Forum des Laboratoires Hors Murs pour l’agro-biodiversité. Jeudi 30 avril 2015 de 14h30 à 17h30, à l’Institut des Régions Chaudes de Montpellier SupAgro (original) (raw)
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Colloque Terrains et chercheurs sous surveillance / 17-18 mai 2018 / CHERPA-IREMAM-LAMES (programme)
À rebours d’une vision enchantée du chercheur guidé par ses seules intuitions et tout entier animé par la découverte de la vérité, le chercheur en sciences sociales est - par la nature même de sa démarche de connaissance - pris dans une multitude de relations d’interdépendance (avec son institution, avec ses enquêtés, avec les comités de rédaction) qui contraignent, bornent et parfois entravent sa liberté d’investigation et d’écriture. Aujourd’hui, sans doute par un effet conjugué de la managérialisation et de la judiciarisation des sociétés, les contingences de la recherche en sciences sociales se formalisent de façon très explicite, contractuelle, sous le jour de “chartes d’éthique”, de “rapports d’activité”, d’“ordres de mission”, de “livrables”, de “demandes d’autorisation”, etc. Prise entre deux nouvelles exigences - la rentabilité et la sécurité juridique, l’activité des social scientists ne doit plus répondre simplement à des logiques strictement scientifiques mais satisfaire aussi à des injonctions en termes de responsabilité, de déontologie, d’utilité…... La réponse à ces injonctions renvoie à des dilemmes d’autant plus problématiques que le “terrain” a pris une place prépondérante dans une partie des sciences sociales (Bensa et Fassin 2008, Fournier et Arboro 2015, Neveu et Leroux 2017), notamment depuis le tournant ethnographique des années 1990. Celui-ci a ouvert de nouveaux objets à une investigation toujours plus attentive à saisir les pratiques sociales en situation, tout en normalisant peu à peu les réflexes de vigilances épistémologiques salutaires, sans que ceux-ci ne justifient la juridicisation contrainte de nos enquêtes. Depuis plusieurs années, certains en appellent même à droit à l’enquête en sciences sociales (Laurens et Neyrat, 2010). En mobilisant le terme de surveillance, nous cherchons à évoquer différentes contraintes s’exerçant à chaque étape du travail de recherche. L'enquêteur en situation de surveillance fait face à des réalités d’hétéronomie sur les enquêtés, l’enquête et l’écriture, pouvant engendrer des difficultés, voire des effets de censure sur le travail de recherche.
Élisée Reclus : de la géographie en plein air au géographe de plein vent. Une vision de l’épistémologie des sciences à partir de la relation humanité - nature Élisée Reclus (1830-1905), a été l’un des principaux représentants, à son époque, de la figure que Lucien Febvre appellera successivement « géographe de plein vent ». Voyageur aussi bien qu’écrivain, Reclus est l’un des protagonistes, entre le 19e et le 20e siècle, de l’invention du concept d’environnement tel que nous le connaissons aujourd’hui. Cela non seulement en vertu de ses voyages et explorations, mais aussi grâce à sa stratégie éditoriale visant à répandre, par des ouvrages très diffusés comme Histoire d’un Ruisseau et Histoire d’une Montagne, l’intérêt pour l’excursion, la marche et l’approche directe de la nature comme instruments fondamentaux de l’éducation géographique, ainsi que domaines privilégiés pour l’exercice de loisirs accessibles aux classes populaires. Le géographe anarchiste est souvent cité, aujourd’hui, comme le représentant d’une « géographie du sensible » dans le sens que Guy Di Méo a donné de cette définition, notamment une approche à l’espace qui ne se limite pas à l’enquête visuelle, mais mobilise plusieurs sens à la fois. Cela se lie également à l’idée d’une géographie du corps. Si Febvre a suggéré aux géographes d’étudier, en collaboration avec les autres sciences, les relations entre les milieux et l’organisme humain, l’apport de Reclus, que l’historien cite à plusieurs reprises dans La Terre et l’évolution humaine, reste à bien évaluer dans cette démarche. Cette communication s’interroge sur l’actualité de la pensée reclusienne pour les concepts de « plein-air », « géographie du corps », « approches du sensible », à l’aide de la littérature récente les concernant. Notre principale hypothèse de travail est que Reclus, formé d’après les clichés naturalistes de l’époque romantique, utilise néanmoins de manière avertie la leçon de la Naturphilosophie de Lorenz Oken et Friedrich Schelling pour la construction d’une approche scientifique qui ne sépare jamais humanité et nature. Il conçoit ces dernières, à un niveau d’abord épistémologique, comme deux objets consubstantiels ainsi que comme les termes mutuellement nécessaires d’une dialectique binaire ; comme vient de l’affirmer, parmi d’autres, l’anthropologue Marshall Sahlins, l’intégration de nature et culture n’est pas un sujet banal dans le cadre de la philosophie occidentale. Ces « objets géographiques » sont enfin présentés par Reclus comme les protagonistes d’un parcours harmonique au niveau de la proposition sociale et de l’aménagement. Nous conclurons en fournissant quelques exemples de l’actualité du corpus reclusien par rapport aux problématiques contemporaines de la relation humanité-nature, comme le débat sur la « ville fertile », ou encore celui sur les « proliférantes natures ». Mots-clés : Élisée Reclus ; géographie en plein-air ; philosophie de la nature ; éducation et loisirs ; géographies du sensible.
2023
Cette communication montre en quoi la coexistence et la confrontation de l’agriculture biologique (AB) avec les agricultures non-bio sont un enjeu de connaissance et d’accompagnement, notamment dans la période actuelle d’interrogations sur le développement de l’AB.