Scénographies mémorielles et figurations médiatiques de la guerre d’Algérie (original) (raw)
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Les images refoulées de la guerre d'Algérie
2012
La guerre d'Algérie est réputée être une guerre sans nom et sans image : une guerre invisible. Pourtant, il existe des films dont la production, la forme et la réception participent de l'Histoire et la mémoire ambiguës de cette guerre.
2012
Cete conférence illustrée de 75 p pose la question de la représentation du conflit et de la participation du cinéma dans la construction des mémoires de la guerre. « Cinéma » est ici entendu dans son acception la plus large, qui renvoie à l’étymologie du terme forgé par les frères Lumière : l’enregistrement et la reproduction du mouvement. Seront donc considérés toutes les « images en mouvement » : fictions, documentaire, courts et longs métrages, actualités filmées ou télévisées… Que l’on parte de 1945 ou 1954, de 1962, toutes les images plongent leurs racines dans un système de représentations antérieures forcément prégnantes, système construit et hérité de l’entre-deux-guerres, voire des conquêtes coloniales I- « Cinéma et guerre d’Algérie » : un couple maudit et une perpétuelle impression d’absence et d’évitement… qui relèvent du mythe A- Le cinéma français et la guerre d’Algérie : les « tabous » et autres « oublis collectifs » des cinéastes français tiennent d’un lieu commun médiatique régulièrement convoqué 1- Pas d’occultation de la guerre comme phénomène social : une production de films conséquente par des réalisateurs souvent prestigieux 2- En pleine guerre, des cinéastes s’emparent de la complexité du conflit… 3- … et cependant une guerre qui ne se voit pas et qui laisse s’imposer un sentiment de vide au cinéma B/ Le cinéma algérien et la guerre de Libération nationale : un cinéma naissant qui tente de participer à l’écriture révolutionnaire de la construction d’un Etat-nation 1- 1962-1970’s : un récit national de glorification qui écrit une histoire à sens unique mais qui évoque un pan de l’histoire que le cinéma français a occulté 2- 1980-1990’s : un cinéma plus complexe qui rompt avec l’unanimité nationaliste C/ De l’image en général et du film en particulier comme « agent de l’Histoire » : pourquoi les représentations ont-elles contribué à faire de la « guerre d’Algérie » un angle mort de l’Histoire ? 1- Une guerre foncièrement inégalitaire et asymétrique dans les représentations qu’elle produit entre 1954 et 1962 2- « La projection dans nos salles obscures, devant des publics musulmans, de certaines productions égyptiennes est contre-indiquée » (Général Gambiez, commandant en chef les forces en Algérie, 13 juillet 1959). Le cinéma peut-il avoir une influence dans le processus de décolonisation ? II- « A chacun son cinéma ». Les représentations cinématographiques de la guerre d’Algérie : des sources fort diverses, creuset et matrice de mémoires singulières… qui ne se rencontrent pas A/ Le cinéma des circuits commerciaux : la visée d’une audience large le rend étroitement surveillé par le pouvoir et le contraint à livrer des visions consensuelles 1- Les fictions françaises depuis 1958 : des contenus différés et des publics différents pour des films porteurs de mémoires plurielles a/ Pendant la guerre, le règne de la censure rend les conditions de création et de distribution particulièrement difficiles b/ Après la guerre, une vision éclatée des expériences de guerre, des fictions pour chaque public 2- Les fictions étrangères : un nombre très faible mais une audience considérable 3- Les actualités cinématographiques : une source précieuse… à utiliser avec précaution B/ Cinémas et productions parallèles : un vaste panel de messages pour des publics restreints 1- « Pour un cinéma hors-la-loi » : les films militants et films de maquis qui soutiennent la cause algérienne 2- La production, civile ou militaire, de documentaires de propagande afin de donner, en Algérie, des visions orientées et différentes de la réalité 3- Les films amateurs de familles et ceux de soldats français en Algérie : des documents d’histoire qui renvoient à une expérience sociale personnelle de la guerre C/ La télévision : un public croissant et une rapide diffusion des récepteurs qui fait entrer les « événements d’Algérie » dans les foyers métropolitains 1- Le Journal télévisé : l’expression d’une télévision sous contrôle gouvernemental 2- Magazines : l’exemple de 5 Colonnes à la Une, une nouvelle émissions de grands reportages à succès, de nombreux sujets sur la Guerre d’Algérie… mais un discours au service du pouvoir gaulliste 3- Documentaires historiques : tardifs et réalisés au moment des commémorations et dates anniversaires Conc : Depuis la fin de la guerre d’Algérie en France, la construction d’une mémoire audiovisuelle progressive, fragmentée et cloisonnée, qui trace en pointillé l’histoire des groupes porteurs de mémoire, au détriment d’une approche globale
Mémoires et histoire de la guerre d'Algérie
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022
Optionnelle dans les programmes d'histoire de terminale de 2012, la question des mémoires de la guerre d'Algérie devient obligatoire dans ceux de 2019 avec une double entrée possible pour les élèves : elle est présente dans le tronc commun (point de passage et ouverture « La guerre d'Algérie et ses mémoires ») et en spécialité HGGSP (jalon « Mémoires et histoire d'un conflit : la guerre d'Algérie »). Si l'on admet commodément une histoire de ces mémoires divisée en périodes d'oubli, puis de remémoration prenant ensuite la forme d'une « guerre de mémoires », une autre périodisation s'impose en distinguant la chronologie des mémoires des acteurs du conflit et des productions culturelles d'une part, de celle de son évolution historiographique d'autre part, et enfin de celle des politiques mémorielles nationales initiées à partir de 2000.
La guerre d'Algérie dans les médias : l'exemple du cinéma
Hermès, 2008
Entre la France et l'Algérie, il a beaucoup été ques tion ces dernières années d'un rapport difficile, conflic tuel, à propos de la mémoire de la guerre d'Algérie. Les polémiques se sont succédé avec la loi du 23 février 2005 (vantant les mérites de la « colonisation positive »), les exigences de « repentance » (formulées par le prési dent algérien Boutefl.ika) ou l'impossibilité de se mettre d'accord sur une commémoration de fin de guerre ... Un traité d'amitié, un moment envisagé après l'année de «L'Algérie en France en 2003 », n'a jamais vu le jour. Les rapports entre les deux pays se résument à des consi dérations économiques, allant de l'installation d'entre prises françaises en Algérie au transfert de flux finan ciers par les immigrés algériens, en passant, bien sûr, par le dossier du gaz et du pétrole ou du contrôle des visas ... N'y at -il rien d'autre à dire, à montrer, à faire valoir à propos des liens entre ces deux pays ? Et comment se retrouver autrement qu'en parlant de « sécurité », de terrorisme ou d'argent ? Or, il est un domaine où les choses commencent à se dire autrement, où il est question d'émotion, de culture, de connaissance de l'autre ; un espace où s'élabore une parole qui touche la raison et le coeur, qui nous dit la
Quel(s) savoir(s) pour quelle(s) mémoire(s) de la guerre d’Algérie ?
Témoigner. Entre histoire et mémoire, 2014
Tous droits réservés Témoigner entre histoire et mémoire-n°117 / mars 2014 Testimony between history and memory-n°117 / march 2014 66 67 AMIS ? ENNEMIS ? RELATIONS ENTRE MÉMOIRES DOSSIER la Transition, chacune d'elles se réappropriant publiquement sa filiation : hommage aux combattants des Brigades internationales d'un côté ; béatification de « martyrs » du camp national de l'autre. En résumé, la politique étatique d'amnistie/amnésie, pérennisée sur trois décennies, s'est trouvée o ciellement remise en cause. On notera que la décision émane du même Parti socialiste dont le leader Felipe Gonzalez, ancien président du gouvernement, réa rmait en 2001 sa conviction d'avoir fait le juste choix. Changement de contexte, nouvelle initiative. Le 20 novembre 2011, l'arrivée au pouvoir du Parti populaire-hostile à la Loi de mémoire et à ses implications-, conjuguée à la crise socio-économique que traverse actuellement l'Espagne ont relégué les revendications des victimes du franquisme à l'arrière-plan du débat public. Ce constat d'impasse et l'indignation engendrée chez certains par l'exil en Colombie du juge Garzón interdit d'exercer en Espagne (condamnation à propos du cas Gürtel) ont donné naissance à un projet de Commission de Vérité. Appelée par Garzón et plusieurs hauts magistrats comme Carlos Jiménez Villarejo et José Antonio Martín Pallín, par les syndicats UGT et CCOO 22 , des personnalités de renom telles l'hispaniste Ian Gibson et l'actrice Pilar Bardem, des militants d'ONG (le Mouvement contre l'Intolérance) et du parti La Gauche unie, celle-ci a o ciellement vu le jour voici quelques semaines. Au-delà de l'e et d'annonce, il est trop tôt pour dire si cette initiative aura un impact significatif quant à la sortie de l'impasse mémorielle en Espagne. Une dernière remarque pour conclure : la « récupération de la mémoire historique », formulation consensuelle et incantatoire, nourrit, certes, des relectures collectives et des réappropriations mémorielles indispensables à la consolidation des valeurs de la jeune démocratie, mais elle apparaît aussi comme un euphémisme par rapport à l'exigence généralisée de justice rétroactive. Au demeurant, la loi 52/2007 du 26 décembre 2007, communément désignée sous le nom de Loi de Mémoire Historique, a pour intitulé exact : Loi qui reconnaît et élargit les droits, et établit les mesures en faveur de ceux qui ont subi la persécution ou la violence durant la Guerre civile et la dictature-une appellation alambiquée, mais révélatrice d'un infléchissement vers la judiciarisation croissante des questions mémorielles en Espagne. Dans le couple Mémoire/Justice, c'est bien le second terme qui cristallise ici, comme dans de nombreux pays confrontés à la gestion d'un passé traumatique, les enjeux du présent.
La guerre d'Algérie à l'écran "La guerre d'Algérie à l'écran" ce n'est pas un argument qui peut évidemment être aborder dans sa totalité ici. On a donc choisi de parler seulement de la production cinématographique française sur la guerre d'Algérie qui a traversé les écrans des cinémas.