La représentation de l'Architecture (original) (raw)
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Représentations graphiques de l'architecture et patrimonialisation
2010
Cet article en propose un examen a travers trois themes. Tout d'abord, la penurie de documentation graphique pour les regions de Mediterranee orientale conduit a un questionnement sur le statut des figurations des vestiges anciens pour cette region du monde. Le second examen est epistemologique, consacre a l'authenticite des dessins, il montre que toutes les figurations sont non seulement partielles mais quelles sont aussi partiales. Enfin, la derniere partie est consacree a la maniere dont les representations graphiques et les travaux de patrimonialisation portent des points de vue comparables sur le temps et sur l'histoire.
L'édifice comme représentation du projet
Mémoire de Fin d'Étude, sous la direction de Jean-Didier Bergilez, Faculté d'architecture ULB, Mentionné au Prix du Mémoire, Septembre 2015 Si nous acceptons assez aisément l'affirmation, somme toute commune, qui pose le projet comme la représentation de l'édifice architectural, le postulat inverse, qui consiste à penser l'édifice comme la représentation du projet, est plus difficilement concevable. Et en effet, le respect de la hiérarchie ontologique de leurs domaines d'existence respectifs tendrait à réserver à l'édifice la primauté que lui confère sa présence dans le réel, au projet la position secondaire que lui octroie son abstraction par rapport à ce dernier. Contrevenant à cette logique, le mémoire amorce son investigation sur une hypothèse heuristique, celle de la possibilité pour le projet de se faire la représentation de l'édifice, prémisse à l'entreprise d'une démonstration théorique et de sa confirmation par l'empirie. La construction théorique s'établie sur deux propositions générales dont elle vise à déceler l'authenticité historique et la véracité théorétique au travers d'une méthodologie qui tisse des liens entre l'histoire de la naissance de la discipline architecturale (avec pour références principales les analyses de Françoise Fichet, Anthony Blunt, Rudolf Wittkower et Erwin Panoksky) et la philosophie contemporaine dans les regards qu'elle porte sur les rapports entretenus entre le réel et ses doubles (Michel Foucault, Clément Rosset). A la première proposition qui postule la dichotomie fondamentale entre le projet et l'édifice, l'étude met en évidence son essentialité au regard de la définition de l'architecture du fait de sa consubstantialité à sa formation en tant que discipline, ainsi qu'une forme de prévalence qualitative depuis lors octroyée au projet, conséquence des alliances tissées par l'architecture avec les arts de pure représentation dans son entreprise d'anoblissement. La deuxième proposition avance qu'entre les deux entités du projet et de l'édifice, il n'est pas de terrain sémantique commun sur lequel le 'sens' pourrait glisser sans heurts de l'un à l'autre. Or, c'est justement parce que ces deux entités ne parlent pas d'une seule voix que l'édifice peut dire quelque chose du projet. L'absence d'une traductibilité parfaite entre leurs domaines d'existence est la condition théorique pour que l'édifice puisse se faire la représentation du projet. Aussi, la démarche empirique procède-t-elle en une étude de cas d'édifices contemporains qui nous paraissent se constituer comme le lieu d'expression du projet, et ce en tant qu'ils opèrent dans la reconnaissance de cette dichotomie fondamentale entre projet et édifice. Dans un premier temps, c'est l'inadéquation entre l'espace géométrique de la conception et l'espace réel qui est sujet d'analyse. Une sélection de projets (ADVVT, Reservoir A) qui exploitent les potentialités créatives du décalage entre les domaines de la projection orthogonale et ceux de l'exécution conduit à observer que le médium du projet, dans sa part d’inefficience à traduire la réalité vers laquelle il projette, peut être aujourd'hui le lieu d'explorations prospectives. Le deuxième temps de cette investigation s'intéresse au réemploi contemporain de procédures opératoires appartenant à une culture 'classique' du projet, telle les notions de 'figure' et de 'composition'. Des analyses des projets de Office KGDVS permettent de révéler la possibilité pour l'architecture contemporaine trouver le lieu d'une exploration créatrice dans l'écart né de la confrontation entre leur abstraction théorique et les situations particulières de leur mise en œuvre. Un dernier temps de l'étude empirique regroupe une série de cas 'limites', qui dans leur volonté de faire durer une sémantique propre au projet jusque dans le monde de la réalisation, se risquent à s'opposer à l'accomplissement de l'architecture dans le réel (comme par exemple le cas des maquettes échelle 1:1). Ainsi, le mémoire soulève-t-il en épilogue l'actualité de questionnements des architectes quant à la place du projet architectural dans la production contemporaine de l'architecture, avec la conscience de la distance qui fondamentalement le maintient étranger au domaine de l'exécution.
La représentation est-elle le nouvel édifice ?
A+, 2020
« Is representation the new building? Jeunes agences et nouveaux médias : l’objet de l’architecture en question ». L’usage des nouveaux médias de communication par les jeunes agences donne de nouveaux contours aux « représentations » de l’architecture. L'article questionne en quoi ces pratiques, souvent observées avec défiance, participent pourtant également d’une recherche contemporaine visant a redéfinir l’architecture en dehors du régime iconique de l’édifice.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2004
article pour la revue Faces, juillet 2003 L'architecture, par principe, s'expose-aux rigueurs du climat, à l'usure de l'usage, à la culture du regard. Je veux dire qu'elle ne peut exister, au sens fort du terme, que dans et à travers des procédures d'exposition : c'est dans et par l'exposition que l'architecture peut prendre-forme, sens ou valeur. Autrement dit : un bâtiment qui n'est pas exposé n'est pas "de l'architecture" ; une architecture qui mérite son nom est quelque chose qui se tient ; et ce n'est que lorsque ce quelque chose est exposé à certaines contraintes (de durée, de fonctionnement ou de goût) que l'on peut en apprécier la plus ou moins bonne tenue 1. Du coup, l'exposition devient, dans la diversité de ses modalités existentielles, le principe même de l'architecture-son principe fondateur.
L'architecture exposée dans son champ élargi
Introduction de l'ouvrage L'Objet de l'exposition : l'architecture exposée, Stéphane Doré, Frédéric Herbin (éd.), Bourges, Ecole Nationale Supérieure d'Art de Bourges, 2015, p. 6-20.
CLARA, 2015
Créé en 1994 par Marc Meurrens et Vincent Brunetta, AlICe – Laboratoire d'Informatique pour la Conception et l'Image en Architecture – est une unité de recherche et d'enseignement de la faculté d'architecture La Cambre-Horta de l'Université libre de Bruxelles qui traite de questions relatives à l'analyse et à la représentation architecturale par les moyens graphiques numériques. Emergeant au beau milieu de l'enthousiasme débridé des années 1990 pour l'avènement du numérique en architecture, le laboratoire se positionne dès le départ en accord avec cette avant-garde qui cherche, dans la spatialité du bit et la cyberculture naissante, une suite logique aux formes fracturées et aux théories de la déconstruction. Le solipsisme dans lequel cette tendance dite « numérique » tendra à se cantonner amènera AlICe à prendre peu à peu ses distances avec les questions de conception pour se focaliser sur une approche innovante de l'analyse architecturale. Le leitmotiv de cette approche sera une compréhension critique de la représentation graphique tant par les médias traditionnels que par les médias numériques, et ce dans un contexte profondément ancré dans la théorie, l'histoire et l'épistémologie. AlICe prend alors le contrepied de la plupart des laboratoires d'architecture et d'informatique qui investissent généralement des questions exclusivement formelles ou performatives. Son champ d'expérimentation se focalise désormais sur l'analyse, pour la simple raison que cette dernière peut être entendue comme une forme de rétro-conception, mais vierge – dans une certaine mesure – d'idéologies architecturales. Au moyen de la représentation graphique, un tel contexte de travail permet ainsi de questionner, de manière détachée, la forme, le contexte, ou le processus de conception, ainsi que la représentation graphique elle-même. Ce postulat constitue aujourd'hui la charpente d'une recherche en plein essor et d'un enseignement à la fois éprouvé et innovant, dont les productions font l'objet de publications régulières et dont la renommée internationale est établie. Illustré de quelques exemples, cet article propose une rétrospective sur 20 ans de construction d'une réflexion architecturale originale, dont l'enjeu n'est pas le développement de méthodes instrumentales, mais bien un processus réflexif sur la dimension graphique du discours architectural. Blob 1 , modèle procédural et Silicon Graphics : le contexte et la genèse d'AlICe Au milieu des années 1990, le débat théorique qui occupe le devant de la scène américaine concerne la suite qu'il convient de donner à la postmodernité et aux réflexions intenses – et parfois obscures – résultant de l'appropriation par l'architecture des théories des philosophes poststructuralistes. En 1993, Greg Lynn est l'éditeur invité de Folding in Architecture, un numéro de la revue britannique Architectural Design qui a pour thème l'exploration de nouvelles géométries en architecture. Dans un article intitulé Architectural Curvilinearity: The Folded, the Pliant, and the Supple 2 , le jeune architecte américain propose de réconcilier le contextualisme d'homogénéité du postmodernisme et le contextualisme d'hétérogénéité de la déconstruction par des formes fluides et souples, permettant simultanément la fusion au contexte et l'expression de l'individualité. Cette publication, de même que la production personnelle de Lynn basée sur l'utilisation de programmes de modélisation 3D normalement destinés au cinéma ou à l'industrie automobile, constitueront ensemble un jalon essentiel à partir desquels vont se développer les Blobs : les formes curvilinéaires, luisantes, diaphanes et décontextualisées des projets d'architecture « numérique » des années qui vont suivre. Simultanément, dans le monde académique, des démarches d'inspiration structuralistes tentent des expérimentations mêlant l'intelligence artificielle à l'analyse et à la conception architecturale. Ainsi, William Mitchell, figure emblématique de ce type de recherche au sein du MIT, met en exergue des principes de composition architecturale récurrents par le biais de « modèles procéduraux » : des programmes informatiques qui combinent et recombinent une grammaire compositionnelle et un vocabulaire formel suivant des paramètres issus de l'analyse d'un corpus d'objets architecturaux donné 3. La décennie 1990 verra, en outre, l'arrivée de matériel informatique performant et accessible pour la mise en oeuvre de programmes dédiés au graphisme 3D, programmes qui se démocratisent également. Autrefois réservées aux institutions majeures, les expérimentations sur le numérique en architecture deviennent maintenant possibles dans de petites structures. C'est dans ce contexte foisonnant que les enseignants Vincent Brunetta, architecte, et Marc Meurrens, ingénieur, créent en 1994 le laboratoire AlICe au sein de l'ISACF La Cambre. AlICe est au départ une entité assez informelle, très limitée en équipement (quelques Apple Macintosh SE et Performa), mais elle permet aux étudiants d'investiguer les questions alors émergentes liant l'architecture et l'informatique. Que ce soit pour la recherche des projets d'atelier ou pour la représentation d'architecture classique ou moderne, les premières images de synthèses du laboratoire sont produites avec le logiciel POV-Ray 4 (Fig 1). La description textuelle des formes par implémentation et paramétrage de primitives 1 Binary Large OBject, à traduire dans un contexte architectural par « forme informe toute en rondeurs ». 2 LYNN, Greg. "Architectural Curvilinearity: The Folded, the Pliant, and the Supple." In Folding in Architecture. Architectural Design 63, no.3/4 (1993, March/April):8-15. 3 La publication de référence en la matière : MITCHELL, William J. The Logic of Architecture. Design, Computation and Cognition. Cambridge MA : MIT PRESS, 1990. 4 Persistence of Vision Raytracer, logiciel open source de génération d'images de synthèse par la technique du Ray-Tracing, créé en 1986 par David K. Buck, et dont le développement est toujours suivi aujourd'hui. Source : http://www.povray.org/documentation/. Consulté le 26/08/2014.