Les "4 pièces brèves" de Frank Martin: analyse version solo de 1933 et version orchestrale de 1934 (original) (raw)
Pour ce travail de mémoire, je vais analyser la musique de Frank Martin et ses techniques de composition intégrées dans les seules oeuvres qui n'ont jamais été décrites dans ses écrits, c'est à dire " les 4 pièces brèves " pour guitare solo. Etrange oubli ! Ces 4 pièces ont été parmi les premières composées par Frank Martin alliant la technique du chromatisme mélodique et l'harmonie, donc des oeuvres expérimentales. °Citations 1 : Frank Martin : « La musique à venir ne peut être qu'une libre mise en oeuvre dans un style personnel, des possibilités de style découvertes jusqu'ici ». Frank Martin : « Peut-être qu'Ansermet a raison quand il dit que tous les chemins sont tracés. Dans le sens purement technique, il n'y a peut-être plus grand chose à inventer, mais dans le domaine fin, comme disent les physiciens, tout est encore à inventer. Il suffit du moindre déplacement dans un enchaînement harmonique pour que non pas l'effet, mais le sens même de cet enchaînement change du tout au tout. Là je dois dire que nous autres compositeurs allons toujours à la découverte; Il ne s'agit pas d'explorer un terrain déjà battu ». Frank Martin : « Les musiciens vivent dans un monde, dans une pensée qui est le monde et la pensée de la musique. C'est là une forme de pensée qui est fondamentalement intraduisible dans un langage discursif ; elle ne peut se traduire sur le plan intellectuel de la pensée logique que par des termes techniques. Mais cette traduction-là ne se rapporte exactement qu'à la grammaire ou à la syntaxe de la musique, non, jamais, à sa pensée. La pensée musicale est une pensée parfaitement claire en elle-même, mais cette une pensée toute intérieure, globale, et parfaitement inexprimable autrement que par elle-même. » °Positions de Frank Martin 2 : Frank Martin dans sa position face à l'art contemporain fait une distinction capitale entre deux types de savoir : D'une part la connaissance scientifique ou analytique, à qui la science moderne doit l'extraordinaire expansion de ses conquêtes. Cette pensée là se traduit par un langage mathématique si complexe parfois qu'on vient à bout qu'au moyen d'ordinateurs. D'autre part, la pensée qui se développe en intériorité, représentant une pensée globale, dans laquelle l'inconscient exerce son action mystérieuse, sans que « la raison » n'en puisse venir analytiquement à bout. Cette connaissance « par le coeur » est au moins aussi nécessaire que la première : « L'homme ne vit pas de science seulement ». Mariage avec Maria Boeke. Un fils : Jan Frank, 1946 ; une fille : Ariane Thérèse,1949. Maria Martin sera dorénavant la précieuse collaboratrice de son mari. Elle a fait des études musicales complètes (piano, flûte, composition, direction). Elle lui permettra de se vouer entièrement à son oeuvre de compositeur. La petite symphonie concertante, pour harpe, clavecin, piano et double orchestre à cordes. Le succès immédiat de cette oeuvre fait connaître Frank Martin bien au-delà des frontières suisses. Installation définitive en Hollande, à Amsterdam puis à Naarden. Désormais Frank Martin se voue entièrement à sa tache de compositeur. Pendant quelques années il enseignera la composition au conservatoire de Cologne. Les événements de sa vie se confondent de plus en plus avec la composition de ses oeuvres. Honneurs : Prix de composition de l'association des musiciens suisses. Golgotha, oratorio pour solistes, choeur mixte, orchestre et orgue. Huit préludes pour piano, dédié à Dinu Lipatti. Honneurs : Docteur honoris causa de l'Université de Genève, 1949. Concerto pour 7 instruments à vent, avec batterie et instruments à cordes. Cette composition lui vaudra en 1959, le prix de la ville de Philadephie pour la meilleure composition contemporaine saison en 1958-59. 1950-Cette période est entièrement marquée et vouée à l'atmosphère particulière de la Tempête de Shakespeare. Etudes pour orchestre à cordes. Frank Martin éprouve le besoin de revenir à une musique formelle. On retrouve cette préoccupation dans : ouverture en hommage à Mozart et dans ouverture en rondeau, 1958.