Sahel et Sahara : Les Etats Face a La Mondialisation Du Crime Organise (original) (raw)
2016, Revue Economie, Gestion et Société
Si la sécurité continue à constituer un fondement incontestable de la politique étrangère des Etats, l'identification et l'évaluation de la menace quant à elle, représente la priorité de la stratégie sécuritaire. Mais depuis les accords de Westphalie en passant par les arrangements de Yalta, l'effondrement du mur de Berlin et les attaques du World Trade center, la menace a connu des changements substantiels tant sur le plan de sa nature que du niveau qu'elle peut occuper en terme de priorité et la portée de la réaction qu'elle suscite. C'est justement le processus de l'évaluation de la menace et ses divers paramètres qui peuvent la rendre prioritaire, secondaire ou marginale. A cet égard, les Etats faillis ou en déliquescence de la région du Sahel et du Sahara n'ont pas les moyens pour hisser la menace qui les guette en priorité internationale dans un contexte marqué par l'érosion de l'autorité de l'Etat face à la montée en puissance des organisations du crime organisé transfrontalier. Cette région présente tous les ingrédients en terme de vulnérabilité, de corruption, d'austérité et du déclin de l'autorité de ses Etats, pour devenir l'abri des hors la loi. Le « Sahelistan »qualifié de zone grise, favorise l'action des organisations criminelles et terroristes qui s'ingénient pour entreprendre afin de créer la richesse selon des approches managériales qui n'ont rien à envier à celles adoptées par les entreprises légales. De ce fait, Les Etats de la région, essoufflés par une multitude de problèmes endémiques, ne pourront en aucun cas relever le défi de l'éradication des groupements du crime organisé sans l'apport substantiel de la communauté