Limites du modèle délibératif : composer avec différents formats de participation (original) (raw)

Différents modes de participation

Tout d'abord, la participation la plus courante au spectacle est l'acte de voir et d'interpréter qui n'a pas toujours été reconnu en tant que participation active de la part du spectateur. Aujourd'hui, cette participation active lors de la représentation n'est plus remise en question : au contraire, les drames contemporains incluent cette compréhension dans leur stratégie narrative (cf. récits fragmentaires récurrents dans les mises en scène actuelles). Une oeuvre d'art s'accomplit uniquement devant le spectateur qui crée le sens de ce qu'il voit, car tout signe émis par l'auteur, le metteur en scène ou le comédien s'adresse finalement au spectateur. Au théâtre, le public est toujours co

Engagement et participation en assemblée délibérante

Nouvelles pratiques sociales, 2007

"Cet article présente une interprétation de la relation entre la conduite des assemblées délibérantes et la participation pendant les rencontres ainsi que l'engagement des personnes envers les décisions. Après avoir relevé six facteurs principaux à partir de la documentation sur les différents codes de procédure et sur les méthodes alternatives de gestion des rencontres, nous avons colligé 15 récits de pratiques de personnes d'expérience dans l'animation des assemblées délibérantes. L'analyse de ces récits nous a permis de dégager le modèle du couple danseur, représentant la dynamique du lien entre la présidence et l'assemblée, ainsi que deux approches communicationnelles de l’animation, l'une technicienne et l'autre tacticienne. This paper presents an interpretation of the relation between the way deliberative assemblies are conducted, participation during the meetings, and individuals' commitment towards decisions once they are made. After identifying six main factors from various rules of order documents and the examination of alternative meeting management methods, we gathered fifteen stories from experienced practitioners in the animation of deliberative assemblies. From the analysis of these stories emerged the "dancing couple" model, which represents the dynamics between the assembly's president and the assembly, as well as two communication approaches, technical and tactical."

Démocratie participative et impératif délibératif

[Publié dans Marie-Hélène Bacqué et Yves Sintomer (dir.), La démocratie participative. Histoire et généalogie, La Découverte (coll. Recherches), 2011] En même temps que se multiplient les dispositifs de démocratie participative, le nombre de discours, notamment savants, sur le sujet, ne cesse d'augmenter : ainsi le catalogue de la bibliothèque nationale de France, au sujet « Démocratie directe », dans lequel sont inclus les ouvrages traitant de démocratie participative, recense douze publications en langue française en 2007, contre six en 2006, six en 2005, cinq en 2004 et cinq en 2003. Ces discours utilisent, souvent sans grande précaution, un ensemble de concepts centraux pour la théorie contemporaine de la démocratie, et qui sont toujours en débat : participation, présence, inclusion, délibération etc. Il peut donc être intéressant de donner quelques éléments d'une généalogie des théories de la démocratie participative, pour nous permettre d'historiciser, et donc de politiser, notre vocabulaire descriptif et normatif sur les dispositifs que nous étudions, voire que nous mettons en place.

Participer — Essai sur les formes démocratiques de la participation (2011)

Pourquoi faudrait-il que les citoyens, les riverains, les amateurs d’art, les étudiants, les lecteurs de la presse, les malades et leur famille, "participent" ? Il n’y a rien de méprisable, en général, à appuyer sur le bouton indiqué, à répondre aux convocations des organisateurs d’expériences participatives et à tâcher d’exprimer un avis sur des questions que nous n’avons pas choisies et qui parfois n’ont aucun sens pour nous. William James remarquait que parmi les rôles que nous jouons, très peu sont de notre choix. La plupart nous « sont prescrits du fait de notre situation dans la vie » ; c’est ainsi que fonctionne une société. Mais ce n’est pas ainsi, en principe, que fonctionne la citoyenneté dans une démocratie libérale. En politique, ce qui est problématique, c’est de faire croire à la participation. Quand participer se borne en définitive à « faire figure » de participant dans un dispositif qui n’a en rien été choisi, dont les enjeux nous échappent et dont les finalités ne sont pas les nôtres, il vaudrait mieux utiliser un autre terme. Afin de désigner celui qui effectue ou, plus exactement qui s’évertue à effectuer, le rôle que sa société lui confère, Goffman a utilisé le mot performer, qu’on utilise aussi en français, faute d’équivalent. Le performer n’est ni un acteur, ni un participant. Contrairement à l’acteur, il croit en son rôle ; l’idée qu’il a de lui-même en dépend ; mais contrairement à un participant, il ne contribue pas le créer. Or, ce qui donne un sens distinctif à la démocratie libérale, ce en quoi une société est libre, ce au nom de quoi les injonctions à participer sont officiellement faites, c’est que les individus exercent réellement une influence sur les conditions qui les affectent, qu’ils définissent leurs intérêts, qu’ils influent sur l’agenda de leur gouvernement, qu’ils contribuent à fixer les conditions de leur propre vie, bref qu’ils soient non des performeurs, mais des participants, au sens fort du terme.

Du dispositif délibératif à la pragmatique coopérative

2013

Comment interroger « l’art de gouverner » aujourd’hui, sinon en problematisant la dimension ethique et politique de dispositifs censes renforcer le pouvoir de decision des citoyens ? Le croisement effectif des rationalites et des tensions propres a un Conseil de Quartier et a une Accession sociale a la propriete a gestion cooperative nous conduit a nous interesser plus particulierement au rapport gouvernants/gouvernes en tant que ces derniers deviennent aptes a se gouverner eux-memes et nous donne aussi l’occasion de montrer en quoi la dimension publique d’une pratique de cooperation peut intervenir a la fois comme critique de gouvernement et gouvernement critique. Celle-ci repose en effet sur une ethique politique qui lie soi et les autres dans un rapport pragmatique a la decision donnant un tout autre sens au moment deliberatif.

Les participations atypiques : des exceptions qui indiquent de nouvelles voies Note 6

2. Enquête sur l'éducation et la formation des adultes (voir annexe 1). 3. Note 1, La participation à la formation des adultes : contextes québécois et international. Note 2, Une analyse comparative Québec-Canada de la participation à la formation des adultes. Note 3, Les facteurs de variation de la participation des adultes à la formation au Canada en 1997. Note 4, Le portrait des activités de formation des adultes au Québec et au Canada. Note 5, Les contours de la demande insatisfaite de formation. Note 7, La participation des femmes à la formation des adultes : une situation en changement? * Exclut la population adulte qui possède une formation initiale moyenne, soit les personnes diplômées de la 11 e à la 13 e année, ceux ou celles qui ont suivi des études postsecondaires ou qui possèdent un certificat ou un diplôme d'études postsecondaires non universitaires. Il est à noter que cette dernière population constitue 52,6 % de l'échantillon québécois. ** Total de l'ensemble de la population adulte, tous niveaux de formation confondus. Source : Statistique Canada, Enquête sur l'éducation et la formation des adultes, 1998. Voyons, tour à tour, les deux formes atypiques B et C : la participation et la nonparticipation atypiques.

Accompagner la participation sans l’imposer

Cahiers de l’action, 2021

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