Aurélien Barrau : "La science, joyau et fléau de l'Occident"? par Hugues HENRI (original) (raw)

Nucléaire : l'impasse française ! par Hugues HENRI

Pour tous les candidats de droite ou d'extrême droite à l'élection présidentielle de 2022, le nucléaire constitue la réponse universelle aux problèmes d'approvisionnement en énergie du pays. Pourtant, leurs idées en la matière pourraient bien se révéler inapplicables. Selon Ouest France quatre réacteurs français ont été arrêtés, suite à des problèmes de corrosion. Trois autres viennent de suivre le même chemin. Fin 2021, 17 des 56 réateurs nucléaires français étaient déjà arrêtés, entraînant une pénurie possible de production d’électricité par EDF cet hiver 2021/2022. Les partisans du nucléaire évoquent régulièrement l'intermittence des énergies renouvelables pour dénigrer celles-ci. Mais aujourd'hui, c'est bien l'énergie nucléaire qui se révèle intermittente. !La ministre de la transition énergétique s'inquiètait de la sécurité d'approvisionnement en électricité pour cet hiver. On peut la rassurer : nous avons presque passé l'hiver. Par contre, le prochain risque d'être très problématique ! En effet, le chauffage électrique est très répandu en France. Si un hiver rigoureux s'ajoutait à de nombreuses centrales en rade, les choses pourraient très mal se passer. Les difficultés ont d'ailleurs déjà commencé. Le 24 novembre, la perfide Albion a secouru la France, dont plusieurs centrales étaient en panne, en lui exportant de l'électricité d'origine éolienne. Cela vaut bien quelques poissons ! Les difficultés ne s'arrêtent pas là. Non seulement il devient difficile d'assurer le fonctionnement des centrales existantes, mais en plus, on n'arrive pas à en fabriquer de nouvelles. En effet, c'est l'E.P.R (Evolutionary Power Reactor), initialement un projet de réacteur nucléaire franco-allemand, lancé dans les années 90 qui était sensé prendre le relais des vieilles centrales. Mais là aussi, les difficultés s'accumulent. La Commission européenne a rendu public un projet de taxonomie verte le 31 décembre 2021, qui inclut le gaz (à la demande de l’Allemagne) et le nucléaire (sur pression de la France) dans les énergie de transition, avec certaines restrictions sur présentation de projets avant 2045. Les ONG comme Green Peace et WWF ont immédiatement dénoncé cette inclusion et plusieurs gouvernements européens ont décidé de la combattre en portant plainte , comme le Luxembourg, l’Autriche et l’Espagne. Le Parlement européen a un délai important deux ans pour refuser, modifier, amender cette taxonomie, qui n’entrera réellement en vigueur qu’après ce délai. EDF, le gouvernement français actuel et le Commissaire au Marché intérieur européen Thierry Breton se sont réjouis d’ores et déjà de ce projet de résolution, qui leur permettra de profiter s’il est définitivement adopté, de faire financer par l’Europe la construction des 6 EPR, le « Grand carénage » pour prolonger les réacteurs vieillissants et d’éponger en partie la dette d’EDF. Il n’est pas trop tard pour entraver les paris dangereux français sur le nucléaire en tablant sur les réactions éventuelles du Parlement européen et la volonté des pays européens opposés à cette taxonomie, il n’est pas exclu que la coalition allemande ne modifie son « deal » échangeant le gaz contre le nucléaire, en fonction de l’évolution de la situation de tension entre l’Ukraine et la Russie, car les écologistes et les libéraux allemands ne sont pas d’accord sur ce deal. Enfin, l’élection présidentielle française n’est pas jouée quoi que l’on pense. Les énergies renouvelables sont plus faciles et plus rapides à mettre en œuvre que le nucléaire et surtout elles coûtent déjà nettement moins cher !

Massau, Junius, ingénieur et mathématicien

Nouvelle Biographie Nationale, vol. 9, Bruxelles : Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 266-269, 2007

Notice biographique : MASSAU, Junius, ingénieur et mathématicien, professeur à l'Université de Gand, membre de l'Académie royale de Belgique, né à Gosselies le 9 avril 1852, décédé à Gand le 10 février 1909.

Déclin mondial du nucléaire / autisme français ? par Hugues HENRI

Déclin mondial du nucléaire/ autisme français ? par Hugues HENRI. Si l'effervescence française donne l'impression contraire, l'industrie nucléaire, grevée par ses retards et ses surcoûts, est en recul de par le monde. C'est la principale conclusion du « World Nuclear Industry Status Report », le seul rapport mondial non-étatique sur le sujet. Pour autant, la situation reste complexe, dans le contexte de la COP 28 à Abou Dabbi où les pays producteurs d'énergies fossiles se sont liguées pour refuser la sortie des énergies fossiles et imposer leur seule réduction éventuelle d'ici 2050. Au même moment, nous apprenions que le coût unitaire des réacteurs construits par EDF à Hinkley Point C est réévalué à 18,5 milliards d'euros pièce, Ainsi, au cours des vingt dernières années, " on a compté 105 fermetures de réacteurs et seulement 99 mises en service ".

Entre la science et la légende. La chôra selon Albert Rivaud, lecteur presque oublié du Timée

Chôra. Revue d'Études Anciennes et Médiévales 20, pp. 187‑214, 2022

In his 1906 book The problem of becoming and the notion of matter in Greek philosophy from its origins till Theophrastus, Albert Rivaud puts forward an entirely original (and nowadays largely forgotten) interpretation of the receptacle or chôra in Plato’s Timaeus. On his reading, Timaeus’ introduction of chôra signals the limits of the possibility to explain the formation of the cosmos by means of the opposition between the intelligible and the sensible. Opposing Aristotle and others in his wake, Rivaud firmly rejects the understanding of chôra as matter, without however identifying it as space in the sense of a system of intra‑cosmic coordinates. Instead, he sees the receptacle as a notion borrowed from a philosophical system otherwise alien to Plato’s thought, namely the atomism of Leucippus and Democritus. Neither the atomistic void nor chôra are like the modern space ; rather, in virtue of evoking “the unchanging theater of all changes”, they are “like the chaos, immense, gaping, populated by the infinite crowd of forms”. Rivaud concludes that, by introducing chôra as a notion irreducible to the concept of becoming, Plato recognizes that the cosmogonic processes cannot be fully explained either on the basis of the relation of the cosmos to its intelligible model or through the logic of opposites that governs all change in the sensible realm. At the same time, the introduction of chôra (described through a variety of mostly biological metaphors) marks the limits of the artisanal model preeminent in the Timaeus, a model that endows the cosmogonic story with a new transparency and ensures the teleological dimension of the fully formed universe. The aim of the article is to re‑evaluate Rivaud’s audacious reading of the Timaeus with an eye to larger issues pertinent to a variety of ancient cosmogonies.

La science face aux obscurantismes

2007

Depuis les annees 1970, et surtout suite a la revolution iranienne, le mouvement de l'extremisme religieux s'est renforce dans les pays musulmans avec des consequences graves au niveau de la perception de la science par les etudiants islamistes. Ces derniers, nombreux dans les etablissements scientifiques, sont attaches a leurs certitudes ce qui fait qu'ils ont des difficultes a admettre la vitesse finie de la lumiere ou la theorie de l'evolution. Mais ailleurs qu'en terre d'islam, on trouve la meme resistance. En particulier, les integristes protestants denoncent la theorie de Darwin comme etant une supercherie et l'accusent d'etre a l'origine du racisme et du nazisme. Mais aux Etats-Unis, un large mouvement s'est developpe pour contrer l'enseignement dans les ecoles des theses creationnistes, notamment, la theorie de l'Intelligent Design qu'on a qualifie de « creationnisme mou ». Par ailleurs, un autre aspect de l'extremisme ...

Contrefaçons chez Areva, inflation du prix de l’uranium, désastre d’Hincley Point ? par Hugues HENRI

Contrefaçons chez Areva, inflation du prix de l'uranium, désastre d'Hincley Point ? par Hugues HENRI Dans le cadre de la relance du nucléaire unilatéralement décidée par Emmanuel Macron en 2022, le feuilleton désastreux de l'EPR continue de défrayer la chronique en France où 48 contrefaçons ont été décelées et révélées par l'ASN sur le chantier de Flamanville. Mais ce n'est pas tout, car le feuilleton négatif de l'EPR concerne aussi le chantier d'Hinkley Point C au Royaume Uni. Au moment de la négociation entre EDF et le gouvernement anglais du 1 ère ministre Cameron, un montage étrange avait été arrangé entre EDF, le chinois CGN et le gouvernement anglais, qui laissait à EDF et CGN l'investissement pour la construction et la mise en service. Par contre, le Kilowatt/heure produit par l'EPR serait garanti pendant trente ans à payer par le consommateur anglais, prix déjà au-dessus du prix actuel du KW/H, remis en question par les Anglais.

Le « Bio régionalisme », une autre façon d'habiter le monde ? par Hugues HENRI

Dans son ouvrage « Réhabiter le monde » Agnès Sinaï explore la pensée biorégionaliste, une vision élaborée dans le creuset de la contre-culture californienne des années 1970. Face aux urgences climatiques, sociales et économiques, la biorégion est-elle la clé d'une nouvelle façon d'habiter les territoires ? L'urgence écologique et la crise sanitaire liée au Covid-19 ont mis en lumière la vulnérabilité de territoires dépendants de flux mondialisés pour l'importation de leurs denrées essentielles, vivres et médicaments. Mais quelle est la bonne échelle? Agnès Sinaï était l'invitée de Mathieu Vidard, rédacteur de l'émission La tête au carré, sur France Inter, le mardi 6 février 2024. « Une région gouvernée non par la législature mais par la nature » Cette course au gigantisme n'a pourtant rien d'une fatalité. Elle est le fruit de politiques libérales. Le bio régionalisme est une alternative qui permet ce réconcilier le territoire avec sa biodiversité et de parer aux dangers et catastrophes climatiques qui se multiplient.

« Solo nucléaire français ! » par Hugues HENRI

Les dérives passées, notamment autour du chantier du réacteur EPR de Flamanville, instillent le doute sur la capacité du secteur à construire les nouveaux réacteurs annoncés jeudi par le président de la République. Quand le premier ministre Pierre Messmer a lancé le programme électronucléaire, en mars 1974, peu après le premier choc pétrolier, la France partait d’une feuille presque blanche. Elle avait renoncé à sa filière « graphite-gaz » après l’accident à la centrale de Saint Laurent (accident majeur minoré en incident mineur) au profit de la technologie américaine des réacteurs à eau pressurisée et débutait juste la construction de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). Entre 1977 et 2000, EDF mettra 58 réacteurs en service, à raison de quatre « tranches » certaines années, pour un coût estimé par la Cour des comptes à 96 milliards d’euros. La filière traîne désormais un passif. EDF n’a lancé qu’un réacteur de troisième génération, en 2007, l’EPR de Flamanville (Manche), qui a accumulé retards, malfaçons et surcoûts faramineux pour atteindre 19 milliards d’euros (coût du capital inclus). De nombreuses pièces critiques du réacteur et des soudures se sont révélées défectueuses. Le couvercle du réacteur défecteux car l’acier est trop carboné n’a été installé que provisoirement à condition dictée par l’ASN de le remplacer dans les deux ans à venir après le démarrage de l’EPR. Sur le parc en exploitation, des problèmes sont apparus sur les générateurs de vapeur et, en 2016, des manipulations sur les dossiers de pièces forgées par Areva NP (rebaptisé Framatome en 2018) dans ses usines de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et Jeumont (Nord). Les quatre plus gros et récents réacteurs de Chooz (Ardennes) et de Civeaux (Vienne) sont à l’arrêt prolongé pour corrosion des circuits d’injection d’eau borée. La filière n’a plus de droit à l’erreur. La rigueur de l’ASN, plus exigeante que bien d’autres autorités de sûreté dans le monde, est « une force » qui le rend « confiant », notamment à l’exportation, a confié M. Macron aux salariés de Belfort. Au-delà, ce sont les plus de 200 000 employés de la filière, la plus importante après l’aéronautique, l’automobile et l’agroalimentaire, qui attendaient ce programme depuis des années. Quoiqu’il en soit, le problème du coût et du financement de ces 16 EPR 2 demeure, car l’incertitude demeure quant au désendettement massif d’EDF, à son avenir et au financement européen du nucléaire français auquel s’opposent plusieurs gouvernements européens.