Des migrants marocains acteurs du développement (original) (raw)

Migrants : acteurs de développement et de relations internationales

Selon l’OIT (2005), les migrations contribuent au développement et à la croissance économique des pays d’origine et de destination. En Europe, la plupart des économies profitent d’une offre de main-d’œuvre de migrants, mais les migrations favorisent aussi le transfert de compétences, d’idées, de connaissances et, bien sûr, de biens, de capitaux et d’outils de production... Elles permettent ainsi, selon la Banque Mondiale (2007), la création de liens et de réseaux interpersonnels, intergroupes, inter-États et contribuent au développement social et économique des pays d’origine et d’accueil. Une multitude de pratiques individuelles et collectives permettent aux migrants d’établir des liens entre leur pays de destination et de départ, voire d’autres pays où ils transitent (Guissé et Bolzman, 2009). Pour Amoranitis et Manço (2010), il faut retenir les transferts matériels, financiers et culturels des migrants entre leurs territoires de référence : ces transferts prennent notamment la forme d’un partage de compétences mutuellement bénéfiques.

Le rôle des émigrés dans la dynamique des Associations de Développement Rural au Maroc

2004

Le Maroc reste très fortement divisé selon des clivages urbain/rural. Depuis les années 1990, il y a eu une intensité croissante d'initiatives publiques et privées, nationales et internationales pour améliorer les conditions socio-économiques dans le Maroc rural. Ces initiatives ont favorisé la création d'associations villageoises qui ont fourni un point de contact clé avec les migrants internes et internationaux des villages. Cet article présente les résultats d'une enquête nationale sur les associations villageoises au Maroc comprenant des entretiens détaillés avec 64 associations dans 16 provinces. Sur la base de cette enquête, une typologie est construite de ces associations. La nature de leurs liens avec les émigrés varie sensiblement selon la nature des associations villageoises elles-mêmes et des villages où elles sont implantées. Au plus matures, ces organisations ont constitué des réseaux professionnels internationaux qui ont eu des impacts très significatifs aux niveaux local et régional et ont encore favorisé la dynamique d'organisation collective dans la société rurale.

Les organisations de solidarité internationale issues de l'immigration marocaine : les motifs transnationaux du développement local

Emigrés - immigrés dans le développement local, 2005

Cette intervention porte sur la structuration de réseaux de migrants marocains autour d'initiatives de développement dans leur village d'origine et leurs rapports avec des acteurs interférant dans ces projets : les villageois, les pouvoirs publics et les ONG. Une dynamique de développement local existe partout au Maroc. Elle est cependant particulièrement vivace dans le Sud et dans le Rif. Ces deux zones ont plusieurs points communs : ce sont des régions amazigh où l'émigration vers l'étranger est très importante. Ce sont également des zones périphériques de l'État marocain à prépondérance rurale. Nos travaux portent plus spécifiquement sur la région Sud, le Souss-Massa-Draa. L'apport de l'émigration et de ses réseaux explique la vivacité de cette dynamique. Précisons d'emblée que nous préférons le terme de réseau de développement à celui d'association pour deux raisons. D'abord, il serait impropre de se cantonner au travail des associations de migrants et d'occulter ainsi la " face cachée " de ces associations, des réseaux de relation constitués dans la migration. Ensuite, nous voulons rendre compte de la fluidité des structures opérantes dans le monde des OSIM. Il s'agit d'un monde encore en gestation dont nous voulons présenter ici l'architecture et la tectonique.

Les migrants marocains: une mondialisation par le bas

Les Marocains résidents à l’étranger sont pour le royaume un levier économique et politique. Grâce à eux, le Maroc s’assure des entrées de fonds qui atteignent plus de 5 milliards d’euros par an. Des politiques publiques ont été mises en place pour couver cette « poule aux œufs d’or ». Nous assistons dès lors à l’émergence d’une mondialisation par le bas, produite par les migrants, devenus un « joker diplomatique » pour Rabat.

La mémoire des migrants marocains

Hommes & migrations, 2013

et d'égalité des chances (ACSE) a initié en 2006 un travail de recherche sur l'histoire et les mémoires de l'immigration en région. L'appel d'offres a conduit à la production en 2008 de 25 études régionales couvrant 22 régions et 4 départements d'outre-mer. 3. nicolas Bancel,