Figuration et configuration de quelques espaces insomniaques : de l'image mentale à l'image technique (original) (raw)
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Fictions d’art : des espaces pensifs
Revue Critique De Fixxion Francaise Contemporaine, 2014
Depuis le début des années 1990, la vogue des récits dont le personnage ou le narrateur sont des peintres 1 , des critiques d'art ou des historiens 2 , les fictions où l'oeuvre plastique, réelle ou imaginaire, est l'objet de la diégèse 3 , où l'intrigue concerne les milieux de l'art à travers l'histoire 4 , ne faiblit pas. Des éditeurs et des collections leur font une place privilégiée, des écrivains s'en font une spécialité (Christian Garcin, Adrien Goetz, Patrick Roegiers) ou entretiennent la pratique comme un fil rouge de leur oeuvre (Pierre Michon, Gérard Macé, Pascal Quignard), tandis que des historiens de l'art accomplissent l'excursion fictionnelle avec conviction 5. Ces livres, romans, essais, proses imaginatives, qui traversent les genres, du polar à l'hommage en passant par la satire ou l'érotisme 6 , sont souvent l'occasion pour leurs auteurs de décrocher un prix. Cette tendance ne concerne pas seulement l'aire française et francophone, notamment pour ce qui est du genre des "art history mysteries" (Ian Pears, Jonathan Argyll series) et de l'usage de l'objet d'art dans la fiction 7. Ces ouvrages participent d'un goût pour le savoir-que l'on constate dans la fiction en général comme en témoigne le succès d'une collection comme "Fiction et Cie" et les nombreux échanges de la littérature contemporaine avec l'histoire, l'anthropologie, les sciences cognitives, les sciences de l'environnement, etc.
Le rêve entre imagerie et narrativité
Cet article examine la forte composante visuelle du rêve et compare le rêveur à un adolescent engagé dans un jeu vidéo à la première personne. La fonction symbolique du rêve serait le pendant de la fonction métaphorique de la conscience éveillée, le rapport du langage à l'image étant inversé. Favoriser le jeu interprétatif a de tout temps été le rôle premier du rêve.
Imaginaire, espace précieux et méditation
2017
Dans cet article je développe une expérience d’accompagnement de sujets soumis plus ou moins souvent et durablement à la rêvasserie. Je montre comment le retour à une meilleure concentration leur a permis un gain considérable de forces ainsi qu’une meilleure estime d’eux-mêmes. Je fonde ma démonstration sur deux témoignages d’accompagnements qui se sont étalés sur plusieurs années. Il s’agissait de faire face à des dysfonctionnements comportementaux considérables qui perturbaient gravement la vie de ces personnes. Cependant j’ai pu accompagner de nombreux autres sujets sur des périodes bien plus courtes. Les dysfonctionnements induits par une rêvasserie systémique étant bien moins étendus. Deux niveaux de développement, l’un que je voudrais concis et explicite, l’autre destiné à ceux qui souhaiteraient approfondir la question tant du point de vue des neurosciences (aspects cognitifs) que du point de vue philosophique (qu’est-ce que la conscience ?)
De l'autre côté du miroir de l'imagination : Imagination et imagerie mentale
Bulletin d’analyse phénoménologique, 2017
L'imagination est un sujet très débattu au sein de la philosophie contemporaine. Une question spécifique concerne le périmètre de l'imagina-tion et s'attache à étudier quels phénomènes mentaux nous pouvons légi-timement considérer comme imaginatifs. Selon une idée répandue, l'imagerie mentale est une figure de l'imagination qui présente des similarités avec la perception — ce qui a été appelé « imagination sensorielle ». Dans cette contribution, nous remettons en cause cette idée, plus tenue pour acquise qu'analysée. À travers une discussion des thèses défendues par Alan White, l'un des rares auteurs qui soutiennent que l'imagerie mentale n'est pas imaginative, nous montrerons qu'il convient de distinguer deux sens de la notion de l'« imagerie mentale ». Si selon un premier sens, l'imagerie men-tale peut être assimilée à l'imagination sensorielle, il faut faire remarquer que selon le second sens, l'imagerie mentale ne constitue pas un phénomène spécifiquement imaginatif. Nous montrerons en outre comment le fait de négliger la distinction entre les deux sens embrouille les discussions sur l'imagination, quand l'imagerie mentale est invoquée. Notre hypothèse est que cette distinction est la clé d'une meilleure compréhension du domaine de l'imagination.
Les images psychiques selon S. Augustin
In: D. Lories & L. Rizzerio, eds., De la phantasia à l’imagination, Louvain-Namur-Paris-Dudley (Ma), Éditions Peeters / Société des Études Classiques ("Collection d’études classiques" n° 17), pp. 103-136, 2003.
Le thème de l'image est évidemment très riche chez S. Augustin. Depuis l'Image première qu'est le Verbe de Dieu, la création s'effectue par mode d'exemplarisme et participation, et le monde est un ensemble d'images, au sens exact de ce terme, car une image est une ressemblance (similitudo), mais qui doit de plus procéder d'un modèle par dérivation 1 . Les créatures portent ainsi les traces ou empreintes (vestigia) de Dieu. De plus, certaines d'entre elles, les choses sensibles, laissent leurs traces, similitudes ou images en nous qui les percevons. C'est à ces dernières que nous allons nous intéresser. Deux points méritent en effet d'être mis en lumière. En premier lieu, pour désigner ces images psychiques, les auteurs latins chrétiens en général, et Augustin tout particulièrement, ont usé d'un vocabulaire (phantasia, phantasma, imaginatio, etc.) qui existait certes déjà, mais qui n'avait pas cette fréquence et cette importance dans la littérature païenne romaine. L'essor du lexique philosophique de l'imaginaire en latin semble lié à celui de la pensée chrétienne. En second lieu, Augustin déploie, en faisant jouer un rôle essentiel aux images, une analyse très fine de la perception, qui ouvre des perspectives sur ce que l'on appelle aujourd'hui l'intentionnalité et la temporalité de la conscience, et cela aussi doit retenir notre attention.
L’IMAGE-FENTE : DE L’EXPÉRIENCE ESTHÉTIQUE À L’ÉMANCIPATION ÉTHIQUE DANS LE DÉCALOGUE
Tadeusz Lubelski, Ania Szczepanska (dir.), La double vie de Krzysztof Kie¬lowski, actes du colloque des 1er et 2 avril 2016, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, site de l’HiCSA, mise en ligne le 30 septembre 2017., 2016
Il y a deux grandes portes pour entrer dans ce labyrinthe de signes et de sentiments humains que constitue Le Décalogue. On peut y entrer le regard chargé d’un savoir qui lui est extérieur et dont on va chercher des échos ou des reflets dans le scénario, comme on étudierait la mécanique allégorique d’un mythe ou d’une parabole.
Textures, couleurs, lumière et autres arrangements de la perception
Anne Beyaert-Geslin, « Texture, couleur, lumière et autres arrangements de la perception », dans Protée vol. 31 n°3 Lumière(s) (M. Renoue dir.), hiver 2003-2004, pp. 81-90. Texture, couleur, lumière et autres arrangements de la perception Je recule devant la difficulté en élevant un palais d'abstractions. Je bronche devant l'obstacle, comme tant ont peur de l'autre et de sa peau. Comme tant ont peur de leurs sens et réduisent à rien, à la table rase de l'immangeable, la somptueuse queue de paon virtuelle et pliée du goûter. Michel Serres, Les cinq sens.
Poétique de l’image. Structure diaphane et phénoménologie de l’inapparent
DOAJ (DOAJ: Directory of Open Access Journals), 2014
Poetics of the image. Diaphanous structure and phenomenology of the unapparent The study focuses on a dimension concerning the status of the image as a diaphanous structure. It involves both a hermeneutical and a phenomenological approach which aims to set the guidelines to a poetics of the image by inquiring the function of the image in the foundation of the original significance. Does it open a horizon of the presence in the occurrence of an infra-textual phenomenon? In other words: that what pre-signifies, as absolute origin, does it give itself for comprehension in "the flesh" of an image, in a speaking configuration? How could we intercept, beyond the poetical body, but through its signifying language, the unimaginable image of the poetal flesh, in the uncertain place where something appears in the perspective opened by a new point of view? In this case, the white comprehension implies an apophatic experience or a phenomenology of the unapparent. It should retrieve the way between what affirms and what covers, the body of an intermediate image between what is proposed for the speaking and the apparition of the significance itself: an oblique itinerary which intercepts the eternal (re-)initiation of the poetal saying.
AAC Imaginaires et imageries des lieux de fictions litteraires
APPEL À COMMUNICATIONS Colloque international « Imaginaires et imageries des lieux de fictions littéraires : appropriations et adaptations intermédiales et spectaculaires (XIX e-XXI e siècles) 13 novembre 2025 à l'Université d'Artois 11 mars 2026 à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3 Organisé par Marion Brun (UPVM3), Marie-Astrid Charlier (UPVM3/IUF) et Marie-Clémence Régnier (Université d'Artois) Lors de la sortie en salles des adaptations des Trois mousquetaires (2023) et du Comte de Monte-Cristo (2024) d'Alexandre Dumas par Martin Bourboulon, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière respectivement, la critique, la presse et les spectateurs ont salué le traitement spectaculaire des lieux des fictions romanesques dans des décors monumentaux travaillés par Stéphane Taillasson, primé aux Césars (2024). Ces adaptations donnent littéralement "lieu(x") à des médiations in situ qui mettent les lieux de la fiction littéraire, puis ceux de sa nouvelle traduction médiatique, sous les feux de la rampe : ainsi des escape-games, jeux de piste et de chasse au trésor à Paris ou bien à Étretat, "sur les pas de Lupin", dans le sillage du lancement du Lupin de Netflix. Il faut dire que les médiations culturelles et touristiques sont favorables aux lieux dans un contexte où l'immersivité, portée par la réalité virtuelle, les effets spéciaux, se développe. Dans les industries culturelles et créatives, ces médiations sont prisées et alimentent des "injonctions" façonnant notre culture visuelle et matérielle à partir d'adaptations audiovisuelles tirées des oeuvres littéraires classiques, particulièrement nombreuses et attirantes, en France notamment. Cet engouement pour les lieux de fictions littéraires doit être replacé dans une histoire longue de la représentation intermédiale et de l'adaptation en régime médiatique, du XIX e siècle à nos jours. Adaptations théâtrales et plus largement scéniques, affiches artistico-publicitaires, cartes postales, livres illustrés, nombreuses sont les pratiques qui, tout au long du XIX e et du XX e siècles, participent à ce qu'on peut appeler une culture visuelle du lieu littéraire.