« Des guerres à prix d’or : multiplication et cérémonialisation des distributions exceptionnelles à la fin de la République » (original) (raw)

« Le portrait monétaire comme outil de construction du prestige de la fin de la République à Auguste »

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Apparition, utilisation et disparition de l’or monnayé au nom d’Alexandre le Grand : une monétisation massive sans croissance économique ?

S. KREMYDI and M.-CHR. MARCELLESI (eds.), Les alexandres après Alexandre : histoire d’une monnaie commune, ΜΕΛΕΤΗΜΑΤΑ 81, Athens, 2019, p. 207-248. , 2019

les contours de la production et de la circulation de ce qu'il est convenu d'appeler les « alexandres » ont fait l'objet de nombreux travaux de la part des numismates, aux premiers rangs desquels on placera les études pénétrantes de Georges le rider, de Martin J. Price et de iôannis touratsoglou (voir bibliographie). la présente enquête entend améliorer notre perception du destin des seuls alexandres d'or, dont la visibilité diffère fortement de celle des alexandres d'argent, et cela pour deux raisons : 1) l'or ayant une valeur dix fois supérieure à celle de l'argent, il a été moins abondamment frappé alors même qu'il a sans doute constitué l'essentiel de la valeur monétaire mise en circulation 12 ; 2) tandis que l'argent monnayé par alexandre et ses diadoques a dans plusieurs régions alimenté la circulation jusque loin dans le ii e s., l'or disparaît assez vite, vers la fin de la seconde moîtré du iii e s., soit un siècle plus tôt que l'argent 13. Ce n'est pas tant l'accroissement du nombre d'études de coins ou de trésors recensés qui nous autorise aujourd'hui à proposer une vision plus nourrie de ce grand dossier historique. nos idées se sont à ce propos précisées, mais pas profondément modifiées. sauf que, pour l'étude de la circulation par les trésors, on n'avait pas proposé jusqu'ici de vision globale tant géographique que chronologique, et que-ce faisant-il est permis de mettre en évidence un schéma très clair quant à la question de savoir dans quelle direction est parti l'or monnayé après 250 av. J.-C. Mais il est surtout possible d'agréger au dossier quatre types d'arguments, qui tous paraissent renforcer le même schéma directeur : 1) les analyses métallographiques, en particulier celles portant sur les éléments traces (platine et palladium), 2) une attention renforcée aux rapports entre monnaies et orfèvrerie (pour lesquels iôannis touratsoglou avait déjà tracé la voie), 3) le traitement du dossier épigraphique, maigre mais fortement instructif, et-last but not least-4) la prise en compte du prisme plus grossissant que déformant de la nouvelle Comédie, Plaute en tête, dont-s'agissant des monnaies-les archétypes fonctionnent toujours dans le même sens 14. 18. il s'agit le plus souvent de très petits nombres de monnaies ainsi ventilées par trésor, ce qui engage nécessairement à la prudence du commentaire.

Le monde de l’édition en Belgique durant la Seconde guerre mondiale : l’exemple des éditions de la Toison d'Or

Textyles, 1997

Cette nomenclature, arrêtée le 9 juillet 1941, «doit être considérée comme base pour l'application de l'ordonnance du 13 août 1940» (p.9). Parmi les titres interdits, nous retrouvonsdes éditionsnon autoriséesd'auteurs nazistelle La Racede Walter Darré ou encore Mon combat d'Adolf Hitler. Ou encore des livres à caractèreinsultant pour le peuple allemand: La Fille du boche de H. Germain, La Chevauchée desWalkyriesd'Edmond Glesener,des titres ayanttrait à l'histoire récente LesAmoursd'Hitler de J.Mézerette ou l'Histoiresecrète dela conciliation de Munich d'Alfred Fabre-Luce.On peut cependant se demander sur quel critère a été interdit Le Sleeping enJolied'André Dahl. Les 131 auteursdont l'oeuvre entière est interdite peuvent être classés en trois grandes catégories: les auteurs juifs, dont Lionel Feuchtwanger, auteur du Juif Süss, Stefan Zweig ou Sigmund Freud; les auteurs allemands exilés dont Thomas Mann, Hermann Rauschning ou Otto Strasser ; et, enfin, des nationalistes français comme Léon Daudet et Charles Maurras 5. Cette brochure «contre l'excitation à la haine})ajoute une catégorie, non reprise dans l'ordonnance précitée: celle des ouvrages «ayant un caractère hostile ou contraire à l'ordre et la sécurité. Sont particulièrement visées les productions communistes, bolcheviques et révolutionnaires» (p.9). La préface de la liste indique que la plupart des ouvrages étaient importés afin d'influencer les lecteurs et «soumettre le pays et sa population à des influences étrangères» (p.7). La liste ne comporte pas de livres scolaires: une commission créée sous les auspices du secrétaire général à l'Éducation devait les réviser dans un sens pro-allemand, essentiellement à propos de la Première Guerre Mondiale et du tracé des frontières en Europe centrale 6, et par l'élimination de toute référènce à des auteurs juifs. Le 20 août 1940, une ordonnance instaure la censure préalable 7pour l'impression ou la réimpression d'ouvrages traitant de matières politiques ou militaires 8. Le §1 énonce que «les questions concernant la race, le judaïsme ou la Franc-Maçonnerie 9 sont à considérer en tous cas comme matières politiques». Le §4 6 Le motif de l'interdiction des ouvrages de Charles Maurras est à chercher et dans son influence sur les intellectuels catholiques tant flamands que wallons et, peut-être, dans la volonté allemande de se concilier l'Église catholique qui avait mis l'Action Française à l'index dans les années vingt; cf. DEFOORT(Éric), CharlesMaurras endeAdionFrançaise in België.Nijmegen

« Auteurs du Siècle d’Or à l’étranger »

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013

Les notions d'« auteur » et d'« étranger » apparaissent comme spécifiques et complémentaires à la fois ; elles s'articulent en outre en fonction de schémas à géométrie variable : auteur-créateur, création-recréation, recréation-transculturalité, recréationtranshistoricité et recréation-transmédialité d'une part ; l'auteur à l'étranger, l'auteur depuis l'étranger et l'auteur étranger dans son propre contexte spatio-culturel d'autre part. Nous envisagerons ici le terme d'« auteur » dans ses déclinaisons d'« écrivain » et d' « artiste » 1 , et le terme d'« étranger » à la fois comme un « ailleurs », comme un « ici », comme un « avant » et comme un « présent » ; mon objectif consiste à étudier dans une perspective transversale des réécritures iconographiques et iconologiques 2 de textes baroques espagnols par des artistes étrangers des XX e et XXI e siècles, mais également par des artistes espagnols

'Pignus salutis atque imperii'. L’enjeu du Palladium dans les luttes politiques de la fin de la République

Les Études Classiques, 75/4, 2007, p. 381-412, 2007

Cet article est consacré à l’utilisation du Palladium romain comme thème idéologique dans les luttes politiques des dernières décennies de la République. La première partie rappelle les différentes versions de la légende de l’arrivée du Palladium sur le sol italique et tente de déterminer à partir de quelle époque les Romains s’en prétendirent les possesseurs. Dans la deuxième section, nous traitons de l’épisode de la découverte du Palladium d’Ilion lors de la première guerre mithridatique et émettons une hypothèse quant au rôle tenu par le "pignus imperii" dans l’idéologie religieuse syllanienne. La troisième et dernière partie porte sur la tentative de récupération de ce symbole par César et sur les réactions qu’elle suscita chez ses opposants, notamment Varron et Cicéron, lequel y fait vraisemblablement une discrète allusion dans un passage de la XIe Philippique.

"Le monnayage fédéral acarnanien de l'époque classique"

Le monnayage fkdkral acarnanien de 1'Cpoque classique* Le plus ancien monnayage 2 types locaux frappt en Acarnanie pendant les dernikres dtcennies du Ve sitclel a fait rtcemment 170bjet de deux ttudes. La premikre, d'O. Dany, fait partie de sa monographie intitulte ,,Akarnanien im elle en ism us".^ La seconde, d'I. stoyas? porte sur le systsme mttrologique de ce monnayage. Le monnayage qui va nous inttresser dans cet article a t t t Cgalement tvoqut par Th. Corsten dans le chapitre portant sur 1'~carnanie~ de son livre ,,Vom Stamm zum Bund" et par H.-J. Gehrke et E. Wirbelauer dans la prtsentation de cette rtgion dans le volume d',,Inventory of Greek ole is".^ Stratos, la citt la plus importante de la rtgion, selon la tradition littkraire, a frappt des monnaiesen trois denominations qui portent au droit la t$te du dieu fleuve Achelbos et au revers celle de sa fde I<allirho&. L'attribution de ce monnayage 2 Stratos est assurte par les initiales de l'ethnique au revers: CTPA. De trois dtnominations frapptes par Stratos, la premikre pkse environ 2,40 g, la deuxitme 1,20 g et la plus petite 0,40 g @h. 1-5). Un ensemble des monnaies de m&me poids a Ct C frappt avec la mZme tete d'Achel6os au droit. Au revers de la premikre dtnomination nous trouvons parfois la tZte de la Nymphe Kallirhot, parfois son nom A c6tt de la lettre F @h. 6-7) et une seule fois un grand Z @h. 8). Pour ce qui concerne la dCnomination moyenne, au revers figurent les lettres KTO, TTO, %TI @h. 9-11) ou la lettre T @h. 12) parfois entre des feuilles de ch&ne @h. 13). Un grand E et les initiales du nom de Kallirhoi: occupent le revers d'un unicm de 0,45 g dont le droit est occupt par la tCte d7Ache160s et un grain d'orge.

L’or de Massalia, ou l’antique tentation des numismates

L'Antiquité à la BnF, 2023

Le médaillier des faux du département des Monnaies, médailles et antiques de la BnF – habituellement nommé Cabinet des médailles –renferme quelques milliers de monnaies grecques. Beaucoup sont des copies plus ou moins convaincantes de monnaies authentiques, fabriquées par des faussaires espérant berner les amateurs de monnaies anciennes. Plus rares sont les pièces reconnues comme fausses qui constituaient aussi une nouveauté, ce que les spécialistes nomment un « inédit », soit une monnaie présentant une iconographie, une légende, un détail, etc., jusque-là inconnu. La monnaie cotée AA.GR.27101 appartient résolument à cette seconde catégorie. Il s’agit d’une pièce d’or pesant 5,32 g – une drachme ? – avec au droit une tête féminine à droite pourvue de boucles d’oreille et d’un collier – Artémis -, et au revers d’un lion agressif à droite surmonté de l’inscription grecque MAΣΣA. L’iconographie et la légende renvoient aux séries monétaires de la cité de Massalia, l’antique Marseille.