LES SOPHISMES MIGRATOIRES ET LA RÉPUBLIQUE [Migration fallacies and the Republic] (original) (raw)

Migrations & Metissages || Rêver-pays

2006

Si tout pays, tout endroit de la terre est destiné à devenir un "lieu", où l'on viv Relation du Tout-monde", comme le suggère Edouard Glissant, le fait d'être ici ou l ou dans son pays natal (si on en a un) ne devrait pas, ne devrait plus (un jour) con une différence fondamentale. Mais le passage sera-t-il facile ? Est-ce un processus à se produire de façon naturelle ? Peut-être. Car certaines réalités qui amènent dan direction peuvent s'imposer. Ainsi en est-il en Martinique pour la conscience de l antillaise, selon Glissant : ... Il y a un moment où on prend conscience des choses parce qu'on est sursaturé. Et ce moment arrive par exemple pour la banane. Et ce moment-là est arrivé pour la conscience de l'identité antillaise. Pourquoi ? Parce qu'on sait qu'il y a maintenant les Haïtiens, les Jamaïcains, les Cubains et que bon si on fait quelque chose avec eux on va les changer et ils vont nous changer, ça c'est évident. On ne sera plus des êtres bifides franco-créoles. Mais on sera des êtres caribéens, c'est à dire multiples... On commence... Pourquoi on en prend conscience ? Parce qu'ils vont jouer au football en Haïti ou à la Jamaïque, qu'ils vont en tourisme à Cuba, qu'ils vont faire de la chasse en Haïti, qu'ils vont faire le carnaval à Trinidad, qu'ils vont faire du commerce de pacotillage avec toute la région, qu'ils vont aller acheter des choses à Miami, il faut les vendre à Fort de France, etc-Donc toute la situation fait que la collectivité martiniquaise sent qu'elle n'est pas tellement encore entrée dans ce circuit, donc elle sent qu'il y a un problème, et le problème c'est le problème du caractère bifide, du caractère français'. Mais cela peut aussi ne pas être facile, pour toutes sortes de raisons. Ainsi la Mar illustre aussi une situation conflictuelle entre un statut encore dominé par la Fra l'Europe et cette ouverture sur les Caraïbes, tandis que se profilent d'autres t domination. Alors comment penser cette ouverture? Le vieux guerrier me laisse entendre: ... si l'imaginaire de l'Un regarde la Caraïbe, il pensera fédération ou confédération à l'occidentale et dira: Tâche impossible dans ce chaos ! ... Si l'imaginaire que j'appelle de mes voeux regarde la Caraïbe, il cherchera les invariants de ce chaos, les lois de ce désordre, les rythmes de ce maelstrom, et y devinera un espace d'humanisation virtuelle dans une intelligence de réseaux. M. Glissant dit déjà cela, tu dis ? ... (un temps, il revient). .. Beaucoup de valeurs ont des espaces communs mais aucune n'a vocation à s'étendre à l'ensemble des peuples. L'accroire serait nier l'idée de diversité. Une valeur ne vaut que répercutable dans l'infinie diversité des assises culturelles préservées. Ou alors, mise en conjonction non synthétisante avec diverses valeurs. .. (// rit). .. Bouquet garni, mon fi.-Inventaire d'une mélancolie.

Républicanisme, immigration et design institutionnel

Raisons politiques, 2007

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Logiques migratoires réunionnaises

Journal des anthropologues

Réunionnais viennent s'installer en métropole à la recherche d'un emploi ou entreprendre une formation. Les attentes de ces premiers migrants sont considérables. Au-delà d'un simple travail, ils viennent y chercher aussi la confirmation de leur identité française. En effet, à cette époque, le voyage pour la France a la valeur d'un rite initiatique, celui d'achever la personnalité 6 des individus. A l'arrivée en France, les déceptions sont à la hauteur de leurs attentes car les Réunionnais subissent des discriminations identiques à celles des travailleurs étrangers. Le mouvement se poursuit cependant et l'immigration de travail se transforme rapidement en immigration de peuplement. A partir des années soixante-dix, un éveil des consciences diffus en rapport avec la réalité hybride qu'ils projettent dans l'espace public, Logiques migratoires réunionnaises

L'INDIGÉNISME AU BRÉSIL MIGRATION ET RÉAPPROPRIATIONS D'UN SAVOIR ADMINISTRATIF

L'INDIGÉNISME AU BRÉSIL MIGRATION ET RÉAPPROPRIATIONS D'UN SAVOIR ADMINISTRATIF, 2000

Cet article se propose d'analyser les relations entre l'anthropologie et l'indigénisme au Brésil. Pour cela, il retrace le processus de migration des savoirs indigénistes depuis leur contexte d'origine au Mexique jusqu'au Brésil, et les transformations qu'ils connaissent au cours de leur trajectoire jusqu'à aujourd'hui, en s'appuyant sur la notion de « traditions de savoirs » pour la gestion des populations qui se sont développées à partir de l'époque coloniale. Cette approche participe d'une anthropologie du colonialisme, en ce qu'elle étudie les conceptions de la diversité culturelle des populations dans les administrations publiques brésiliennes et les façons de gouverner celles-ci. MOT-CLÉS : indigénisme, histoire de l'anthropologie, colonialisme, administration publique, Brésil, Indiens. ABSTRACT : This article proposes to analyse the relationships between anthropology and indigenism in Brazil. To do so it considers the migration process of indige-nism as a form of knowledge from the Mexican political field to the Brazilian. It affirms that this kind of knowledge had its reception considerably inflected by « traditions of knowledge » for governing populations which developed from colonial sources through time. This analytical perspective is part of an anthropology of colo-nialism, since it takes as its object Brazilian public administration considering some of its aspects as technologies for the government of multicultural populations. ZUSAMMENFASSUNG : In diesem Artikel werden die Beziehungen zwischen Anthro-pologie und Indigenismus untersucht. Es wird gezeigt, wie Indigenismus aus seinem ursprünglichen Kontext (Mexiko) bis nach Brasilien gelangt ist, welche Verände-rungen dabei bis heute eingetreten sind, und inwieweit der Begriff der « Traditionen des Wissens » mit der Beherrschung von Bevölkerungsgruppen zusammenhängt, die seit Beginn der Kolonialzeit entstanden sind. Dieser Ansatz ist insofern Teil einer Anthropologie des Kolonialismus, als dabei auch untersucht wird, wie in der öffent-lichen Verwaltung Brasiliens das Konzept der kulturellen Vielfalt bei verschiedenen Bevölkerungsgruppen berücksichtig wird, und wie sich diese Erkenntnis auf die Regierungspraxis gegenüber diesen Gruppen auswirkt. STICHWÖRTER : Indigenismus, Geschichte der Anthropologie, Kolonialismus, öffentliche Ver-waltung, Brasilien, Indianer.

LA POLITIQUE DE L'IMMIGRATION ET DE LA NATIONALITE

Exposé basé sur les articles et le rapport de Patrick Weil. Bref historique : Pays de faible natalité, la France a été largement ouverte à l'immigration étrangère, qui a régulièrement été supérieure à l'émigration depuis le début du 19 ème siècle, sauf de 1851 à 1872 et de 1931 à 1936. On comptait 1 150 000 étrangers en France en 1911, soit 2,8% de la population, chiffre qui est passé à 2 891 000 en 1931, soit 7%. En effet, au lendemain de la Première Guerre mondiale, la perte de nombreux hommes et la nécessité de reconstituer l'économie nationale ont entraîné la mise en oeuvre d'une politique d'immigration. Ainsi, aux contingents de Belges venus spontanément au cours du 19 ème siècle dans la région du Nord ont succédé de fortes vagues d'immigrants italiens (35% du total des étrangers en 1931), polonais (20%), espagnols (15%), ainsi que beaucoup d'immigrants des pays d'Europe centrale ou orientale. Ces étrangers venus en France entre les deux guerres formèrent souvent de véritables «colonies» (Italiens des villages agricoles en moyenne Garonne, Polonais des cités minières du Nord et du Pas-de-Calais ou de la Lorraine), conservant leur langue et leurs traditions, avec le secret espoir de retourner dans leur pays. Après la seconde guerre mondiale la nature et les formes que prit l'immigration changèrent de manière assez importante comme nous allons le voir de manière développée par la suite. La politique de l'immigration et de la nationalité est une politique publique qui, durant très longtemps, n'a pas existé de manière formelle. En effet si l'on considère qu'une politique publique est à la fois un projet et un processus de changement de la réalité, force est de constater que de projet il n'y eut pas. Certes la question de l'immigration était régulièrement posée aux autorités publiques mais c'était toujours de manière ponctuelle et conjoncturelle et surtout, de fait, traité comme tel. Jusqu'au milieu des années 30 chaque ministère concerné prend au « coup par coup » les décisions appropriées quand la question de l'immigration est soulevée. Les ministères concernés sont le plus souvent ceux de l'Intérieur, des Affaires Etrangères, du Travail. Ce n'est qu'après qu'apparaîtra une politique générale de l'immigration.

MORMONISME ET MIGRATION

hal.inria.fr

Commandées par décret prophétique dans ses débuts et aujourd'hui admise comme un phénomène endémique inévitable (bien que déconseillé par sa hiérarchie), les migrations sont un élément clé dans la compréhension du Mormonisme et plus largement des organisations religieuses transnationales. Le cas du Mormonisme, héritier d'une véritable « tradition migratoire » offre à l'analyse scientifique un objet des plus intéressants pour comprendre l'étroit rapport entre migration et religion. Un rapport qui à nos yeux apparait comme « complémentaire ». D'abord parce que ces mouvements religieux ont eu besoin historiquement et auront besoin à l'avenir de ces flux migratoires pour maintenir leur vitalité. Et ensuite parce qu'il apparait clairement que ces religions transnationales peuvent offrir à leurs membres migrants un véritable « filet de sécurité » capable d'amortir les chocs et les chutes récurrentes tout au long des diverses étapes du processus migratoire.