Venise et l’empire carolingien. Relations économiques et monétaires à partir de l’analyse des monnaies (original) (raw)
Related papers
«Cahiers del la Méditerranée», 84 (2012), pp. 381-410, 2012
There is an almost complete series of 132 analytical balances of trade of the different customs of Venice from 1769 to 1800. The series is known since an essay in 1936, which contains however some interpretative mistakes that have been repeated since, without criticism. This paper proposes a new understanding of this source on the basis of an unachieved research project of the 1990s, which aimed at transcribing the integrality of this source in a data-base and to put it at the disposal of the public. The source is replaced here in a broader context since the 1680s. After a brief description of the customs system of the last century of existence of the Republic of Venice, and a presentation of this source, of its limits and potentialities, providing some examples, the paper analyses some of the problems created by the a-critical use of some informations of this series, such as the price of the items (a virtual value, thus an account fiction), the places stated as origin or destination of the goods (corresponding sometimes to the closest stage), the “German” market, the goods in transit, which can produce a false image of the trade movement of Venice if they are not interpreted and corrected through complementary information drawn from other Venetian sources and a comparative check with other exterior sources. Il existe une série presque complète de 132 bilans commerciaux analytiques des différentes douanes de Venise pour les années 1769-1800. Elle est connue depuis un essai de 1936, qui contient toutefois des erreurs d’interprétation repris sans critique par la suite. Cet article en propose une relecture à partir de l’expérience acquise au cours d’un projet mis en chantier dans les années 1990, mais resté inachevé, qui visait à transcrire l’intégralité de cette source dans une base de données d’accès public. Cette documentation est replacée ici dans un contexte plus large, à partir des années 1680. Après une description sommaire du système douanier du dernier siècle d’existence de la République de Venise et de cette source, présentée avec ses limites et ses potentialités, et illustrée à partir de quelques exemples, l’article analyse quelques problèmes créés par un usage acritique de certains types d’informations, comme le prix des marchandises (une valeur virtuelle, fiction comptable), la question des places indiquées comme départ ou comme destination (qui correspondent parfois à l’escale la plus proche), le marché « allemand », les marchandises en transit, qui peuvent engendrer une représentation déformée du mouvement commercial de Venise si elles ne sont pas interprétées et corrigées à la lumière d’autres sources vénitiennes et par une vérification comparative avec d’autres sources extérieures.
Venise et l'économie Atlantique à la fin du XVIIIe siècle. Le cas des perles de verre
2019
Cette contribution se propose d’étudier les liens commerciaux entre Venise et l’espace économique atlantique à la fin du XVIIIe siècle. La Serenissima, placée dans une Méditerranée qui n’est plus centrale dans le commerce mondial, traverse depuis le début du XVIIe siècle une période de déclin relatif. Pourtant, Venise demeure au XVIIIe siècle une ville industrielle, caractérisée par une production de verre encore importante, soutenue par le succès spectaculaire des perles de verre sur les marchés internationaux. Exportées notamment au Levant et vers l’Atlantique, les perles de verre vénitiennes sont utilisées par les négociants de l’Europe occidentale pour le commerce d’esclaves. Grâce à l’analyse de la série Registri des archives des Cinque Savi alla Mercanzia de Venise, cette contribution propose une première analyse macroéconomique des flux d’échanges commerciaux entre Venise et les économies atlantiques à la fin du XVIIIe siècle et montre l’importance des perles dans les exportations de Venise vers le Ponant. Ensuite, le croisement des Registri vénitiens, des données de la balance du commerce française issues du projet ANR Toflit18 et des balances du commerce portugaises permet de préciser les différents marchés atlantiques, que les sources vénitiennes ne différencient pas. De plus, les manifestes des navires sortis de Venise permettent d’individualiser un premier groupe d’opérateurs qui gèrent ces échanges et de montrer le lien direct entre marchands-producteurs de Venise et esclavagistes portugais. Le cas des perles vénitiennes au XVIIIe siècle permet donc d’étudier comment des économies en déclin peuvent continuer à profiter des échanges commerciaux mondiaux, en se spécialisant dans la fabrication de biens de haute qualité ou de niches. Cette étude apporte ainsi une contribution au renouveau historiographique en cours qui tende à nuancer la thèse braudélienne du déclin de la Méditerranée. Plus spécifiquement, il contribue à réévaluer le rôle de la péninsule italienne dans les échanges mondialisés de l’époque moderne.