Leo Strauss, Max Weber, and the Scientific Study of Politics by Nasser Behnegar (review) (original) (raw)
Le livre de Michel Venne Souverainistes que faire? prend la double forme d'un manifeste pour la souveraineté du Québec et d'un essai politique sur la nécessité de transformer le rôle de l'État. L'auteur s'adresse principalement à un public déjà souverainiste qu'il cherche à remobiliser dans cette conjoncture relativement défavorable qui a été marquée par le recul du Bloc québécois aux élections fédérales de 2000 et la défaite appréhendée du Parti québécois en 2003. Michel Venne entend ainsi contribuer au renouvellement du discours sur la souveraineté qui est tant souhaité dans le mouvement nationaliste québécois depuis quelques années. Pour l'auteur, bien sûr, la souveraineté du Québec représente encore et toujours un projet essentiel à l'émancipation de la société québécoise. On ne saurait cependant la réaliser sans recentrer le discours sur l'objectif ultime, « sans trait d'union ». Il faut, en conséquence, abandonner une fois pour toutes les idées de souverainetéassociation, de souveraineté-partenariat et d'union confédérale. Cette volonté de maintenir un lien politique avec le Canada serait aussi irréalisable-puisque le Canada anglais s'y oppose-qu'inutile parce qu'il n'est plus nécessaire au développement économique du Québec dans le contexte de la mondialisation. Le discours souverainiste renouvelé devrait en conséquence être recentré sur les prérogatives et la pérennité de l'État-nation. Loin de provoquer l'obsolescence du projet de souveraineté, la mondialisation exige d'abord que le Québec se donne les moyens de faire entendre sa voix dans les grands forums internationaux. Ensuite, seul un État-nation québécois permettra le plein développement de la culture française en Amérique du Nord. Il importe, selon Michel Venne, de réhabiliter et de remettre de l'avant la dimension culturelle dans l'argumentaire souverainiste. Tout en insistant sur le fait que la culture québécoise est diversifiée et non homogène et tout en se référant à une conception civique de la citoyenneté, l'auteur rappelle que l'idée de souveraineté est intimement liée à la volonté de favoriser le plein développement et le rayonnement d'une culture publique francophone grâce à la formation d'un État-nation. Michel Venne propose sept clés, c'est-à-dire sept valeurs fondamentales dont la réalisation peut être pensée aussi bien comme une condition nécessaire à la réalisation d'un État national que comme une conséquence de l'avènement de la souveraineté du Québec. La formation d'un État-nation permettra aux Québécois d'accéder à la pleine liberté politique en même temps que celui-ci assurera les libertés individuelles. Devenus plus libres, les citoyens du Québec assumeront davantage leurs responsabilités collectives. La souveraineté permettra l'épanouissement de l'identité du seul peuple francophone d'Amérique du Nord. Elle permettra, en même temps, la pleine expression et la réalisation effective de la solidarité qui, selon l'auteur, caractérise la culture politique québécoise. L'État-nation du Québec favoriserait l'approfondissement de la démocratie puisqu'il permettrait la création d'un lien plus direct entre les citoyens et les élus; dès lors, les décisions prises par les représentants du peuple québécois ne seraient plus entravées par le gouvernement fédéral. La confiance, enfin, constitue une valeur essentielle à la réalisation de la souveraineté et serait renforcée dans un pays souverain, ce qui favoriserait le développement de l'initiative des citoyens et d'une citoyenneté pleinement civique. Une grande partie de l'ouvrage, nous l'avons indiqué, est consacrée au rôle de l'État. Pour l'auteur, il est essentiel de repenser la politique régionale pour contrer l'exode rural, de formuler une politique de l'environnement, de réformer la politique familiale afin de répondre aux problèmes de la dénatalité et de la conciliation travailfamille, de revaloriser l'école publique, de redonner le pouvoir aux citoyens et à Recensions / Reviews