« Le Notre Père commenté par Cyrille d’Alexandrie et ses disciples de la tradition non-chalcédonienne », dans Lire le Notre Père avec les Pères, D. Vigne (éd.), Parole et Silence, Paris, 2009, p. 319-341. (original) (raw)

"Thomas a Kempis parmi les saints Pères de Russie", in: Renouveau Patristique et Œcuménisme. Sous la direction de Marie-Anne Vannier, Paris, Beauchesne, 2017, pp. 155-168.

The present study examines the overall positive reception of Thomas a Kempis’ "Imitation of Christ" (IC) by the “Russian orthodox Church Fathers” from the 17th century until today. Serious questions remain as to the attribution of a Ruthenian adaptation of it to the young Peter Mohyla (1623), preserved in a unique manuscript of 1661. In turn, the Slavonic translation by Udrişte Năsturel, printed in 1647 in the Wallachian orthodox monastery of Dealu, found easily its way to Russia over Mount Athos and Kiev. It was eagerly read and copied in Russian monasteries. New translations appeared before the end of the century and throughout the whole 18th and 19th century. For most of the period, the popularity of IC was unanimous and spontaneous, without any catholic propaganda behind it. It was translated, copied, edited, reedited, spread and recommended by a very diverse orthodox readership: by monks and clerics, startsy and bishops, many of them saints (Dimitri of Rostov, Filaret Drozdov, Makarij of Optina, Parfenij of Kiev), nobles and intellectuals, theology professors, religious philosophers, orthodox freemasons, poets and writers, from Pushkin to Tolstoy. Some of them even suspected a Greek, and therefore orthodox, origin of IC. Quotes of IC appeared alongside those of Church Fathers and classical authors of Eastern spirituality. In this crowd of readers, though, one big exception must be noted, St. Ignatius Brianchaninov, who was ferociously opposed to the book, as to Western spirituality in general, an attitude very different from that of St. Theophan the Reclus, who was convinced that we should be very cautious in judging someone else’s religious experience.

Michel Henry, lecteur des Pères de l’Église

Revue des sciences philosophiques et théologiques, 2016

Le présent article s’intéresse à "Incarnation" de Michel Henry comme témoignage d’une lecture philosophique contemporaine des « Pères de l’Église ». L’analyse porte d’abord sur la façon dont l’auteur construit les rapports entre les chrétiens et l’hellénisme par l’usage matriciel du Discours de Paul à l’Aréopage, selon une lecture créative. Elle traite ensuite de l'absorption henryenne du « consensus des Pères » compris comme « la séquence idéelle » du combat pour la réalité de l’Incarnation. Elle met enfin en évidence l’appropriation problématique de la pensée d’Irénée, de Tertullien et d’Augustin par l’exégèse philosophique. Michel Henry apparaît comme un exégète iconoclaste des écrivains ecclésiastiques des premiers siècles, qui rend moins justice à ses autorités qu'il n'en renouvelle la compréhension en la ressourçant à son système philosophique.

M. DULAEY, « L’Évangile de Jean et l’iconographie : Lazare, la Samaritaine, et la pédagogie des Pères », dans Cr. BADILITA, Ch. KANNENGIESSER (éd.), Les Pères de l’Église dans le monde d’aujourd’hui, Colloque de Bucarest, 7-8 octobre 2004, Paris-Bucarest 2006, p. 137-164

Les miracles rapportés par Jean dans son Évangile pour conduire l’homme à la foi sont ceux qui occupent la première place dans l’iconographie. Ces récits étaient mis en relation avec les sacrements de l’initiation chrétienne, d'où leur popularité et leur place dans l'art funéraire

Les Pères grecs dans les dialogues œcuméniques entre les églises syriaques, in: A. Schmidt-D. Gonnet SJ (eds.), Les Pères grecs dans la tradition syriaques. Paris 2007 (Collection Ètudes syriaques 4), 149-169.

Parler des « Pères » dans les dialogues oecuméniques donne un sentiment étrange, car chaque Église a des critères différents pour définir ses saints. Par exemple, la tradition catholique romaine a défini quatre conditions nécessaires pour reconnaître un « Père de l'Église » : antiquitas, sanctitas vitae, doctrina orthodoxa et approbatio ecclesiae. Si « antiquité », qui renvoie à l'Antiquité tardive, est un terme clair, les Églises discutent sur la sainteté de leurs théologiens respectifs et sont naturellement en désaccord sur la « doctrine orthodoxe » et, du coup, sur l'« approbation de l'Église ». Un des obstacles les plus difficiles sur le chemin vers l'unité des chrétiens est l'existence d'anathème contre les docteurs des Églises. De fait, un Père peut être considéré comme saint par une Église et hérétique par une autre. Le pauvre homme est alors simultanément un « saint hérétique » et un « hérétique saint ».