PARIDAENS N., CATTELAIN P. (avec la collaboration de GENVIER S. - 2014. Un sanctuaire tardo-romain à Matagne-la-Grande dans la cité des Tongres. Gallia, 71-1 : 131-142. (original) (raw)

The cult site at Matagne-la-Grande (Belgium) has been established on a peak of the region of Viroin, situated to the south of the Tungrorum civitas. It is one the very few sanctuaries in northern Gaul to have been created ex nihilo in the Constantinian period. During the first quarter of the 4th c. two temples have been erected in a vast sacred area. From 350 AD, the temple site is developed with a double portico at the entrance, with an adjoining room consecrated to cult activities. A small shrine and seats are built outside in the last quarter of the 4th c. while the site seems to have been occupied until the early 5th c. Following the first excavation campaigns between 1975 and 1981, new investigations are carried out on the sanctuary from 1994 to 2010. A reassessment of its chronology was made due to supplementary discoveries and to the study of the finds. A new geographical and archaeological contextualisation was provided. This site fits inside a densely and strongly romanized populated area during the Late Antiquity. Translation: Isabelle Fauduet Le site de Matagne-la-Grande (Belgique) a été établi sur un des points culminants de la région du Viroin, située au sud de la cité des Tongres. C’est un des rares sanctuaires de Gaule septentrionale à avoir été fondé ex nihilo à l’époque constantinienne. Durant le premier quart du IVe s. apr. J.-C., deux temples ont été édifiés au sein d’une vaste aire sacrée. À partir de 350, le sanctuaire fait l’objet de travaux d’agrandissement, illustrés par la construction d’un double portique de façade, jouxté d’une salle destinée aux activités religieuses. Une petite chapelle et des banquettes sont bâties à l’extérieur dans le dernier quart du IVe s., alors que le site semble avoir été fréquenté jusqu’au début du Ve s. Après une première série de fouilles entre 1975 et 1981, le sanctuaire a fait l’objet de nouvelles recherches de 1994 à 2010. Sa chronologie a été revue grâce aux découvertes supplémentaires et à l’étude du mobilier. Le site a été recontextualisé, tant au niveau géographique qu’archéologique. Il s’inscrit dans une région restée densément peuplée et fortement romanisée durant la période tardive.

Cattelain P., Paridaens N. - 2009. Historique des recherches. In P. Cattelain et N. Paridaens. Le sanctuaire tardo-romain du « Bois des Noël » à Matagne-la-Grande. Nouvelles recherches (1994-2008) et réinterprétation du site. Bruxelles-Treignes, Études d’Archéologie I, Artefacts 12 : 22-26.

Études d’Archéologie, 2009

Les fouilles du XIXe siècle. Signalé en 1893 par A. Bequet, le site gallo-romain de Matagne-la-Grande fit l'objet d'une première exploration par la Société archéologique de Namur. Les sondages menés au cours d'une brève campagne permirent de reconnaître l'existence d'une enceinte carrée de 80 m de côté et d'un bâtiment de 10,70 x 8,40 m, situé au sud-est et construit en petit appareil gallo-romain (fig. 5). Le sondage pratiqué dans ce bâtiment a fourni une fibule, des tessons de céramique, des morceaux de tuile et d'ardoise et un fragment de chapiteau dorique qui suggèrent une datation au IIIe ou au début du IVe siècle de notre ère. Bequet n'avance pas d'hypothèse sur la fonction du site, les fouilles réalisées étant trop limitées.

Paridaens N., Cattelain P. - 2009. Résultats des fouilles du sanctuaire de 1994 à 2008. In P. Cattelain et N. Paridaens. Le sanctuaire tardo-romain du « Bois des Noël » à Matagne-la-Grande. Nouvelles recherches (1994-2008) et réinterprétation du site. Bruxelles-Treignes, Artefacts 12 : 27-47.

Artefacts, 2009

Table des matières Contributions Remerciements Avant-propos (L. Bavay) Préface (S. Esmonde Cleary) Introduction historique. L'Antiquité tardive et la Gaule (M. Vannesse) Chapitre 1. Localisation (N. Paridaens) Bibliographie Crédits des illustrations • 27 • Chapitre 3 résuLtAts des fouiLLes du sAnctuAire de 1994 à N. Paridaens & P. Cattelain 3.1. L'implantation du sanctuaire Si la sépulture du Néolithique final (civilisation de Seine-Oise-Marne) et le polissoir déjà mentionnés sont connus aux abords du sanctuaire, il faut attendre le début de l'époque tardo-romaine 24 pour voir de nouvelles traces d'occupation du site. Les fouilleurs du Cerea supposaient, sans réelle preuve, que l'édification du premier état remontait au Haut-Empire 25. Les nouvelles fouilles et, surtout, l'étude des monnaies ne confirment pas cette hypothèse. C'est donc un terrain vierge que la « communauté » a choisi pour y implanter son lieu de culte. Les épierrements Des alignements de pierres ont été repérés au nord et à l'ouest du site. Atteignant plusieurs dizaines de mètres de long, leurs orientations correspondent grosso modo à celles des murs de l'enceinte sacrée. Déjà repérés par A. Bequet au XIX e siècle, ces amoncellements de « blocs de pierre à l'aspect étrange » auraient pu, selon lui, constituer un retranchement de 160 m de long 26. En 1910, A. Mahieu, reprenant les indications de Bequet, y reconnaît les limites d'un camp « où la population trouvait refuge aux temps troublés des incursions franques » 27. En 1980, A. Rober conclut que ces amoncellements de pierres « résultaient de l'épierrement d'anciens champs sur le plateau » 28. Il en donne un plan schématique mais les confond en partie avec l'effondrement du mur d'enceinte 29. Le relevé topographique du site par l'ULB a permis de les localiser précisément (fig. 11). Les deux premiers alignements se situent à l'ouest du sanctuaire, à une trentaine de mètres du mur d'enceinte. Orienté nord-sud, le premier amas (a), d'une longueur totale de 9,20 m, fait légèrement retour vers l'est dans sa partie méridionale. Au milieu, il est recoupé par le chemin d'accès au site, aménagé lors de la reprise des fouilles et de la restauration, en 1994. Le deuxième (b) se situe directement au nord du précédent mais son orientation est légèrement décalée (SE-NO). Il a été repéré sur 22 m et ne fait pas retour vers l'est, comme A. Rober le mentionnait, du moins dans son état actuel. La hauteur de ces deux amas varie entre 0,75 et 0,95 m et la largeur s'étend sur 1,50 m en moyenne. Le troisième amoncellement (c) s'étend au nord-est du site, une quinzaine de mètres au nord du petit 23 Bott, Cattelain 1991, 1993 ; Bott, Cattelain, Toussaint 1994. A. Rober mentionne également sur le site « la présence d'outils en silex taillé de facture néolithique », Rober 1983, p. 35. Les fouilles récentes ont également livré quelques artefacts néolithiques confirmant l'existence d'une occupation proche. 24 Nous utiliserons délibérément « époque tardo-romaine » plutôt que Bas-Empire, à ce sujet voir l'Introduction historique ci-dessus.

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Nicolas PARIDAENS, avec la coll. de A. Darchambeau, Y. Devos, J.-M. Doyen, St. Genvier, Cl. Jacques, F. Martin, G. Raepsaet, M.-Th. Raepsaet-Charlier, N. Venant & A. Vokaer, Le sanctuaire gallo-romain de « La Taille Marie » à Aiseau-Presles, Études d’archéologie 11, Bruxelles, 2017, 64 p.

PARIDAENS N., MARTIN F., DEVOS Y., GENVIER S., CATTELAIN P., LETOR A. & WARMENBOL E., Le site tardo-romain de « La Tonne de Bière » à Fagnolle (Philippeville, prov. Namur). Rapport des campagnes de fouilles 2009, 2010 et 2011, Archéo-Situla, 31, 2011, p. 120-159.