La doctrine éthique d’Avicenne (original) (raw)
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Le mal moral chez Avicenne : perspectives éthiques et politiques
Oriens, 2021
La question du mal problème pose un problème aigu au sein de la doctrine de l’âme d’Avicenne. Comment l’âme humaine qui est une substance spirituelle inaltérable impassible peut-elle être affectée par le mal commis ? Répondre à cette question nécessite l’étude de l’eschatologie avicennienne de même que celle du statut des normes éthiques. Ces dernières ne sont, selon Avicenne, pas universelles et donc pas accessibles à l’intellect mais sont données par la révélation. On ne peut comprendre la question du mal moral chez Avicenne sans la replacer dans le système métaphysique et éthique du philosophe persan. The question of evil poses an acute problem within Avicenna’s doctrine of the soul. How can the human soul, which is an unalterable spiritual substance, be affected by the evil committed? Answering this question requires the study of Avicenna’s eschatology as well as the study of the status of ethical norms. The latter, according to Avicenna, are not universal and therefore not acce...
La prophétie chez Avicenne : perspectives psychologique, éthique et politique
École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses, 2020
Exégèse et théologie de l'islam shi'ite Meryem Sebti Chargée de conférences CNRS, UPR 8230 La prophétie chez Avicenne : perspectives psychologique, éthique et politique 1. Sur la doctrine des trois modes de la prophétie, voir A. elAmrAni-JAmAl, « De la multiplicité des modes de la prophétie chez Ibn Sīnā », dans J. Jolivet et R. rAShed (éd.), Études sur Avicenne,
Avicenne entre physique et metaphysique
Entreprendre un travail sur Avicenne, c'est s'attaquer à une entreprise quasi mythique de l'histoire de la pensée arabo-musulmane. Le canon de la médecine (al quanun fit-ttib) est une oeuvre non moins impressionnante par sa dimension, que par son influence dans le monde médiéval. Ibn Sina, Avicenne des auteurs latins est en effet l'un des grands noms de la philosophie et de la médecine orientale, mais son empreinte sur la pensée universelle s'exerce d'une façon plus tangible sur le domaine philosophique avec l'apparition dès le XIIIe siècle de l'Avicennisme (sujet à discussion entre spécialistes, comme d'Averroïsme un peu plus tard). Il s'agissait d'une perception nouvelle de la scolastique due en grande partie à traduction effectuée par l'école de Tolède dans le milieu du XIIe siècle et cela juste un siècle après la disparition d'Avicenne.
"Autour de la totalité et du non-être dans la Métaphysique d’Avicenne"
Totalitas. Aux origines d'un concept: Cahiers de philosophie de l’université de Caen , 53 (2016), p. 55-76, 2016
"Autour de la totalité et du non-être dans la Métaphysique d’Avicenne" L’idée de totalité est à repérer dans la Métaphysique d’Avicenne (Ibn Sīnā, m. 1037) par rapport à plusieurs thèmes. On pourrait tenter d’en dresser une liste, elle ne serait pas exhaustive. Les passages du Liber de philosophia prima où la correspondance entre totalitas et l’original arabe est parfaite sont les plus intéressants du point de vue métaphysique et théologique. Dans le premier, le terme est utilisé afin de montrer que la forme peut se dire aussi du tout ensemble (li-ǧamī‘ dālika). Dans le deuxième – sur lequel on s’arrête assez longuement – Avicenne présente avec le terme totalitas (al-kulliyya) son idée de création absolue ou instauration (al-ibdā‘). L’analyse de la légitimation du bien du monde, qui inclut ou est aussi un mal, offre encore une autre perspective. En général, c’est à partir des notions (ou de non-notions) de néant et d’absolu qu’Avicenne élabore l’idée du flux et donc celle de totalité qui la soutient. L'analyse de la totalité permet d’insister sur la formulation correcte pour exprimer la théorie ontologique avicennienne : d’une part, tout ce qui n’est pas le Principe doit être en soi un double et donc un composé (qui n’est pourtant pas pour cela un «tout» au sens technique); de l’autre coté, et pour ainsi dire à l’inverse, ici il faut inscrire la définition du Premier principe : le Principe est en effet incomposé et un, car il n’est rien d’autre qu’être ou existence, sans aucune limitation dépendant de l’essence.
Avicenne et la réception médiévale de la définition aristotélicienne de l'âme
Anima, ut dicit Avicenna, non est nomen naturae sed officii Avicenne et la réception de la définition aristotélicienne de l'âme au Moyen Age par Massimiliano Lenzi [...] mais bon venons tout de suite à l'objet d'étude de cet après midi qui, comme le suggère le titre avec une citation que j'emprunte à Maître Eckhart, est dédiée en premier lieu à l'analyse d'un adage médiéval selon lequel le nom 'âme' ne signifie pas la nature de la chose qu'il appelle -anima non est nomen naturae -, mais il en signifie la fonction, l'officium, à savoir l'animation. Il s'agit d'un adage que Eckhart et, avant lui, les maîtres du XIII e siècles attribuent à Avicenne, mais dont l'histoire porte, comme nous verrons en remontant aux données textuelles, sur une durée plus longue et plus complexe -même si, dans la perspective que je vous propose, le rôle d'Avicenne reste tout à fait décisif.
Le livre la logique des orientaux d'Avicenne
Le dernier écrit de logique d'Avicenne ititulé La logique des Orientaux est énigmatique. Il a fait l'objet de plusieurs interprétations orientalistes qui sont toutes d'accord sur la dimension mystique et illuminative de ce Traité. J'essaie de prouver le contraire. L'appartenance de ce Traité de logique à une tradition philosophique de type théosophique est déraisonnable. Il est en vérité l'illustration de la maturité logique et rationnelle de l'ensemble de la philosphie d'Avicenne et de toute la culture scientifique de langue arabe propre au XIème siècle. Pour mettre au clair cette vérité, il était nécessaire de déconstruire l'image utopiste européenne vis-àvis de ce Traité incapable de voir en lui autre chose qu'un simple élément d'une philosophie orientale supposée.
" Vie active, vie contemplative et philosophie chez Avicenne "
in ‘Vie active et vie contemplative au Moyen Age et au seuil de la Renaissance. Études réunies par CH. Trottmann, École Française de Rome, Rome 2009, pp. 207-239
Avicenne hérite de la part d’Aristote la distinction entre intellect théorique et intellect pratique, qui est à la base de la distinction des deux genres de vie, mais il l’implante sur un terrain néoplatonicien et en amplifie le domaine pour y comprendre le monde céleste dans les deux modes qui l’expliquent : l’eschatologie et l’angélologie. L’horizon aristotélicien se trouve ainsi transformé et même altéré chez Avicenne : la distinction des deux intellects sert à Avicenne, comme à Aristote, pour fournir une articulation de la vie psychique de l’homme; elle est – et cela encore comme chez Aristote – hiérarchisée, la vie pratique se trouvant rangée au-dessous de la vie théorétique; mais, et on remarque ici une différence par rapport au Stagirite, elle trouve son sens ultime dans l’horizon eschatologique et encore plus profondément dans la théorie émanative et métaphysique qui le soutient.