Le cannabis : addiction. Conséquences aiguës et chroniques (original) (raw)
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Le cannabis et ses effets délétères : pour un débat plus nuancé
Drogues, santé et société, 2018
Alors que plusieurs États américains ont fait le choix d’assouplir la législation entourant l’usage récréatif du cannabis et qu’au Canada, cette substance est encadrée par un programme fédéral pour son utilisation thérapeutique, le débat sur l’utilisation du cannabis et ses effets néfastes continue de faire couler beaucoup d’encre. S’éloignant souvent des données probantes, ce débat est généralement marqué par des positions clivées qui ne rendent pas compte des nuances récemment apportées par les données scientifiques sur le sujet. Afin de pouvoir bien évaluer les risques que pose cette substance, nous suggérons ici de délaisser le questionnement dichotomique quant au fait que le cannabis cause, ou pas, certains problèmes de santé au profit d’une discussion sur les facteurs modulant la relation entre le cannabis et certains effets délétères potentiels, notamment sur le plan de la cognition, de la psychose et de la toxicomanie. Nous discutons ainsi de certaines données sur la composi...
Le cannabis est la drogue illicite la plus consommée en France ; notre nation détient à cet égard le record européen. Notre pays compte 1.600.000 usagers réguliers de cannabis. Un « usager régulier de cannabis » est celui qui consomme au moins un joint tous les trois jours. Eu égard à l’exceptionnelle persistance dans l’organisme de son principe actif, le tétrahydrocannabinol (le THC), cette fréquence de consommation assure une imprégnation permanente de l’organisme par le THC. Ces usagers réguliers sont donc dépendants du THC (ils sont les homologues des alcoolodépendants pour l’alcool). On dénombre par ailleurs plus de 600.000 sujets qui ont une consommation uni- ou multi-quotidienne.
Abus et dépendance au cannabis à l’adolescence : diagnostic
Archives De Pediatrie, 2017
En 2016 et depuis quelques années, le taux de consommation de cannabis chez les jeunes en France s'établit à un niveau élevé, parmi les plus importants d'Europe. Ainsi, la prise en charge des situations problématiques reste un problème majeur de santé publique. Les motivations, les mécanismes et les effets de la consommation du cannabis sont mieux connus. L'usage problématique par les adolescents ne relève pas simplement d'une volonté « récréative », mais surtout d'une tentative d'automédication afin de gérer des émotions devenues trop douloureuses. Cependant, même si le cannabis atténue la symptomatologie dans l'instant, il aggrave la plupart des pathologies psychiatriques. De plus, en raison de ses effets sur les fonctions cognitives, il altère le développement de l'adolescent, occasionnant une perte de chance pour son avenir. La consommation de cannabis chez l'adolescent pose donc un défi majeur au clinicien. L'adolescent n'est presque jamais à l'initiative de la demande. Pour lui, la consommation est une béquille essentielle qu'il n'est pas prêt de lâcher. De plus, admettre qu'il ne peut s'en passer est pour lui un aveu de faiblesse insupportable. Face à cette consommation, l'objectif n'est pas simplement de diagnostiquer mais surtout de partager ce point de vue avec l'ensemble des protagonistes (enfant et parents) afin d'entamer une démarche de soins.
Cannabis thérapeutique : Les leçons canadiennes
Revue de droit sanitaire et social, 2018
Le Canada a été l’un des premiers Etats à s’engager dans la voie d'une légalisation du cannabis thérapeutique. Quelles sont les modalités juridiques de cette évolution et quelles leçons peut-on tirer ? S’agit-il d’une mesure de santé publique suffisamment encadrée par le droit pour exclure toute confusion entre les usages médicaux et non médicaux du cannabis ? Ou faut-il y voir un dispositif hypocrite conférant aux médecins le pouvoir de prescrire du chanvre récréatif, et la première étape d’un processus qui mène inévitablement à la légalisation du cannabis ?
Consommation de cannabis: quels sont les risques ?
Annales de Toxicologie Analytique, 2008
-Les cannabinoïdes contenus dans la plante de cannabis ont un double usage et possèdent des propriétés opposées suivant les circonstances et les doses employées. Les cannabinoïdes, essentiellement drogue récréative ou d'abus pourraient, pour certains d'entre eux, devenir des médicaments. Selon les conditions d'utilisation, ils peuvent être neurotoxiques ou neuroprotecteurs, carcinogènes ou anticancéreux, hyper-émétiques ou antiémétiques, pro-inflammatoires ou anti-inflammatoires.. . Les techniques de culture sous serre indoor ainsi que la sélection de variétés de cannabis à fort potentiel de production ont conduit à un accroissement notable des taux de THC. Le cannabis est la drogue illégale la plus fréquemment consommée en Suisse et ailleurs dans le monde occidental. Environ la moitié des jeunes ont déjà expérimenté le cannabis. Environ 10 % des consommateurs le fument quotidiennement et en sont devenus dépendants. Un tiers de ces usagers peut être considéré comme chroniquement intoxiqué. Le THC, la principale substance psychoactive du cannabis, interagit avec le « système endocannabinoïde ». Ce système est composé de récepteurs cellulaires, de ligands endogènes et d'un dispositif complexe de synthèse, de dégradation, de régulation et de messagers intra-cellulaires. Le système endocannabinoïde joue un rôle clé dans le réglage fin du système nerveux. Les endocannabinoïdes régulent la mémorisation, l'apprentissage moteur et la plasticité des liaisons nerveuses. À dose psychoactive, le THC réduit les performances psychomotrices et neurocognitives. Les facultés d'apprentissage et de mémorisation sont diminuées. Le risque d'être responsable d'un accident de circulation est augmenté après prise de cannabis, et ceci d'autant plus que de l'alcool aura été consommé parallèlement. À l'exception des jeunes enfants, la consommation de cannabis n'entraîne pas de risque potentiel d'intoxication mortelle. Toutefois, le cannabis pourrait agir comme facteur déclenchant d'accident cardiovasculaire chez de rares individus prédisposés. Les individus jeunes, et/ou vulnérables ont un risque significativement plus élevé de développer une psychose à l'âge adulte ou de devenir dépendant au cannabis. Des études épidémiologiques ont montré que le risque de développer une schizophrénie à l'âge adulte était augmenté pour les consommateurs de cannabis et ceci d'autant plus que l'âge de début de consommation était précoce. Il en va de même pour le risque de dépression. Les troubles respiratoires pourraient être exacerbés par la prise de cannabis. Les femmes enceintes et celles qui allaitent ne devraient pas consommer de cannabis car le THC traverse la barrière hémato-placentaire, en outre, il se concentre dans le lait maternel. La période de la vie la plus sensible aux effets néfastes du cannabis correspond à celle allant du foetus à l'adolescent. Le système endocannabinoïde sur lequel agit le THC serait en effet un acteur majeur orchestrant le développement des réseaux neuronaux dans le cerveau immature. La prise concomitante d'autres psychotropes comme l'alcool, les benzodiazépines ou la cocaïne conduit à des renforcements mutuels de leurs effets délétères. De plus, il a été montré l'existence d'une sensibilité croisée pour la majorité des psychotropes qui agissent sur le système de la récompense, le cannabis y compris, ce qui augmente ainsi le risque de pharmacodépendance. La prise régulière de doses élevées de cannabis entraîne l'apparition d'une tolérance et de symptômes de sevrage discrets à l'arrêt de la consommation. À part les effets négatifs mentionnés auparavant, le cannabis possède des propriétés médicales originales qui sont l'objet d'études attentives. Plusieurs cannabinoïdes mineurs naturels ou synthétiques, comme l'acide ajulémique, pourraient trouver un jour une place dans la pharmacopée. En usage thérapeutique, des variétés particulières de cannabis sont préférées, par exemple celles riches en cannabidiol non psychoactif. Le mode d'administration diffère de celui utilisé en mode récréatif. Par exemple, la vaporisation des cannabinoïdes à basse température est préférée à l'inhalation du « joint ».
L’allergie au cannabis : bien plus qu’un voyage stupéfiant
Revue Française d'Allergologie, 2014
L'allergie aux drogues et stupéfiants illicites est rarement rapportée dans la littérature. Pourtant, ces dernières années il semble qu'il pourrait bien y avoir une hausse considérable de leur prévalence, en particulier l'allergie aux Cannabis sativa (chanvre indien) semble croître. Cette revue a comme but de décrire la connaissance actuelle de cette allergie émergente. Après une brève introduction, la première partie décrit les manifestations cliniques courantes. La seconde partie récapitule les allergènes et décrit le « syndrome cannabis-fruits/légumes ». Finalement, les outils diagnostics sont présentés et discutés. # 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Cannabis: quels effets sur le comportement et la santé?
2001
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Cannabis à l'adolescence : un symptôme d'alerte pour les médecins
Introduction : La consommation de cannabis est en augmentation chez les adolescents. Il peut s'agir d'un motif de consultation à part entière. Des praticiens recevant ces jeunes patients perçoivent-ils l'existence de co-morbidités psychiatriques ? Méthode : Enquête d'opinion menée en 2003 à partir d'un questionnaire envoyé à tous les psychiatres (173), les médecins généralistes du réseau Addictions (40) et les médecins de santé scolaire (40) du département de la Marne.