-ci ne doit pas chercher à connaître sa diversité religieuse, ethnique ou politique ainsi que les discriminations que cette diversité suscite.
Statistiques ethniques et citoyenneté
2008
A la suite de l'article publie en juin dernier par Mirna Safi sur l'usage des categories ethniques en sciences sociales, le sociologue et demographe (...)
Statistique ethnique, légitimité politique et changement de régime
Critique internationale, 2009
La statistique ethnique a toujours été un objet de conflits politiques. Question polémique dont l'actualité ne se dément pas, elle cons-titue l'un des thèmes de la statistique les plus traités et les plus documentés par les sciences sociales, et bénéficie d'une diffusion qui s'étend bien au-delà des cercles de spécialistes. Initiés et guidés par des enjeux politiques, les tra-vaux portant sur la statistique ethnique peuvent être répartis en trois grands courants qui se sont développés durant la même période, en France, dans les pays anglo-saxons et au niveau international. Le courant français s'est structuré à la fin des années 1980 autour de la question du relevé, dans les enquêtes statistiques, de l'origine de la population issue de l'immigration. La controverse ne portait pas sur la construction des indices, mais sur le caractère réifiant des catégories ethniques utilisées. Les travaux réalisés au rythme des débats publics ont suivi deux phases distinctes, l'une renvoyant à l'intégration des immigrés dans la société française, l'autre, aux discriminations. L'introduction dans les statistiques d'un élément ayant trait à l'ethnicité rompait avec la tradition française, qui, conforme au modèle jacobin et républicain, ne reconnaissait pas de communauté autre que celle des citoyens. Dans les dénombrements français, aucune question relative à l'origine ethnique et à la culture, langue et religion comprises, n'était donc 1. Le terme de statistique ethnique utilisé ici recouvre également ce que l'on désigne par les termes de statistique des nationalités ou des minorités.
L'ethnicité comme rapport social
Mots, 1996
L'ethnicité comme rapport social Le point de départ de ma réflexion est simple : l'ethnicité existe. Cela repose sur un sentiment diffus que je ressens depuis fort longtemps... aujourd'hui j'en suis plus convaincue que jamais. L'ethnicité constitue un fait social qu'on a intérêt à reconnaître et à appréhender, dans ses dimensions objectives et subjectives.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2004
La statistique aime les grands nombres et les grands espaces. Rimbaud aimait aussi ce qui est grand : en quête des paysages d'Europe, d'Asie ou d'Afrique, il a rêvé le monde entier avant de se lancer dans l'exploration. En quête de connaissance, il a abordé la plupart des disciplines, littéraires, artistiques, techniques, en dévorant les dictionnaires et les manuels. En quête de communication, il a maîtrisé beaucoup des langues européennes dont l'anglais, l'allemand et le russe et certaines des langues africaines. En quête d'écriture, il a lu et assimilé les auteurs anciens et modernes et fait le tour de toutes les écoles littéraires, de Virgile à Baudelaire. En quête de fortune, il s'est essayé à divers gagne-pain, de l'enseignement au commerce. Il fait songer à un Bouvard qui serait fulgurant ou à un Pécuchet qui serait génial.
Des effets de l’ethnocentrisme sur les politiques redistributives
2006
Ce commentaire sur l'article de John Roemer et Karine Van der Straeten «Politiques sociales et immigration en France: une analyse des opinions et des comportements électoraux» souligne les apports de l'article en le positionnant par rapport aux études comparées et interdisciplinaires sur ces questions et développe quatre points. Tout d'abord,(1) il est important de ne pas assimiler préjugé raciste et opinions sur l'immigration.