Préface. Les séries télévisées américaines et la guerre contre la terreur (original) (raw)

Le téléroman québécois : une aventure américaine

Ciberlegenda, 2002

Je voudrais commencer par la conclusion, une conclusion qui annonce pour les mois à venir le commencement d'une réflexion. Je ne pouvais trouver meilleure occasion que celle du premier colloque Canada-Brésil, où l'on souhaite développer des études comparatives, pour la formuler. J'ai l'intuition qu'il existe une difficulté majeure à toute analyse comparative entre le téléroman et le telenovela, au-delà de celle des langues. Il me semble que la difficulté, pour une part, réside dans la définition même du téléroman qui le rend in-comparable. La première définition formelle du téléroman (Eddie 1985), définition reprise à la fois par le milieu universitaire, journalistique et institutionnel, affirme que le téléroman serait non seulement d'origine, mais d'invention, québécoise. Le téléroman serait in-comparable dans le sens Ø qu'il est ni local, ni global (ou universel) mais national ; il émane de l'histoire d'un peuple en formation et participe à l'accomplissement de son destin qui est de se distinguer des autres peuples, ou sociétés, des Amériques. Mais in-comparable aussi dans le sens Ø que le téléroman est populaire, c'est-à-dire qu'il existe une telle complicité entre les téléspectateurs et les personnages téléromanesques que le téléroman 1 Este artigo, gentilmente cedido por seu autor para publicação na CIBERLEGENDA, foi na origem apresentado no I Colóquio Interamericano de Ciências da Comunicação: Brasil-Canadá. A sua publicação nesta revista foi também gentilmente autorizada pela professora da Universidade de Feira de Santana (Bahia), Licia Soares de Souza, a qual foi uma das principais organizadoras do mesmo evento. 2 Roger de la Garde est professeur au Département d'information et communication à l'Université Laval (Québec). Il remercie le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada pour son appui financier. Roger.

Hollywood, Atome et Guerre froide. Entre détente et terreur

Arts et sciences, 2021

Notre article se propose d'examiner trois temps distincts de la Guerre froide à l'aune de films hollywoodiens apocalyptiques produits et diffusés dans ces trois mêmes périodes. De quoi sont concrètement faits les liens intimes et directs entre un conflit politique, idéologique et militaire et sa représentation cinématographique immédiate ? Comment le script, le choix du format (N&B ou couleur), le choix du décor, des costumes, de la bande son, des acteurs et de la mise en scène, nous renseignent-ils sur l'état précis, à un instant donné, des relations belligérantes entre deux Etats ? En quoi ces éléments qui relèvent de l'esthétique nous renseignent-ils sur les positions politiques des réalisateurs, quand la censure est à son plus haut degré d'intensité ? ABSTRACT. Our article proposes to examine three distinct Cold War periods in the light of apocalyptic Hollywood films produced and broadcast in the same three periods. What are the concrete intimate and direct links between a political, ideological and military conflict and its immediate cinematographic representation? How do the script, the choice of format (B&W or color), the choice of the decor, the costumes, the soundtrack, the actors and the staging, inform us about the precise state, at a given moment, of the belligerent relations between two states? How do these aesthetic elements inform us about the political positions of directors, when censorship is at its highest intensity? MOTS-CLÉS.

L'Afrique et la « guerre contre la terreur »

Politique étrangère, 2006

Dans Politique étrangère Politique étrangère 2006/3 (Automne) 2006/3 (Automne), pages 583 à 591 Éditions Institut français des relations internationales Institut français des relations internationales

Récit et légitimation : les États-Unis en guerre contre le terrorisme (2001-2004)

Études de communication, 2010

Les attentats du 11 septembre 2001 ont importé aux États-Unis, pour la première fois, le terrorisme du Moyen-Orient (Tertrais, 2004). Ils signent, symbolisent la destruction d'un récit politique national fondé sur la notion de « super-puissance » 1. Le choc de ces actions terroristes a laissé un vide dans la narration politique et dans la manière de penser et de dire le passé, le présent et l'avenir. La situation impose aux détenteurs du pouvoir la reconstruction d'une grille de lecture qui organise le chaos, qui donne du sens à l'équilibre mondial assombri par une menace nouvelle, aussi peu lisible que visible. Les producteurs du discours « post 11/9 » n'ont pas eu le temps de développer un récit élaboré, l'horreur et la portée des attentats aériens les ont en effet plutôt poussés à piocher dans les racines de la syntaxe américaine, dans les mythes populaires retenus lors de la fondation d'une démocratie dans ce pays, à retrouver des accents manichéens légèrement assoupis, et édulcorés, depuis la fin de la guerre froide 2 (Boniface, 2002, p. 14). Ils se sont ensuite logiquement adaptés aux circonstances, aux premières réactions des victimes et des observateurs, et ont peu à peu corrigé le vocable utilisé pour la mise en scène de leur lutte, leur combat contre le terrorisme aux quatre coins de la planète. Ainsi, l'expression « guerre contre le terrorisme » se renouvellera dans un premier temps, celui d'une attaque militaire dirigée contre un ennemi diabolique, grâce à l'énoncé d'une « guerre contre la terreur » puis, dans un second temps, avec un discours plus protecteur et rassurant, faisant face à la réintroduction de la complexité du réel dans la stratégie des États-Unis, et qui aura pour thème principal la « guerre pour la liberté ». L'étude de la narration politique a été récemment relancée en France avec l'étude du concept de storytelling, qui s'est imposé aux États-Unis depuis l'accession de Ronald Récit et légitimation : les États-Unis en guerre contre le terrorisme (2001-2...

Homeland : un antidote à la guerre contre le terrorisme ?

2016

This article investigates the way TV series Homeland represents and remedies the War on Terror. Because of the culture of fear that was developed by the Bush administration after 9/11, many Americans have suffered from visual and perceptive disorders. In that regard, we contend that Homeland helps us regain our capacity to see through three strategies. First, the series confronts us with apocalyptic scenes picturing terrorist attacks that conjure up the 9/11 attacks. In so doing, it invites us to exorcise the original trauma and teaches us how to defuse and live with terror. Second, by offering types of “enemies within” which are sometimes far from the widespread Arab-Islamic terrorist archetype, Homeland questions the official vision of the (hi)story of the War on Terror and highlights a probable American responsibility in the emergence of terrorist attacks on US soil. Third, the show tries to twist our stereotyped, negative vision of Islam that was also inherited from the culture of fear of the 2000s. However, such an enterprise is not without contradiction due to Homeland’s inherent ideological instability.

Les États-Unis et la "war on terror" : un effet boomerang ?

2013

une foi presque inconditionnelle, ce qui lui valut d'ailleurs d'être réélu l'année dernière. Cependant, même s'il est vu en tant que tel, cet homme est bien loin d'être le messie rêvé par tous. En effet, sous certains points, sa politique reste bien sombre et pas facilement compréhensible pour la plupart, quand elle n'est pas cachée aux américains par des faits divers permettant de mieux faire passer la pilule. Les choses n'ont pas forcément toutes changé,