Le hip hop : une expression mineure (original) (raw)

Hip Hop: A Minor Expression

Volume!, 2011

Le hip hop : une expression mineure par Christian Béthune Chercheur associé au CIEREC Résumé : Saisissant l'occasion ouverte par Deleuze et Guattari à propos du concept de « littérature mineure », l'article questionne le hip hop à l'aune de la perspective Guattaro-deleuzienne : déterritorialisation linguistique, immédiat politique, énonciation collective, tous les ingrédients d'une expression mineure semblent effectivement à l'oeuvre dans la culture hip hop. Ce qui ne veut bien sûr pas dire qu'il s'agit d'une expression de second ordre, bien au contraire, mais d'une expression radicalement hors des normes établies, qui vient questionner les arts majeurs de façon « révolutionnaire ».

Les enjeux du hip-hop à Québec

Note de l’auteure: Le présent article est basé sur une enquête ethnographique déroulée de la période de juin 2011 à décembre 2012 dans les villes de Québec, Montréal et Ottawa, auprès de 31 participants dont 25 sont des rappeurs et rappeuses. Je présente les rappeurs québécois rencontrés tels Webster, Assassin, Showme, Stratège, Les Sozi, Shoody, GLD et Rico Rich comme des guerriers menant des actions de guérilla (Certeau, 1980) pour tenter de résoudre des problèmes d’ordre politique, ethnique et racial, mais également social et économique. Les rappeurs à l’étude ont fait de ces problèmes leurs champs de bataille, soit dans le cas de cette étude, la lutte pour l’authenticité et la prise de conscience, contre les obstacles économiques, et pour le territoire.

La culture hip-hop dans tous ses états

2010

aimerais parler au hip-hop ? Hip-hop : Oui, c'est moi. C'est qui ? SG : Je m'appelle Steve. Je suis aussi enseignant-chercheur. Est-ce que tu as un peu de temps à m'accorder ? HH : Ca dépend… Qu'est-ce que tu veux ? SG : Juste discuter un peu avec toi, te poser quelques questions. Tu es toujours partant ? HH : Ouais, c'est bon. La dernière personne à avoir fait cette démarche, c'est Molefi Asante Jr en 2009, tu le connais ? SG : Oui, c'est un de tes admirateurs, enseignant-chercheur aux États-Unis. Je le connais, il est réalisateur également. Entre autres, je crois que c'est le fils du théoricien de l'afrocentricité, Molefi Asante. À vrai dire, j'ai lu ton entretien avec lui et ça m'a donné envie d'échanger avec toi directement. HH : Mon téléphone crache un peu donc parles bien fort, ok ? SG : Ok. Tu sais, à cause des clips vidéo, beaucoup de gens te voient comme une musique qui promeut la misogynie, la violence et le matérialisme. Si tu devais te présenter, qu'est-ce que tu leur dirais ?

Mobilités sociales et rapports au pouvoir institutionnel : une élite du hip-hop en banlieue rouge

Politix, 2016

À la fin des années 1980, le hip-hop est devenu une contre-culture juvénile et banlieusarde qui a constitué un important lieu de socialisation, à côté de la famille et de l’école, au sein de groupes de pairs à base locale. En analysant les trajectoires post-adolescentes d’enquêtés socialisés au sein de cette contre-culture et cherchant à se maintenir, une fois adultes, durablement dans cette voie, cet article montre qu’une jeunesse s’y est forgé un capital culturel illégitime. Ce capital culturel est à la fois une capacité de repérage au sein d’arts encore peu institutionnalisés, un ethos spécifique issu en partie de la « culture des rues » et une politisation sous forme de conflictualité et de revanche sociale, ainsi qu’une méfiance vis-à-vis de toute forme de pouvoir institutionnel. L’acquisition de ce capital culturel a des conséquences sur la position sociale atteinte à l’âge adulte. Deux types de mobilité sociale sont repérables : des enquêtés d’origine populaire connaissent une ascension sociale, là où d’autres, issus des classes moyennes, parviennent à conjurer un déclassement probable. Ce capital culturel a besoin d’espaces d’actualisation pour être socialement efficace : s’il reste largement illégitime au sein de la société, nous montrerons les liens dialectiques qui se sont noués au cours du temps entre ce capital culturel, la mobilité sociale et le pouvoir institutionnel local.

Repenser la prévention à travers le mouvement hip-hop

Reconsidering prevention through the hip-hop movement Many professionals in the field of behavior disorder prevention explain urban violence and riots and the antiauthoritarian behavior of youth in handicap terms (conduct disorder, psychopathy). The street culture of many of these youth is often seen as nothing more than a risk factor. Relying on Marie Rose Moro’s concept of «!decentering », I examine the importance of hip-hop and rap for the construction of a post-colonial and a post-slavery identity for French-African (North-Africa included) and French-Caribbean youth. Engaging hip-hop culture helps us think in terms of emancipation and creation, and not just prevention. Keywords : Prevention, delinquency, urban milieu, young adult, psychopathy, conduct disorder, culture, racism, rap, hip-hop. Résumé Repenser la prévention à travers le mouvement hip-hop De nombreux spécialistes de la prévention expliquent les violences, les émeutes urbaines et le comportement antiautoritaire des jeunes en termes de handicap (trouble des conduites, psychopathie). La culture de la rue de ces jeunes n’est souvent envisagée que comme un facteur de risque. En m’appuyant sur le concept de «!décentrage!» de Marie Rose Moro, j’examine l’importance du hip-hop et du rap dans la construction d’une identité postcoloniale et post-esclavagiste pour les jeunes d’origine maghrébine, subsaharienne et antillaise en France. L’ouverture sur la culture hip-hop permet de reconsidérer ces questions en termes d’émancipation et de création, et pas seulement en termes de prévention. Mots-clés : Prévention, délinquance, milieu urbain, jeune adulte, psychopathie, trouble du comportement, culture, racisme, rap, hip-hop. Resumen Reconsiderando la prevención à través del movimiento hip-hop Muchos profesionales en el campo de la prevención de trastornos del comportamiento explican la violencia, los disturbios urbanos y el comportamiento antiautoritario de jóvenes en términos de discapacidad (trastorno de conducta, psicopatía). Frecuentemente, la cultura de la calle de muchos de estos jóvenes es vista exclusivamente como un factor de riesgo. Utilizando el concepto de “descentramiento” de Marie Rose Moro, investigo la importancia del hip-hop y del rap en la construcción de una identidad post-colonial y post- esclavista de los jóvenes de origen magrebí, subsahariano y antillano. Tomar la cultura hip-hop seriamente nos ayuda a pensar en términos de emancipación y creación y no solamente de prevención. Palabras claves : prevención, delincuencia, medio urbano, adulto joven, psicopatía, trastornodel comportamiento, cultura, racismo, rap, hip-hop."

L’émergence d’une critique artistique : la danse hip-hop

Sociologie de l'art, OpuS 3, 2004 /1 ; p. 15-48.

An analysis of articles published between 1987 and 2001 in Le Monde and Libération reveals the substantial amount of coverage given to breakdancing by these major newspapers. Journalists started by describing breakdancing as a medium for social action, but now tend to qualify it in artistic terms, thus abandoning the social and demographic characterisations of those who practise it in favour of an aesthetical discurse about their works. What used to be seen as a fleeting teenage pastime is now considered to be « a new trend in modern dance ». This is not a simple case of labelling. In redefining break dancing as an art form, journalistic discurse actually followed a process of change that has been underway in France since circa 1982. Indeed, a variety of actors (such as break dancers, social workers and educators, managerial and artistic personnel in the performing arts, public officers for government funding) have brought about numerous changes in the content of « street dance » and the ways it is performed. In then construing it as an object of critical discourse, worthy of the public’s attention, by describing it as dance and as art, journalists have contributed to diffusing break dance far beyond the small circle of its first constituents. By inscribing these artists and their works in an aesthetical and historical trajectory, by elaborating theories, critical discurse in turn influences and directs the actions of the people it evaluates ; it defines them as worthy of financial support and contributes to the formation of audience. But it also testifies to the limitations of recognition that society will concede to a form of expression that is practised mainly by the descendants of working-­‐class immigrants.

Abogo Hip hop et pauvrete

Dans la ville de Québec, la culture hip-hop permet de mettre en lumière les acteurs qui proviennent de milieux défavorisés et de l’immigration. À partir de textes de rap et d’entrevues avec des rappeurs, des entrepreneurs producteurs de hip-hop et leurs proches réalisées dans le cadre d’une recherche ethnographique, j’analyse comment de jeunes immigrants noirs utilisent le hip-hop et l’entrepreneuriat culturel comme une stratégie de contestation et de résistance face à la pauvreté et aux discriminations auxquelles ils sont confrontés. Selon une approche intersectionnelle (Hall,1980a; Crenshaw, 1994; Chauvin et Jaunait, 2015), cette étude met en lumière comment des propriétés originellement marginalisantes (race, lieu de résidence et dispositions sociales) peuvent être converties en des potentiels légitimés

AURA ou de la production politique de la musique hip-hop

Cahiers de recherche sociologique, 2010

Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.