La théorie de l'étiquetage modifiée, ou l' "analyse stigmatique" revisitée (original) (raw)
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Communication au XVIIIe Congrès de criminologie en 1979 à Aix-en-Provence où les auteurs font un tour d'horizon des thèses de la théorie de l'étiquetage. Ils en font un bref historique et surtout mettent en perspective les effets inhibiteurs de l'enfermement dans un rôle et que percevoir à travers un écran classificateur aliène et limite l'autre dans ses possibilités d'évolution. Les auteurs militent pour une perspective "desétiquante, délabilisante" pour promouvoir les espoirs et les possibilités de changement.
Vers une grammaire de la stigmatisation
2020
I. consiste alors en un appariement catégoriel entre une action négative (e.g., souiller, profaner, etc.) et une catégorie de personnes (e.g., des étrangers musulmans). C'est ce qu'illustre cet extrait, particulièrement représentatif, d'un article publié dans un journal à grand tirage suisse romand.
Au coeur des groupes de bas statut: La stigmatisation
Résumé Dans la plupart des groupes sociaux, certaines caractéristiques, comme par exemple une certaine couleur de la peau, une certaine orientation sexuelle ou une certaine appartenance religieuse, peuvent fréquemment s'accompagner de mépris et de rejet. Ces caractéristiques sont connues sous le terme de « stigmate ». L'enjeu poursuivi dans ce chapitre porte sur l'analyse de ce phénomène, de même que sur les conséquences qui l'accompagnent. Dans un premier temps, nous dégagerons, sur la base des définitions proposées tant par des psychologues sociaux que par des sociologues, les principaux éléments constitutifs du concept de stigmatisation. Ensuite, nous montrerons que tous les groupes stigmatisés ne vivent pas cette situation de manière identique et nous présenterons quelques-uns des éléments à l'origine de la plus grande vulnérabilité manifestée par certains groupes stigmatisés. La suite de ce chapitre nous amènera à défendre l'idée que les contextes de sti...
Lectures taxinomique et floue appliquées aux noms : quelques réflexions
Travaux de linguistique, 2014
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(Dé)stigmatisation : médias, exclusions, résistances
Stigmatiser : discours médiatiques et normes sociales, ed. Le Bord de l'eau, 2020, 2020
Il y a peu, une enseignante d’italien d’un lycée de la proche banlieue parisienne nous a livré le récit d’un échange avec l’un de ses élèves. Il s’appelle Samuel, il a dix-sept ans, il souffre d’autisme et vit en situation de grande précarité sociale, son père étant décédé il y a quelques années, sa mère parvient difficilement à subvenir aux besoins de la famille. Suite à un échec scolaire, Samuel se confie à son enseignante, son discours frappe par son extrême lucidité. Il se définit comme un « suicidé social », convoque les statistiques concernant la faible insertion professionnelle des autistes, cite Les Misérables de Victor Hugo en parlant des vêtements de seconde main qu’il endosse, évoque la définition de « prolétaire » qu’il vient d’apprendre en classe de philo et raconte que récemment, suite à un dégât des eaux, sa maison est remplie de moisissures. D’un air distant, il dit : « Nous sommes les moisissures de la société ». Samuel est en train de traverser ce qu’Erving Goffman nomme l’« itinéraire moral » du stigmatisé, un trajet douloureux qui consiste à intérioriser « le point de vue des normaux, acquérant par-là les images de soi que lui propose la société, en même temps qu’une idée générale de ce qu’impliquerait la possession de tel stigmate ».