Le travail chez Marx : l’éthique du perspectivisme (original) (raw)
Related papers
Le perspectivisme de Nietzsche : philosophie de la réalité, méthode de travail
Philosopher en points de vue. Histoire des perspectivismes philosophiuques, 2020
La tradition philosophique attribue à Nietzsche un rôle fondateur dans l'histoire des pensées perspectivistes. Il semblerait en effet que Nietzsche soit l'inventeur du mot "perspectivisme" : dans cet article, je commence donc par m'intéresser au cheminement philosophique qui a conduit Nietzsche à choisir ce terme. J'évoque à cet égard un contexte précis, qui est la lecture nietzschéenne d'un livre de Gustav Teichmüller intitulé Die wirkliche und die scheinbare Welt. En montrant comment Nietzsche retourne les thèses de Teichmüller, on peut à mon avis clarifier la signification et le statut du perspectivisme nietzschéen. Je m'appuie dès lors sur ce dialogue pour soutenir que le perspectivisme n'est pas simplement une doctrine épistémologique, mais une philosophie de la réalité qui rend nécessaire une méthode de travail bien particulière.
Le sens pratique du perspectivisme - Conclusion générale
Conclusion thèse de doctorat de philosophie "Le sens pratique du perspectivisme" sous la direction de Jean-Marie Lardic. Soutenue à l'Université de Nantes le 02/12/2020
Le sens pratique du perspectivisme n'existe pas au singulier. Tout comme la philosophie qu'il défend, il est lui-même pluraliste. Il est vrai que le perspectivisme en tant que notion ne se capture pas aisément. Toute entreprise de généralisation ou d'explication du perspectivisme, telle que la nôtre, semble susceptible de s'effondrer sur elle-même 1 et de s'empêtrer dans une interprétation du perspectivisme qui, paradoxalement, tenterait par tous les moyens de s'extraire du perspectivisme de toute existence qu'elle énonce pourtant. Tel est pris qui croyait prendre, semble dire en riant le perspectivisme à celui qui estimait pouvoir se pencher au-dessus de lui, à celui qui pensait parvenir à une position de surplomb sur sa qualification. Toutefois, que le perspectivisme renonce à une vision exhaustive du monde et de ses perspectives n'implique pas qu'il en oublie, en tant que concept, sa vocation d'outil et même de « boîte à outils » ainsi que nous l'évoquions avec Deleuze. Qui plus est, en multipliant les perspectives, la philosophie perspectiviste ne désavoue pas le principe qui la régit ; elle ne nie pas la simplification de sa coupe mais en agrandit seulement les dimensions pratiques. Comme l'écrit William James, la part la plus importante de la signification d'un concept « réside dans les conséquences auxquelles il conduit […] autant dans la manière de nous faire penser que dans la manière de nous faire agir 2 ». C'est à cela que nous avons décidé de nous intéresser, c'est-à-dire au perspectivisme en tant que « cartes 3 » plurielles et plastiques permettant de résoudre des problèmes, de s'orienter dans le chaos des perspectives possibles et indéterminées. « Faire naufrage face à l'infini 4 », telle est l'expérimentation propre au perspectivisme, mais non son point d'arrêt. L'essentiel tient à la tentative de création d'un mouvement perspectif qui ne cesse de se relancer lui-même, de redistribuer ailleurs, sans jamais en suspendre le terme, les zones d'ombre et de clarté. L'intérêt théorique est pratique, indissociable de l'agir ; il dessine, à l'image du pragmatisme de James et de Dewey, à la fois une spéculation sur les possibles et un art des conséquences. Nous disions : le sens pratique du perspectivisme est pluriel. Nous en avons arrêté trois, (au demeurant entremêlés), qui eux-mêmes sous-tendent une multiplicité de modes d'existence et d'agir : un sens pratique physio-psychologique ou biologique, un sens pratique méthodologique et un sens pratique spirituel ou auto-transformateur.
Le perspectivisme est-il une « théorie de l’esprit locale » ?
L'Homme, 2021
Dans cet article, nous discutons la pertinence d’une interprétation psychosociale de la notion de « perspectivisme ». Nous nous focalisons sur l’hypothèse, formulée par Aparecida Vilaça dans le cadre d’un projet dirigé par Tanya Luhrmann, selon laquelle le perspectivisme peut être entendu comme une « théorie de l’esprit locale ». Nous évaluons ainsi l’idée qu’il existerait des variations socioculturelles de la capacité à endosser le point de vue d’autrui (ou perspective-taking). Dans une première partie, nous comparons trois approches distinctes : la définition du perspectivisme comme « métaphysique » développée par Eduardo Viveiros de Castro ; l’approche du perspective-taking entendue comme une capacité universellement partagée dans le cadre de la psychologie cognitive ; la thèse avancée par Shali Wu et Boaz Keysar, pour lesquels il existe un effet de la culture sur la prise de perspective. Dans une seconde partie, nous postulons qu’une redéfinition du perspective-taking comme une compétence socialement structurée (et non comme une métaphysique locale ou une capacité universelle) permet une articulation prometteuse entre psychologie et anthropologie en faisant du perspectivisme un cadre ethnopsychologique global. Nous exemplifions alors cette idée en la confrontant à certains modèles récents dans le champ de l’ethnologie (comme la théorie de l’opacité de l’esprit d’autrui).
Misse - La paresse au travail de Rameau, une analyse marxiste (2021)
Dix-huitième siècle, 2021
Distribution électronique Cairn.info pour Société Française d'Étude du Dix-Huitième Siècle. © Société Française d'Étude du Dix-Huitième Siècle. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Le perspectivisme de Nietzsche et Leibniz
Dissertation faite dans le cadre d'un séminaire sur Leibniz donné par Christian Leduc à l'Université de Montréal. Dans ce travail, je compare le perspectivisme de Nietzsche à celui de Leibniz.
Dans le texte qui suit nous montrerons les avancées accomplies par Marx, dans lesGrundrisse, notamment avant sa découverte de la catégorie de force de travail. Avant cette découverte, c’est de l’échange – et pas encore du travail lui-même – qui découlent les déterminations universelles de ce mode de production. Dans le premier chapitre de ces manuscrits, le temps de travail en général ‒ première appellation de ce que Marx désignera après le temps de travail socialement nécessaire ‒ est conçu comme détermination de la valeur d’échange en tant qu’argent. La distinction définitive entre la substance et la forme de la valeur, qui lui permettra de comprendre mieux le secret de la valeur d’échange, ne prend forme qu’avec la formulation du concept de travail abstrait. Nous montrerons précisément les pas de l’approximation de Marx à la distinction mentionnée ainsi que le fait selon lequel le concept de travail abstrait commence à apparaître dans la valeur d’usage de la force de travail qui fait face au capital. La première forme sous laquelle ce concept apparaît dans l’œuvre de Marx n’est ainsi pas en référence au travail abstrait présent dans toute marchandise, mais à celui présent dans la marchandise spéciale force de travail.
Marx, Lacan et la condition prolétarienne du sujet comme force de travail de l’inconscient
Le sujet de Marx et de Lacan ne produit logiquement que ce qu’il ne consomme pas. Il ne produit que le surplus de valeur dont il ne jouit pas. Le plus-de-jouir de Lacan n’est que l’envers de la plus-value de Marx. Aucun surplus de valeur ne peut être produit sans produire aussi une perte supplémentaire de jouissance. La renonciation à la jouissance est inséparable du travail producteur du système. Ce travail du système est aussi indissociable du travail de l’inconscient. Il s’agit en fait des mêmes travaux. Le sujet qui fait ces travaux est toujours le même. Qu’il soit prolétaire ou névrosé, c’est toujours le même sujet de l’inconscient tel qu’il est considéré par Lacan et pressenti par Marx.
À propos des fondements éthiques de la critique du capitalisme par Marx
Revue de philosophie économique
La présente contribution interroge le rapport de la théorie de Marx aux problématiques en termes de justice sociale. Nous proposons une interprétation selon laquelle une théorie de la justice en soi est inutile car idéaliste. Nous la confrontons à une lecture qui implique qu'une critique du capitalisme fondée sur des critères de justice est nécessaire afin d'éviter l'écueil économiste niant l'individualité.