L’Amérique ibérique dans l’histoire globale des migrations (original) (raw)

Panorama des migrations à l’échelle mondiale

2016

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Histoire et anthropologie du monde ibérique

2011

Wolfgang Kaiser, Bernard Vincent, Jean-Frederic Schaub, directeurs d’etudesJordi Canal, Catarina Madeira Santos, Natalia Muchnik, Enric Porqueres i Gene, Jean-Paul Zuniga, maitres de conferences a l’EHESSFrederique Langue, chargee de recherche au CNRSGregoire Salinero, maitre de conferences a l’Universite Paris-I/Pantheon-Sorbonne Histoire et anthropologie du monde iberique Cette annee, particulierement intense avec vingt-six interventions encadrees par des discutants, nous nous sommes intere...

Enjeu de l’histoire de l’esclavage en Amérique latine : le cas de la Colombie

Selon les estimations du père Rodrigo de Cabrera cité par l’historien Alfonso Múnera (2021), à la fin du XVIème siècle, la Colombie coloniale comptait environ 16 000 personnes d’origine africaine. La présence de ces hommes s’explique par la place fondamentale occupée par le port de Carthagène dans le développement du commerce transatlantique. Les sols, climats et vents, propices à la culture des produits tropicaux, firent de Carthagène (en Colombie) le lieu stratégique où se retrouvaient péninsulaires et régionaux pour effectuer le troc des marchandises. Cette forte circulation des personnes et des marchandises explique non seulement le cosmopolitisme1 de la ville, mais aussi la place centrale qu’elle a occupée dans le développement de l’esclavage. Bien que ces informations définissent la Colombie coloniale comme une société esclavagiste, ce n’est que vers 1990 que l’esclavage a commencé à investir le champ des études historiographiques. Et, en vérité, très peu a été fait jusqu’à présent, et ce qui existe a été réalisé par un très petit nombre de chercheurs. Mes propos ici consistent à faire une révision historiographique de la question de l’esclavage à partir des sources existantes afin d’en évaluer les principaux enjeux.

La péninsule Ibérique et les Nouvelles Frontières du monde, 1470-1640, Gregorio Salinero, Charlotte de Castelnau l’Estoile Rapport d’agrégation, session 2014, présenté par Yves Poncelet, président du Jury Revue Historiens & géographes, numéro 429, janvier-février 2015

Le terme de frontière, dans un sens spatial ordinaire, signifie les limites, les marges d'un territoire. Mais il s'agit d'un objet de nature contradictoire. Si la ligne est une figuration de la frontière (dès les années 1470), une frontière fictive, en pratique il s'agit toujours d'un secteur, d'une zone de séparation. La ligne ne se rencontre que dans les traités de l'époque. La frontière est un lieu d'appropriation symbolique de l'espace : bornes (padrões), rites, forts, missions (John H. Elliott, Empires of the Atlantic World: Britain and Spain in America 1492-1830, Yale, 2006). Elle a une réalité floue et néanmoins constitutive du territoire : espace identitaire, plus ou moins homogène, socialement hiérarchisé et ordonné par un mode de vie partagé. Une ordonnance castillane de 1570 précise : « que les Indes et le royaume de Castille sont une seule couronne, aussi les lois et les manières de gouverner les uns et les autres doivent être les plus semblables possibles… ». La mondialisation ibérique prend le pas sur les antipodes inhabitables du monde. Les questions traditionnelles de la cosmographie et la géographie de Ptolémée cohabitent avec « la géographie de plein vent » des marins (Frank Lestringant, L'atelier du Cosmographe ou l'image du monde à la Renaissance, Paris, 1991). La méconnaissance rend bien souvent compte des contours du monde, tels que dans le planisphère de Waldseemüller daté de 1507 (Numa Broc, La géographie de la Renaissance, Paris, 1980). La géographie des mythes se déplace et s'étend avec l'expansion ibérique (Enrique de Gandía, Historia crítica de los mitos de la conquista, Buenos Aires, Madrid, 1929). Dans les études sur le monde nord-américain, la frontière est perçue en tant que territoire imaginé et instable (middle ground, une zone intermédiaire), perméable aux circulations, aux négociations et aux luttes entre individus et groupes d'origines distinctes. Il n'en va pas différemment dans le cas des nouvelles frontières ibériques. Les frontières sont des espaces de contact avec des mondes dont l'existence était subodorée ou connue et avec lesquels s'établissent de nouveaux échanges et de nouveaux conflits : Le Maghreb, les côtes d'Afrique, les Indes, le Japon. Pas de face à face simple. Les nouvelles frontières ibériques sont d'abord péninsulaires, les Reconquistas portugaises et castillanes. Les « trois diasporas » (Bernard Vincent, 1492, « L'année admirable », Paris, 1991),

D’Europe aux Amériques

Histoire & Sociétés Rurales, 2014

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