De l’iconographie de l’art rupestre à son interprétation anthropologique (original) (raw)
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De l'iconographie d'un art rupestre à son interprétation anthropologique
2010
L'hypothèse selon laquelle la structure iconographique des arts rupestres diffère profondément, en termes de fréquences des motifs animaliers et de leur distribution dans les sites, en fonction de l'organisation socio-économique et du type de croyances est examinée à l'aide de données africaines, australiennes et européennes issues de sociétés préhistoriques de chasseurs-cueilleurs et d'éleveurs. La place de l'art pariétal paléolithique d'Europe occidentale est particulièrement discutée, ainsi que la possibilité de discriminer de cette manière une organisation totémique ou des pratiques chamaniques.
La Structure iconographique d'un art rupestre est-elle une clef pour son interprétation ?
2014
L'hypothèse émise par R. Layton selon laquelle la structure des arts rupestres diffère profondément, en termes de fréquence des motifs et de leur distribution entre les sites, en fonction de la religion et de l'organisation sociale des groupes humains est réexaminée dans ce travail collectif, à l'aide d'une documentation renouvelée et augmentée provenant d'Afrique et d'Australie, mais aussi d'une analyse approfondie de l'art pariétal paléolithique d'Europe occidentale. Il ressort de cette étude que l'hétérogénéité des sites (distribution géographique des motifs) et la diversité de l'iconographie (fréquence des motifs) sont des critères importants indubitablement liés à la structure sociale, aux croyances et à l'économie des sociétés, mais qu'ils ne permettent pas de trancher en faveur d'une organisation totémique ou de pratiques chamaniques. Mots-clé: Art rupestre. Art pariétal paléolithique. Structuration. Totémisme. Chamanisme. RESUMEN: La hipótesis de R. Layton según la cual la estructura de las artes rupestres difiere mucho en términos de frecuencia de los motivos y de su distribución entre los sitios, en función de la religión y de la organización social de los grupos humanos es examinada de nuevo en este trabajo colectivo, a la luz de una documentación nueva y aumentada procedente de África y Australia y de un análisis pormenorizado del arte parietal paleolítico de Europa occidental. Resulta de este estudio que la heterogeneidad de los sitios (distribución geográfica de los motivos) y la diversidad de la iconografía (frecuencia de los motivos) son criterios efectivamente ligados a la estructura social, a las creencias y a la economía de las sociedades, pero no permiten decidir a favor de una organización totémica o de prácticas chamánicas. Palabras clave: Arte rupestre. Arte parietal paleolítico. Estructuración. Totemismo. Chamanismo.
Esthétique et symbolique du bétail dans l'art rupestre: l'apport de l'anthropologie
2013
Le phénomène des animaux favoris, propre à l'Afrique de l'Est, est ici étudié chez les Hamar, un des groupes du Sud-Omo en Éthiopie. Plusieurs des pratiques qui lui sont associées, comme la déformation des cornes et la découpe des oreilles et du fanon, permettent de porter un nouveau regard sur certaines images rupestres saharienne
L’art rupestre narratif du centre de l’Inde
L’art rupestre du centre de l’Inde, particulièrement riche dans l’État du Madhya Pradesh, est bien moins connu et étudié que l’art des cavernes européennes, alors que les sites ornés s’y comptent par centaines. Un ensemble spectaculaire d’abris peints non loin de Bhopal, appelé Bhimbetka, fut placé sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco en 2003. Il est partiellement aménagé et ouvert au public. Jean CLOTTES >> Conservateur général du Patrimoine (honoraire)Meenakshi DUBEY-PATHAK >> Spécialiste en art rupestre (Inde)
Mount Bego altitude site, in Alpes-Maritimes (France), is the second most important concentration of prehistoric and protohistoric rock carvings in Western Europe, after the one of Valcamonica-Valtellina in Lombardy (Italy). Among some 35 000 of figurative signs currently listed (mostly corniforms, geometric figures and weapons), anthropomorphic – who had never been a specific study – account for just over 1%. Their role is nevertheless essential in most attempts at interpretating symbolic engravings. Archaeological and paleoenvironmental data indicate a human presence on the site since the Early Neolithic, and successive occupations fit quite well in the broader scheme of gradual colonization of the Alps by prehistoric and protohistoric human groups. We begin debating the identification of schematic anthropomorphic rock art and in terms of its representation at mount Bego. In addition, we establish an illustrated inventory of all anthropomorphic site (vol. II). An important chapter of the memory is dedicated to the periodization of human figures. Within the chronology of other engravings, where do the different anthropomorphic lie ? In essence, their realization appears to extend between the Late Neolithic and Early Bronze Age. We finally end up with the introduction of a ethnoarchaeological reflection, both around anthropomorphic : what really represent these images ? what are their functions? – but also about the engravers : who are they? what relations do they have with human figures? The explanations of prehistoric imagery frequently draw from the religious-mythological repertoire. The socio-economic phenomena which also govern prove of comparable complexity.
Le site du mont Bego, dans les Alpes-Maritimes, constitue la deuxième plus importante concentration de gravures rupestres préhistoriques et protohistoriques en Europe, après l’ensemble du Valcamonica-Valtellina en Lombardie. Parmi les quelques 35 000 signes figuratifs actuellement répertoriés, seuls 300 pétroglyphes environ s’apparentent à des représentations anthropomorphes. Malgré leur succès certain auprès du grand public et leur rôle majeur dans l’interprétation symbolique des gravures du site, les figurations humaines n’ont jamais fait l’objet d’une étude spécifique. Face à la diversité de ces représentations, nous nous sommes demandé comment définir clairement le terme « anthropomorphe » et avons établi un premier corpus d’images. Les plus anciennes occupations humaines de la région du mont Bego remontent vraisemblablement au Néolithique ancien et moyen et l’on considère aujourd’hui que certaines gravures pourraient éventuellement en être contemporaines. De l’autre côté de l’axe chronologique, les dernières gravures préhistoriques pourraient être de l’âge du Bronze moyen. Dans ce cadre temporel, où se situent les différentes figurations humaines ? C’est à cette question que nous avons voulu répondre, afin d’asseoir avec davantage de rigueur les prochaines démarches interprétatives qui pourraient être mises en place vis-à-vis des différents systèmes iconographiques du site.