« À La Recherche De La Parole Errante » (original) (raw)
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À La Recherche De La Parole Errante (1871-1914)
Revue d'histoire du XIXe siècle, 2000
Le vagabond parle peu. Qui pourrait ou voudrait d'ailleurs l'écouter ? Pour les gendarmes, policiers et magistrats, principaux interlocuteurs des errants, par le biais des procèsverbaux, des interrogatoires et des audiences, il est impersonnel. Les opinions du juge sont souvent « conservatrices » comme le dénonce avec ardeur le « bon juge » Magnaud 1. Le juge est, comme les cadres de la police, l'instrument du pouvoir qui le guide difficilement à travers les méandres d'un grand nombre de circulaires 2. Dans toutes ces circonstances, il n'oublie pas qu'il est là pour juger au nom de la société, donc assurer sa préservation menacée, et non pas pour comprendre. Les dossiers judiciaires des vagabonds 3 nous aident pourtant au-delà même de leurs contradictions à saisir le monde de l'errance à la fin du XIX e siècle 4. Ne voulant présenter qu'un délinquant, ils permettent de découvrir malgré tout un homme ou une femme qui n'ont rien ni de monstrueux, ni d'héroïque, ni forcément d'apitoyant. À une première lecture, c'est le fatalisme qui domine. Si certains vagabonds préfèrent garder le silence, se protégeant des pièges de la justice, d'autres expriment leur incompréhension, racontent une histoire ou s'inventent un personnage. Derrière la justification, la parole du vagabond renvoie à l'idée qu'il se fait de lui-même, du monde et de cette errance difficile et cruelle. Cette parole, trop courte enfin, ne cesse de nous hanter et renvoie à notre propre imaginaire de l'errance et de sa finalité. Au-delà, elle permet d'appréhender les représentations négatives d'une époque dont elle est prisonnière. C'est en réaction à tous ces enfermements, qu'il faut réexaminer la littérature qui a tenté de développer une contre-culture en s'attachant non seulement à défendre les valeurs de liberté et de fraternité mais aussi l'individu écrasé sous le poids des préjugés et des lois.
Samuel Beckett Today / Aujourd’hui, 2021
Résumé Après une brève introduction qui replace dans son contexte la reprise du rôle de Winnie par Catherine Frot en 2012, un entretien avec l’ actrice relate pourquoi elle a souhaité s’ attaquer à ce rôle, comment le projet s’ est monté, comment elle a abordé et s’ est approprié le texte de Beckett, comment elle a travaillé avec Marc Paquien, le metteur en scène, de quelle manière la pièce a été reçue par le public en France et au Canada, et enfin ce que la pièce en elle-même lui a apporté à titre personnel.
Le Livre de la Vérité de Parole
Édition digitale annotée de ces textes Égyptiens funéraires publiés par le Dr Joseph-Charles Mardrus en 1929, basée sur l'archivage illustré de la BnF.
Prêcher dans le Souffle de la Parole (2016)
Paris, Cerf, 2016
Dans la tradition dominicaine, prêcher est une activité contemplative et amicale. C’est un service de la conversation de Dieu avec le monde. L’Ordre des Prêcheurs a reçu la mission d’annoncer Jésus Christ dans la vérité et la miséricorde, à travers divers modes de communication et de présence. Dans la dynamique du VIIIe centenaire de l’Ordre, des auteurs qualifiés posent ici les jalons d’une théologie dominicaine de la prédication. Sont ainsi explorées la sève biblique de la prédication, ses figures inspirantes, une théologie de la parole et du sacrement, le statut de l’éloquence, l’action de la prédication en ses ressorts, ses critères et ses médias. Une postface et un épilogue offrent des pistes de relecture et de travail. Reconnu comme étant actuel, inspirant et mobilisateur, le présent ouvrage connaît une deuxième édition, revue et augmentée.
La Parole en œuvre analyse les différents niveaux d’étude relatifs à la question de l’origine du langage chez les premiers hominiens. La nostalgie d’un certain parlé de l’Eden a toujours animé idéologues, scientifiques et poètes qui tentèrent d’apporter une réponse à cette énigme. Inspirés par le babil enfantin, d’aucuns poussèrent l’analyse au macabre, non encore imprégnés de l’idée moderne selon laquelle il faille considérer cette faculté comme le résultat d’une anthropogénèse. Aujourd’hui décrit comme un phénomène lié aux opérations de taillage des premiers silex, le langage dévoile une vaste métaphore inconsciente, ouvragée par l’homme.
Voix et Images, 2016
Cet article vise à approfondir notre connaissance des idées d’André Belleau sur l’essai à travers une lecture détaillée de trois textes : « Approches et situation de l’essai québécois », « Petite essayistique » et « La passion de l’essai ». L’auteur y étudie à la fois la conception de l’essai de Belleau et l’argumentation qu’il déploie pour mieux le circonscrire. Adoptant une approche prospective, il analyse les hypothèses de Belleau qui ont été le plus souvent citées (autour de la narrativité et de l’univers idéel), tout en cherchant à découvrir des éléments pertinents qui auraient pu échapper à la critique. Il cherche à mieux comprendre la manière de Belleau, qui consiste, entre autres, à reformuler la pensée de certains auteurs (principalement Barthes), ce qui le conduit à faire tenir le monde des idées dans un ensemble de formules originales. L’article se termine par une ouverture vers d’autres propositions intéressantes de Belleau qui semblent pourtant n’avoir trouvé aucun écho...
Anthropologie et Sociétés, 2002
Résumé L’auteur examine les conditions d’émergence d’une conscience historique collective chez les Inuit du Nord canadien. Le « réchauffement » de ces sociétés que cristallise aujourd’hui l’invention du Nunavut — et avec elle une myriade de publications dans le domaine de « l’histoire orale » — découle davantage d’une stratégie de revendication que de l’avènement réel d’un nouvel et unique régime d’historicité. Lié aux effets de la sédentarisation, de la scolarisation et de l’adoption de l’écriture, ce réchauffement risque toutefois de s’avérer lourd de conséquences pour les futures générations. En suivant à grands traits la perspective des aînés, soit les outils et les catégories culturelles qu’ils utilisent pour traiter de leur passé, la dernière partie fait ressortir leur préférence pour une mémoire fragmentée, autobiographique et relationnelle fondée sur l’oralité. Bien que les jeunes partagent encore de nombreux points communs avec leurs aînés, l’époque contemporaine apparaît c...
Cahiers de littérature orale, 2012
Prendre la parole, c'est toujours prendre plus ou moins de risques. Ces risques sont euxmêmes plus ou moins grands suivant les cultures, selon qu'en matière verbale elles sont permissives ou au contraire régies par une étiquette très contraignante qui stipule ce qui peut être dit ou non et en quelles circonstances. La question se pose avec d'autant plus d'acuité dans les civilisations de l'oralité où la parole n'est pas simplement un ergon, mais une energeïa, douée de force vive, dont la valeur performative est énorme, puisque, comme c'est souvent le cas dans les cultures africaines, elle est capable de ruiner socialement et peut même aller jusqu'à tuer, à l'instar de la malédiction de Thésée à l'encontre d'Hippolyte.
Revue française de psychanalyse, 2007
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