La Bréhatine : un scénario trop tournable de Guillaume Apollinaire ? (original) (raw)


Cet article s’interroge sur une étiquette générique inédite, le « ciné-poème ». Il met en évidence ce qu’il y a de spécifiquement cinématographique dans ce poème et l’imaginaire du cinéma et de la poésie que révèle le choix de ce terme. Il pose enfin la question cruciale du type de lecture que prescrit un tel texte.

Suspendu entre le factuel et le fictionnel, qu’est devenu Apollinaire ? L’article vise à répondre à cette question par l’analyse de trois fictions biographiques contemporaines, 100 ans avant minuit d’Éric Chatillon, Le Tombeau d’Apollinaire de Xavier-Marie Bonnot et À la ligne. Feuillets d’usine de Joseph Ponthus. Il se propose d’identifier la fonction mythopoïétique d’Apollinaire au cœur de ces modèles d’exofiction et d’en découvrir les différents degrés de reconfiguration mytho-biographique.

Marquée par les débats sur les Anciens et les Modernes relancés en France entre 1714 et 1716, la genèse de "La Henriade" témoigne du devenir de la poésie à l’aube des Lumières, explorant la possibilité d’une épopée moderne adaptée au nouvel esprit qui souffle sur l’Europe. Engagée politiquement et philosophiquement, la conception du poème épique, telle que l’élabore le XVIIIe siècle, offre un espace énonciatif où la poésie et l’Histoire peuvent se rencontrer. Dotée d’une dimension ‘philosophique’, l’épopée non seulement « fait place aux représentations qu’une époque se construit de son passé, mais elle intègre également des questions et des savoirs qui sont au centre de ses préoccupations » (J.-M. Roulin) ; autrement dit, elle ‘fabrique’ un passé comme leçon sur le présent. Au poème épique, en outre, revient la tâche de célébrer les valeurs collectives d’une nation, ce qui donne un crédit prodigieux à sa leçon morale et politique. Cette conception de l’épopée offre donc un creuset où s’articulent l’esthétique, les sciences de l’homme et le politique, et ouvre de multiples enjeux tant sur le plan de la réflexion poétologique que sur celui de l’écriture de l’Histoire. Dans le sillage des recherches effectuées par Philippe Roger et Jean-Marie Roulin sur l’épopée des Lumières , cet article se propose d’étudier, à travers l’analyse des préfaces de "La Henriade" (les préfaces de Linant, celle de Marmontel et l’avant-propos de Frédéric II, roi de Prusse), l’ampleur de ces enjeux, en essayant de dégager le sens historique, politique ou philosophique des choix poétiques effectués par Voltaire.

"En proposant un repérage des composantes esthétiques et idéologiques de la notion d’« esprit nouveau » de Guillaume Apollinaire (1880-1918), l’article expose les différentes formes d’autorité incarnées par le poète à l’époque des avant-gardes et du retour à l’ordre. « L’esprit nouveau » apparaît ainsi comme la manifestation exemplaire de deux tensions constitutives et consubstantielles de la modernité artistique des années 1910 et 1920 : la coexistence d’une visée internationaliste et de tendances nationalistes, d’une part, et d’autre part, une approche ambivalente de la tradition. Celle-ci oscille entre une vision réductrice, servant de prétexte à la marginalisation du futurisme de la scène artistique parisienne, et une vision large qui reconnaît la consubstantialité de l’ancien et du nouveau au sein des œuvres et fonctionne comme critère d’appréciation esthétique."

L’objectif l'ouvrage est de faire converger plusieurs types d’approche – philologique, linguistique, métrique, littéraire, rhétorique, historique, anthropologique sur l’œuvre de Sidoine Apollinaire en l’interrogeant à la fois ou tour à tour sur ses rapports avec la société et l’histoire de son temps, ainsi qu’avec la tradition littéraire antique. Mais il s’agit aussi d’examiner comment l’œuvre de Sidoine a été perçue par la suite, aussibien dans l’Antiquité plus tardive – a-t-il lui aussi été l’objet de réécritures ? son esthétique et sa poétique ont-elles eu une postérité ? – qu’au Moyen Âge et à l’époque moderne et contemporaine : quelle y est sa présence ?

Dans De la forme et de la fonction des mots, Bréal formulait, dès 1866, outre une critique générale du formalisme de la philologie comparative depuis Bopp, une thèse radicalement opposée à l’orientation naturaliste de l’évolutionnisme linguistique de Schleicher. Cette thèse, que nous prendrons le risque de définir comme thèse du primat de la fonction sur la forme linguistique, est au coeur de ce programme de linguistique générale pour lequel Bréal allait forger, quelques années plus tard, le mot de sémantique. Fortement marqué par la notion humboldtienne d’innere Sprachform, Bréal, contrairement à Saussure, n'abandonnera jamais le changement linguistique au hasard de l'histoire et maintiendra l'intelligence comme premier moteur des langues, quitte à poser la nécessité de repenser cette intelligence.

Published in Revue d'études apollinariennes, n° 20-21, août 2017, pp. 59-71.

La lettre de Pierre Abélard appelée "Histoire de mes malheurs" par la tradition critique s'ouvre comme une lettre de consolation à un ami. Destinée à une lecture publique, elle retrace l'itinéraire mouvementée du philosophe et théologien, entre revers de fortune et itinéraire d'un orgueilleux cherchant la voie du salut. Etant donné l'importante de l'oeuvre d'Augustin chez Abélard et ses contemporains, et le propos développé dans les Confessions, cet ouvrage a-t-il été une source d'inspiration pour Pierre Abélard ?