Noces simulées, noces dissimulées (original) (raw)

Noces gitanes: ostentation et dissimulation

In Gypsies' weedings, songs, dances, ways of dressing and of standing combine in a particular artistic expression. The singular cadence and lyrics of Alborea, the nuptial song par excellence, reveal a seemingly secular identity while, in reality, all these practises are borrowed from non-Gypsy local traditions. It's the case with two Gypsy religious celebrations depicting the marriage between Christ and Virgin Mary, and that so "gypsies" rituals actually rooted in non-Gypsy local traditions. They thus create and reify bonds inside their community while reaffirming their place and specificity within Spanish society. Whether real or symbolic, the boundary expressed during wedding rites is essentially built through the other's eyes, the one who ignores the deep internal issue of such practices: the Gypsies cultural intimacy, that which ultimately individualizes them.

Nuits intimes et inimitiés nocturnes

Miranda, 2020

Réfléchir sur la nuit et l'intime pose immédiatement la question de savoir pourquoi la nuit peut être associée à cette notion. Sans doute des clichés s'imposent-ils d'emblée, ceux de la nuit maternelle, réconfortante, douce et chaleureuse, moment du repli, du repos, du sommeil, de la régression en enfance apportée par le sentiment océanique d'une heureuse fusion, douce nuit, sainte nuit, tout est calme, rien ne bruit. Mais que signifie cette intimité ? Sans doute John Field, en inventant la forme musicale du nocturne, y at -il associé la subjectivité et une profonde émotion comme le rappelait Liszt en 1859 1. Le piano murmure et chante sans parole, la parole étant remplacée, refoulée par la musique, par l'inexprimable, de ce qui ne veut pas se dire, de la rêverie muette, pudique, du désir à peine entrevu, effleuré, vapeur légère que les phrases simples, reprises, répétées, variées, retrouvées, insistantes et troubles dessinent. On ne saurait analyser le charme de cette spontanéité, de ce jeu léger d'une rêverie dans laquelle on se perd, évocatrice d'un silence et d'une douceur sans effort. Selon Liszt, personne n'a su retrouver après lui un tel langage de l'inexprimable, plein de caresses et de bercements, comme le va-et-vient régulier d'une barque qui se balance ou du mouvement d'un hamac. On assiste à la mise en place d'une musique de l'intimité et de l'évasion, créant une ambiance de nostalgie, de paresse langoureuse et de féminité si l'on en croit Paul Bourget dans ses Nouveaux essais de psychologie contemporaine (1885). Voilà bien l'image d'une intimité domestique, du retrait qu'impose la nuit pour se réfugier dans la maison protectrice et pour se replier sur soi dans une amicale familiarité avec soi-même. « Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche. 2 » 2 « Tendre est la nuit » écrivait Keats dans son Ode à un rossignol, vers repris par Francis Scott Fitzgerald pour intituler un de ses romans (1934). Celle que Hölderlin appelle « die Schwämerische », la rêveuse, mais aussi l'essaimeuse (car schwärmen c'est aussi essaimer), car elle est un réservoir inépuisable d'amour, de mystère, de rêverie, de mélancolie, de tendresse et de nostalgie, la nuit, a trouvé dans le chant du rossignol sa plus belle illustration. Théophile Gautier en donne dans son roman Mlle de Maupin une vibrante illustration. Le ciel, quoiqu'il fît tout à fait nuit, avait une clarté presque égale à celle du plus beau jour ; il était si profond et si transparent que le regard pénétrait aisément Nuits intimes et inimitiés nocturnes Miranda, 20 | 2020 Nuits intimes et inimitiés nocturnes Miranda, 20 | 2020 RÉSUMÉS La nuit porte en elle le langage de l'inexprimable. Harmonieuse, maternelle, profonde, elle ouvre aussi les portes de l'abîme. Forçant à plonger dans l'inconnu, elle en expose les affres et les tourments. Les fenêtres répètent cette incommunicabilité qu'elle révèle envers les autres comme envers soi.

« Noces » et « Noces » : deux positions face à l’instinct de propriétaire

Austriaca, N° 61 2006, (pp. 255-265) Canetti et Brecht abordent le sujet dans une perspective et un but différents, même si tous les deux semblent au premier abord vouloir célébrer une « fête du corporel ». Entre 1919, date à laquelle Brecht achève la rédaction de ses « Noces », et 1932, le moment où Canetti achève son premier drame, douze années se sont écoulées qui représentent des bouleversements importants en Europe.

Itinérances et dissimulation

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020

Partir, c'est mourir un peu, C'est mourir à ce qu'on aime : On laisse un peu de soi-même En toute heure et dans tout lieu. Edmond Haraucourt, Rondel de l'adieu, 1890. 1. À propos des traces laissées par les voyageurs. Les mots d'Edmond Haraucourt, cités en exergue, décrivent avec simplicité une réalité complexe : l'expérience de l'arrachement à un lieu familier pour se mettre en route. Laisser un peu de soi-même, mourir à ce qu'on aime : des conditions qui nous rappellent que le départ et le déplacement constituent un temps privilégié où notre perception est plus pénétrante et nos sens mobilisés par des sollicitations hors de l'ordinaire. On dirait que ce « laisser un peu de soi-même […] en toute heure et dans tout lieu », fait appel justement à la théorie de la perception anciennement formulée par Démocrite, reprise par la tradition pythagoricienne et, en partie, par Épicure. Il s'agit d'un imaginaire qui prévoit un monde constitué par des atomes imperceptibles émanant des choses et formant des « simulacres » : les images des objets que nous voyons. Quand nous les regardons, les objets projettent un flux de visibilité qui va à l'encontre d'un flux de vision, émis par l'oeil. La rencontre des deux émissions d'atomes imperceptibles produit l'image, appelée « simulacre ». Ainsi pour Edmond Haraucourt : l'arrachement produit par un départ bouleverse nos points de repères. Le processus habituel de notre perception du monde en est modifié si bien que, si nous conjuguons très hasardeusement la théorie épicurienne de la perception et le couplet du poète, nous pourrions affirmer que les « simulacres » mentaux, que nous nous construisons au cours de l'itinérance exigent un tel effort d'adéquation aux réalités nouvelles, qu'une sorte d'épuisement perceptif consumerait, en cours de route, les émanations de nos sens. La disparition de ce petit reste, déchet de notre personnalité qui n'est plus la même, une fois quittée la résidence principale, nous rendrait différents, nous offrirait l'opportunité de dissimuler notre vraie nature sous des apparences fictives, adaptées à la nouvelle situation. Alain Medan semble faire allusion à cet écart quand il écrit : Et lorsque nous nous évadons (…) ne cherchons-nous pas, aussi triviale soit-elle, une vérité ? Un sens qu'entre nos mur nous n'avons su retenir : qui, ici, nous échappe ? (…) Pourquoi ceux qui s'« éveillèrent » (s'ouvrirent à Quelque Chose cette fois bien considérable, qui jusqu'alors leur échappait) se déplacèrentils 1 ? Que ce soit une quête de sens, comme nous le suggèrent ces quelques lignes, ou une perte des sens, le voyage ne laisse pas indemne. Pour saisir ce phénomène dans toute sa richesse, il serait nécessaire de convoquer l'ensemble des disciplines qui étudient la sphère anthropologique de l'itinérance, comme la psychologie du voyage 2-ainsi que la psychopathologie du voyage 3-, l'anthropologie du voyage 4 , la sociologie du voyage 5 , et ainsi de suite.

Ressacs et logique de la vie nocturne

Magazine L'Inconvénient

Essai sur l'état du débat dans l'espace public au Québec, la multiplication des espaces sécuritaires (safe space) et le rôle de l'art.

Noyaux prédicatifs juxtaposés

2000

Marie-José Béguelin 4 rataxe sépare (Morier, 1975). La langue parlée recourt abondamment à la parataxe et, dans l'enseignement des langues, l'expression des relations logiques peut souvent se faire, dans un premier temps et de façon économique, par l'usage de la juxtaposition (D.D.L. 1976)».

La Nuit transfigurée

1987

Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.

Le bal masqué des « sang-mêlé » Le fantasme, la poésie du désir

Revue française de psychosomatique, 2016

Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.