L'Allégorie de la prudence de Titien: une énigme facile pour le jeune Henri III (original) (raw)
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Les « practiques » du secret au temps de Henri III
Rives méditerranéennes, 2004
SOUVENT présenté à la Renaissance comme une nécessité pour le gouvernement du Prince, le secret n'est pas seulement quelque chose que l'on cache à autrui mais un artifice, un instrument visible du pouvoir, sur lequel le roi et son entourage s'appuient pour provoquer le doute, pour faire réagir le parti adverse. Faire croire à l'existence du secret peut être aussi un instrument, un artifice, une feinte destinée à déstabiliser les interlocuteurs ou les adversaires. Le secret est parfois l'objet d'une complexe mise en scène s'appuyant sur des attitudes, des gestes et des paroles dont le seul objet est de simuler l'existence d'un secret qui n'existe peut-être pas. C'est ce que l'on peut appeler en reprenant un mot de la Renaissance, la « parformance » du secret. Dans les lignes qui vont suivre, des aspects de cette culture du secret et de la dissimulation au temps des troubles de la Ligue seront évoqués, tout comme certaines « practiques », techniques et stratégies destinées à conserver ou découvrir le secret1. Le propos s'attachera au concret des comportements politiques et des paroles. Comment dans l'attitude, dans la posture, maintient-on le secret ? Comment empêche-ton la divulgation ou comment la provoquet-on ? De la dissimulation au temps d'Henri III Du difficile maintien du secret dans le jeu politique Une divulgation aux effets incontrôlables 2 Les « practiques » du secret au temps de Henri III Rives méditerranéennes, 17 | 2004 Les « practiques » du secret au temps de Henri III Rives méditerranéennes, 17 | 2004
Henri III épistolier: rhétorique royale de la lettre familière
Renaissance and Reformation Renaissance Et Reforme, 2008
It might seem surprising to find, in a royal correspondence dedicated primarily to the task of public administration, elements of informal expression, an obvious informal tone of personal concern, and even numerous signs of friendly consort. Since the royal person remains indistinguishable from his function, he avoids with greater difficulty than others the hierarchical imperatives that determine epistolary exchanges. Even so, the letters addressed by Henry III to his court favourites and to state secretary Villeroy are particular in that they exhibit an exemplary sociability that invites reciprocity within the master-servant relationship. The present article aims to show that this rhetoric of familiarity contributes to an expression of favour which strengthens a privileged mode of communication, which constitutes a real pact of fidelity. Indeed, epistolary correspondence is seen as much more than a simple administrative expedient, or a means of long-distance communication. It is seen rather as a political technique which is useful in serving the mutual interest of the correspondents.
Digénis, un héros achilléen ? Remarques sur l'intelligence dans l'épopée byzantine
Le Recueil ouvert (ouvroirlitt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/projet-epopee), 2021
français L'étude des références à l'intelligence dans l'épopée byzantine Digénis Akritas révèle l'existence d'un très sensible écart entre les deux principales versions de l'oeuvre, celle de l'Escorial, où le matériau est presque inexistant, et celle de Grottaferrata, où le héros, au profil moins "achilléen" qu'attendu dans un poème guerrier, apparaît doué d'un caractère très réfléchi, et où les vertus intellectuelles font l'objet d'une valorisation unanime de la part de tous les acteurs du récit-notamment dans le domaine de la pratique guerrière. Profondément imbu de valeurs chrétiennes, l'auteur s'emploie toutefois à présenter l'intelligence comme ce qui, en l'homme, constitue la part de Dieu. Résumé anglais An examination of the references to intelligence in the Byzantine epic Digenis Akritas reveals the existence of a very noticeable gap between the two main versions of the work, the Escorial version, where the material is almost non-existent, and the Grottaferrata version, where the hero, being less Achilles-like than expected in a war poem, is endowed with a very thoughtful character, and the intellectual virtues are unanimously valued by all the actors of the story-especially in the field of war practice. Deeply imbued with Christian values, the author nevertheless endeavors to present intelligence as that which, in man, constitutes the share of God. Titre anglais Digenis, an Achillean hero ? Remarks on intelligence in the Byzantine epic. Bio-bibliographie Corinne Jouanno est professeur de langue et littérature grecques à l'université de Caen-Normandie. Ses recherches portent principalement sur la littérature byzantine d'imagination. Elle est l'auteur d'une traduction de l'épopée byzantine Digénis Akritas ; elle a également travaillé sur l'histoire du Roman d'Alexandre et sur la réception de la figure d'Ulysse, dans l'Antiquité et à l'époque moderne.
Napoléon III Anadyomène. Scruter la croupe en scrutant la rime
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022
Comme d'un cercueil vert en ferblanc, une tête De femme à cheveux bruns fortement pommadés D'une vieille baignoire émerge, lente et bête, Montrant des déficits assez mal ravaudés ; Puis le col gras et gris, les larges omoplates Qui saillent, le dos court qui rentre et qui ressort-La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ; Et les rondeurs des reins semblent prendre l'essor.. L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût Horrible étrangement.-On remarque surtout Des singularités qu'il faut voir à la loupe… Les reins portent deux mots gravés : Clara Vénus ;-Et tout ce corps remue, et tend sa large croupe Belle hideusement d'un ulcère à l'anus 27 juillet 70 A. Rimbaud La rime absente et retrouvée Parmi les « Éblouissements » qu'il offre à ses lecteurs dans les Châtiments 3 , Victor Hugo exilé à Jersey leur impose une vision de Napoléon III en leur conseillant de se boucher d'abord le nez 4 : Prenez ce Beauharnais et prenez une loupe ; Penchez-vous, regardez l'homme et scrutez la troupe. Cinq impératifs en trois vers : prenez, prenez, penchez-vous, regardez, scrutez, pour forcer le lecteur qui ne voudrait pas jouir de la vision, à voir, et de près. Suit la description de l'entourage du prince. Sa désignation comme « ce Beauharnais »-du premier nom marital de sa grand'mère « Joséphine » 5dans ce contexte lexical et rimique, ouvre une perspective caricaturale particulière sur « l'homme » ; car, sous ce beau harnais, qu'est-ce qu'on peut scruter à la loupe ? On peut le comprendre au moins en assistant dans le même recueil au cauchemar final de « L'Expiation », quand une vision sinistre révèle à l'oncle, dans la nuit de son tombeau parisien, l'usage que le personnel du Second Empire fait maintenant de sa gloire passée (je souligne des noms de parties du corps du grand et du petit Napoléon, et j'engraisse les notions chevalines) : À ton orteil d'airain leur patte infâme touche. Il t'ont pris. Tu mourus, comme un astre se couche, Napoléon le Grand, empereur ; tu renais Bonaparte, écuyer du cirque Beauharnais ! Te voilà dans leurs rangs, on t'a, l'on te harnache. Ils t'appellent tout haut grand homme, entre eux ganache. 1 20/03/2023. Une version antérieure de cette étude a été mise en ligne sur HAL en décembre 2022 (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03905713v3/document (déposé 12-2022). Merci à Alain Chevrier, Marc Dominicy, Joël July, Philippe Rocher et Guy Rosa pour diverses suggestions et remarques sur une version antérieure. 2 D'après la transcription proposée du manuscrit donné à son ex-professeur Georges Izambard dans les OEuvres complètes, I, Poésies, par Steve Murphy, Champion, 1999, p. 213. La ponctuation finale de vers est parfois peu visible sur le manuscrit à cause de l'état de la marge droite du manuscrit. La distinction graphique des mots « Clara Venus » est plus nette sur le manuscrit à Paul Demeny (version confiée à Paul Demeny dont le texte diffère peu). « Il n'est pas impossible que le poème ait été donné à Izambard en septembre seulement » selon Murphy (p. 219). 3 Châtiments VI, , p. 240-247 dans une édition de 1853 à « Genève et New York ». 4 Châtiments, 1853, p. 178-183 : p. 169. En rejet à la césure 6-6, « + l'homme] » à regarder à la loupe, c'est la bête dont on scrute « la croupe ». 5 Première femme de l'oncle (Napoléon premier), Joséphine avait parfois été appelée hostilement par des royalistes la Veuve Beauharnais.
La formation de l'homme prudent chez Aristote
2020
La portee de cette recherche, qui repose principalement sur l'analyse du livre XIII des Politiques, consiste a rendre compte de la formation de l'homme sagace, ou prudent, a travers la relation entre eγκύκλιος παιδeία et τὸ ἐφ' ἡμῖν dans la philosophie d'Aristote. Le concept d'eγκύκλιος παιδeία definit dans l'antiquite grecque un ideal de « culture generale », qui correspond selon les epoques a l'enseignement dispense dans les gymnases et palestres aux enfants de sept a quatorze ans. Il apparait comme une formation globale qui enseigne la nature humaine dans ce qu'elle a de plus noble et de plus beau : il s'agit de former un corps elegant, le sentiment esthetique et l'intelligence theorique ; dans cet horizon, l'eγκύκλιος παιδeία renvoie a un ideal de vie contemplative. Or ce qui depend de nous, τὸ ἐφ' ἡμῖν, repose au contraire sur la faculte pratique de deliberer, qui consiste a determiner la meilleure action a effectuer, πρακτον, au ...